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JAMES WHARRAM Le cata en liberté

CULTIVANT LE TRAIT D’ESPRIT comme d’autres les fleurs du jardin, James Wharram est bien plus que l’autodidacte excentrique que certains voient en lui. Tout au long de son existence, ce grand bavard n’a cessé d’entretenir et de développer un insatiable appétit de culture, celle de la Grande-Bretagne qui l’a vu naître en 1928, comme celle des peuples polynésiens ou vikings, qui sont pour lui une éternelle source d’inspiration. Sa passion de l’histoire et des archives lui a permis d’entretenir des rapports étroits avec de nombreuses institutions maritimes internationales, pour lesquelles il rédige force communiqués et études diverses, sans oublier des participations actives à différents colloques spécialisés dans l’histoire des peuples de la mer. On mesure le chemin parcouru en soixante-dix ans, mais l’image du marginal farfelu, bricolant des embarcations improbables au milieu des champs, reste tenace même si certains, comme Nigel Irens, savent rendre hommage à son rôle de pionnier du multicoque moderne. Natif de Manchester, le jeune homme forge son identité dès les années quarante, entre lectures à la bibliothèque municipale et randonnées dans les montagnes. À l’époque, le système de classe britannique, qui ne considère l’individu qu’à travers ses origines, sociales comme géographiques, pèse de tout son poids et, malgré le statut de son père, ingénieur en bâtiment, James rejette cette vision élitiste de la société et se veut, déjà, citoyen du monde.

Au fil de ses lectures, il découvre en 1944 les écrits du Français Eric de Bisschop. Publié quatre ans plus tôt, « Le voyage de » raconte l’histoire de cet ancien lieutenant de vaisseau et pilote de guerre, qui navigua en 1932 de Chine à Tahiti à bord d’une jonque, de son naufrage, de la construction d’une pirogue à double coque et de son retour en France depuis Hawaï. « J’étudiais l’histoire des bateaux, de tous les bateaux. J’ai lu des heures et des heures durant. C’est là que j’ai trouvé les connaissances avec lesquelles je passerai le reste de ma vie. » Par atavisme familial, il étudie un temps l’ingénierie du bâtiment, mais le coeur n’y est pas. Dans les années d’après-guerre, la jeunesse a soif

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