Défier la mort pour donner la vie
Sur la route trouée d’ornières qui mène à Maidan Shar, la capitale de la province du Wardak, à l’ouest de Kaboul, le visage d’Hafiza se détend entre deux pointes de vitesse. Certaines portions de route sont devenues dangereuses ces derniers mois. Les coups de feu se sont multipliés, alors le minibus accélère pour tromper la mort. , se félicite dans un rire la sage-femme de 24 ans, entourée d’une dizaine de consœurs venues de la capitale. Les tirs proviennent de larges fossés au pied d’une rangée de peupliers. Derrière ce rideau épais se dessinent les toits carrés d’un village ocre, où des talibans sont infiltrés. Personne, ici, n’a oublié ce jour funeste où des terroristes, probablement issus du groupe État Islamique (EI), ont attaqué un sanctuaire de la naissance : la maternité de Médecins sans frontières, en plein Kaboul. Vingt-quatre personnes ont perdu la vie dans l’attaque de ce 12 mai 2020, surtout des femmes enceintes qui n’ont pu s’échapper.
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