Circumnavigation, le mythe de la navigation: Zénith de la vie ou voie sans issue ?

Par Peter Foerthmann

Dans le monde de la voile de grande croisière, Peter Foerthmann est consulté depuis des décennies lorsqu'il s'agit de conseils en matière de pilotage automatique. En tant que développeur, producteur et interlocuteur mondial dans le domaine complexe des régulateurs d'allure, son expertise est demandée au niveau international. Son savoir pratique est un trésor de connaissances qui est ouvert ici.

Ce petit livre traite des défis nombreux et variés qui attendent le navire et l'équipage lorsque les amarres sont enfin larguées. Il aborde les facteurs géographiques et géopolitiques à prendre en compte, et la cohésion sociale au sein du groupe. Les hauts et les bas des voyages en haute mer peuvent souder un équipage plus fortement que jamais, mais ils peuvent aussi faire le contraire, car la voile a un pouvoir unique parmi les sports, celui de dire la vérité et de mettre l'âme à nu.

• Langue: Français
• Éditeur: Books on Demand
• Date de sortie: 2 févr. 2022
• ISBN: 9782322390625

Peter Foerthmann

Peter Foerthmann, né en 1947, a probablement appris à naviguer et à courir en même temps. Lassé de l'école à l'âge de 16 ans, sept tours du Pacifique sur un bateau de transport de bananes ont suffi à enterrer ses rêves de romantisme maritime. Baccalauréat, formation de commercial à l'exportation en Afrique, études de gestion (économie) - à l'aube de la vingtaine, la soif de vivre était toujours plus grande que l'état des caisses. La flotte de bateaux changeait aux trois quarts, tout comme les scooters, ce qui permettait de donner des ailes aux désirs. A l'âge de la majorité, deux douzaines de bateaux appartenaient déjà à l'histoire. Restaurer, recoller, poncer, peindre, réparer les machines, naviguer aussi loin et autant que possible, jusqu'à ce qu'un quidam intéressé s'accroche aux talons et que le bateau passe en de nouvelles mains, parfois avec une rapidité étonnante ! C'était l'époque de la ruée vers l'or pour un jeune homme qui, très tôt, avait des idées claires sur la manière de mener sa vie en toute responsabilité. A 25 ans, il construisait un nouveau bateau, à 28 ans, il se lançait à la conquête des étoiles, un yawl stable qui devait être échangé en 1976 contre la société "Windpilot". Le reste, c'est de l'histoire qui, dès lors, n'a jamais tourné qu'autour des équipements de poupe. Avec toujours de nouvelles idées en tête, les standards des régulateurs d'allure ont été réécrits depuis lors. 220 salons nautiques internationaux, des livres spécialisés en 6 langues - quand on est autodidacte, on se donne le rythme. Peter Förthmann gère avec sa femme ce qui est probablement la plus petite entreprise de production industrielle d'Allemagne et commercialise ses produits par vente directe. Il est ainsi devenu un leader mondial et son penchant pour l'écriture est devenu une passion. Des chroniques pleines d'humour, rédigées avec délicatesse et une langue bien pendue, montrent un homme en paix avec lui-même et avec son métier, et qui est loin d'être fini.

Aperçu du livre

SOMMAIRE

Les hauts, les bas et les mythes

Mythes et idoles

Zénith et vie quotidienne

Un nombre inconnu

Le plan de vie

L’argent

Le bateau parfait

Tout le chemin ?

Options et solutions

La fin du monde

Dans nos rêves

Responsabilité

Y a-t-il une réponse facile ?

L‘état de l‘art

En conclusion

Le génie dans la bouteille

Retour à la maison et ensuite ?

Stimulus et réponse

Les liens sociaux

Liens avec le pays

La separation comme revelation ?

Amis

En resume

Épilogue – Le coronavirus, un tournant ?

