Que retenez-vous de la polémique qui a atteint Sciences Po ?
Les étudiants qui ont occupé et rebaptisé l’amphithéâtre Émile Boutmy pensaient-ils peser sur les acteurs du conflit ou influencer le gouvernement ? Bien sûr que non. Ce qu’ils voulaient, toutes affaires cessantes, c’était afficher leur haine d’Israël, État colonialiste et génocidaire. Ils n’avaient rien de plus pressé que de mettre un signe d’égalité entre la croix gammée et l’étoile de David. Bernanos disait qu’Hitler avait déshonoré l’antisémitisme. Ce n’est plus vrai : la mauvaise conscience n’a aucune prise sur l’antisémitisme contemporain. Inculpabilisables, ses adeptes retournent le devoir de mémoire contre les Juifs. C’est au nom du « plus jamais ça » qu’ils dressent leur réquisitoire. Gabriel Attal, a dit le Premier ministre. C’étaient naguère les poujadistes qui utilisaient cette expression. Pour eux, comme le note Roland Barthes dans , la tête était un lieu suspect : Aujourd’hui, les plus éduqués tiennent les discours les plus radicaux et corrompent l’esprit public.