Homo sapiens, peuple migrateur
“Dans notre espèce, ce sont les femmes qui ont le plus bougé”
ÉVELYNE HEYER Professeure d’anthropologie génétique, Muséum national d’histoire naturelle (Paris)
Science & Vie: Qu’estce que l’ADN ancien, prélevé sur des fossiles humains, a permis de révéler?
Évelyne Heyer: Sans l’apport de la génétique, l’archéologie butait sur des tas d’hypothèses: par exemple, avait-il coexisté avec Neandertal? La diffusion de l’agriculture au Néolithique, du Moyen-Orient vers l’Occident, était-elle liée à des migrations ou juste à un transfert de savoir-faire entre peuples voisins? L’étude de l’ADN fossile a permis d’affirmer que les Eurasiens sont des enfants métis de et Neandertal, et que ce sont les familles d’agriculteurs qui ont migré vers l’ouest au Néolithique. La génétique a aussi révélé de grandes migrations jusque-là inconnues, comme celle des Yamnaya, des nomades des steppes orientales qui se sont massivement installés en Europe à l’âge de bronze.
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