LES HAUTS, LES BAS

ET LES MYTHES

Peu de mots font vibrer l‘âme et l‘esprit d‘un marin comme le mot „circumnavigation", la partie visible d‘un vaste iceberg suffisamment puissant dans l‘esprit de la plupart des gens de mer pour changer de carrière, restructurer les priorités financières et alimenter un certain nombre de rêves (ou de cauchemars, selon le cas). La possibilité, la tentation, le défi : appelez cela comme vous voulez, il y a quelque chose dans la perspective de prendre un jour le long chemin du retour qui peut toucher les navigateurs au plus profond d‘eux-mêmes et affecter profondément leur vision du travail, des relations personnelles et du monde en général. Le succès et l‘échec prennent une dimension complètement différente : tout le reste est dérisoire par rapport au défi qui attend en mer. Quiconque envisage de se lancer dans une aventure de cette ampleur doit s‘attendre à devoir affronter ses démons intérieurs au moins quelques fois en cours de route. Parfois, il est préférable d‘entreprendre une circumnavigation en partenariat, mais l‘aventure peut facilement devenir si dévorante que les participants n‘ont plus d‘énergie que pour eux-mêmes. En effet, il existe peu de situations dans le domaine des relations humaines qui exposent les fondements d‘une relation à un examen aussi impitoyable : en mer, isolé dans un environnement hostile, il n‘y a pas de cachettes ni de sorties de secours par lesquelles battre en retraite honorablement. Parfois, les pressions exercées rapprochent les gens, mais si la façade a déjà commencé à se fissurer, il est probable que les mensonges et les demi-vérités ne suffiront pas à maintenir la cohésion de la relation sur la mer.

Le « pourquoi ? » question

Les marins ont une affinité particulière avec la liberté et la nature, aspirant aux éléments indomptés de la mer et les embrassant. Pour nous, la vie sur l‘eau sert de contrepoids aux tensions et à la complexité de la vie „ordinaire" à terre. Cette philosophie crée un terrain fertile pour les rêves ambitieux, des rêves qui ont le potentiel de prendre très vite une vie propre et imprévue. S‘ils ne sont pas contrôlés, ces rêves tendent à conduire inexorablement au Rêve. Et, tant que le Rêve n‘est qu‘une agréable retraite des frustrations de la vie quotidienne, pourquoi pas ? Mais que faire si le Rêve exige d‘être pris au sérieux ? Jusqu‘où pouvons-nous le laisser se développer ? Où fixer la limite – pour notre propre protection ? La capacité d‘adapter silencieusement nos rêves à notre réalité sans ressentir le besoin de justifier notre action à nous-mêmes ou aux autres est une compétence qui vient avec l‘expérience. Les pressions sociales ne sont pas une base sur laquelle se lancer dans une aventure : c‘est la voie de l‘échec quasi certain. Envisager une circumnavigation est une chose, permettre que le fait que l‘on ait commencé à envisager l‘idée de faire le tour du monde soit connu en dehors de sa propre tête en est une autre. L‘idée, une fois exprimée, a le pouvoir de cimenter ou de détruire des partenariats à long terme – et les répercussions ont tendance à se faire sentir dans les deux sens. L‘idée développe rapidement une énergie propre qui ne peut que rarement être déviée. Le jour prévu du départ devient alors un catalyseur pour l‘évolution ultérieure des relations humaines : toutes les préoccupations qui doivent être exprimées doivent l‘être avant ce moment – laisser à la mer le soin de les faire ressortir ne promet rien d‘autre que la douleur. Le germe de l‘idée d‘un tour du monde à la voile peut rester en sommeil pendant des années chez certaines personnes, tandis que chez d‘autres, il prend rapidement racine et se multiplie. Dans un cas comme dans l‘autre, les chances d‘un pronostic heureux dépendent dans une très large mesure de la capacité à déterminer où s‘arrête la réalité et où commence le rêve – et c‘est là que j‘espère pouvoir vous aider. L‘enthousiasme de la jeunesse n‘est pas toujours la meilleure politique.

MYTHES ET IDOLES

L‘idée de faire le tour du monde fait généralement son chemin dans la tête du marin par le biais de la littérature. Le monde ne manque pas de volumes poussiéreux relatant les triomphes et les tourments de ceux qui, non contents de vivre le rêve, sont rentrés chez eux pour coucher l‘expérience sur papier (pour la postérité, pour le bénéfice de ceux qui viendront après eux ou peut-être simplement pour aider à renflouer la cagnotte). Les œuvres d‘hommes tels que Wilfried Erdmann, Rollo Gebhard et Bobby Schenk continuent d‘occuper les étagères des bibliothèques allemandes, notamment grâce aux efforts de leur éditeur qui les maintient à l‘écart de la production de nouveaux représentants de l‘art (qui pourraient avoir des expériences plus récentes à partager). Cet arrangement „argent contre vieilles cordes", qui présente des avantages évidents du point de vue des coûts et des bénéfices, semble convenir parfaitement aux deux parties. Une fois de plus, je me souviens de la remarque pertinente et amusante de Bobby Schenk, qui