BRISTOL BEAUFIGHTER CONTRE JUNKERS JU 88, LES PRÉDATEURS NOCTURNES
Le 19 novembre 1940, dans la soirée, l’alerte est donnée sur la base RAF de Middle Wallop, dans le Hampshire. Une formation de bombardiers allemands vient de passer la Manche. Le Squadron 604 qui avait pour l’essentiel rongé son frein au printemps et pendant l’été avec ses vieux Blenheim a touché depuis septembre le tout nouveau Beaufighter Mk IF. Les moteurs Hercules rugissent et quelques minutes plus tard, les « bip » du nouveau radar d’interception Mk IV de l’opérateur J.R. Phillipson désignent un contact que le pilote John Cunningham aligne bientôt dans son viseur : un bombardier Ju 88. Les canons de 20 mm crachent et l’allemand s’abat dans la nuit…
Cunningham, bientôt connu sous son nom d’as de « » (yeux de chat), venait de réaliser deux grandes premières : première victoire au radar et première de ses 20 victoires nocturnes personnelles homologuées, sur Beaufighter puis Mosquito. Non, la chasse de la Seconde Guerre mondiale ne se limite pas aux exploits acrobatiques des Spitfire, Bf 109, P-51 ou autres Zéro. Pendant tout le conflit, de lourds bimoteurs sillonnent le ciel nocturne à la recherche de proies ; eux aussi bénéficient du titre prestigieux de « chasseurs » et bon nombre de leurs pilotes accéderont au statut tant convoité d’as. La traque nocturne des bombardiers ennemis nécessite tout à la fois une encombrante avionique, une forte puissance de feu, une bonne autonomie et des performances de vol permettant l’interception ; une équation que seuls des bimoteurs d’une dizaine de tonnes en charge peuvent alors résoudre. Le Ju 88 allemand, bien que non conçu pour cette tâche à l’origine, et le Bristol Beaufighter britannique sont deux exemples emblématiques de ces redoutables
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