La jeunesse polonaise entre en résistance
Le lundi 13 juillet au matin, sur sa page Facebook, Manuela Gretkowska, écrivaine et fondatrice du Parti des femmes, publie les photos de sa jolie maison, qu’elle met en vente. Elle quitte la Pologne. Comme elle, des millions de Polonais·es se sont réveillé·es avec la gueule de bois le 13 juillet dernier, lendemain du second tour de l’élection présidentielle. Jusqu’au dernier sondage, ils ont voulu croire à l’élection de Rafal Trzaskowski, maire de Varsovie, contre le président sortant Andrzej Duda, représentant du parti Droit et justice (PiS), au pouvoir depuis cinq ans.
“Même sous le régime communiste, ma vie était plus enviable. (…) Je n’étais pas terrifiée à l’idée d’être envoyée en prison si je faisais une fausse couche.”
Klementyna Suchanow, écrivaine
AU CAFÉ ETNO, À DEUX PAS DU PALAIS DE LA CULTURE un gratte-ciel vestige de l’architecture soviétique, Urszula Grycuk, mine défaite, a commandé un jus frais pour se rebooster : «Je ressens de la colère, de la frustration, de la tristesse et de la peur, explique cette chargée du plaidoyer international à la Fédération pour les droits des femmes et le planning familial (Federa). Je refusais de croire au pire, eh bien ce sera pire. Duda n’est pas un leader autonome. Surnommé “le stylo”, il ne fait que signer ce
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