A7V CONTRE MARK V, LES GROSSES CAISSES
’aube se lève à peine sur les positions des 8e et 62e divisions britanniques bombardées depuis cinq jours. Le feu qui se détourne brusquement des premières lignes signe l’arrivée imminente des vagues d’assaut ennemies. Mais cette fois, une surprise est destinée aux survivants anglais, assommés par la pluie d’acier, aveuglés par la fumée et à moitié étouffés par les nappes de gaz; un étrange bruit sourd et cliquetant annonce le surgissement de plusieurs énormes « boîtes » métalliques crachant le feu dans toutes les directions. Pas de doute, les Allemands engagent leurs propres « tanks », cette arme longtemps réservée à l’Entente (). Douze de ces chars opèrent par paquets de trois le long du front d’attaque de plus de six kilomètres et c’est la deuxième fois qu’on les voit en action, après Saint-Quentin, le 21 mars. On apprendra vite que ces « cuirassés terrestres » portent le nom d’A7V, qu’ils n’existent qu’à une poignée d’exemplaires, arborent chacun un « petit nom » évocateur, tel « Mephisto », « Cyclop » ou « Siegfried », et que, derrière leur allure menaçante, ils présentent au moins autant de défauts que leurs vis-à-vis de l’Entente, lesquels sont produits par centaines, bientôt par milliers. D’ailleurs, si, sous l’effet du choc, les premières lignes cèdent, les Anglais disposent d’une réponse adéquate: une douzaine de chars lourds Mark IV, mâles et femelles () de 28 et 27 t, ainsi que quelques « petits » Whippet de 14 t. Avant la fin du jour, les Allemands sont refoulés, plusieurs de leurs engins restant immobilisés, dont l’un renversé, dans le . Pour la première fois, un groupe de chars anglais s’est heurté frontalement à une section d’A7V: les « femelles », impuissantes, ont dû se replier, mais un Mark IV «
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