La diva de Valois
En cette veille de 14-Juillet plombé par la crise du Covid, le mythique bureau du ministre de la Culture irradie, entre les dorures des murs et les rayons du soleil qui entrent par les fenêtres surplombant la cour d’honneur du Palais-Royal. Difficile de résister à la perspective de s’installer deux ans dans un lieu aussi féerique, se dit-on en y pénétrant sur les talons de Roselyne Bachelot (et de sa directrice de com, qui assistera silencieusement à tout l’entretien). « Nul ne peut dire que je sers mes intérêts en acceptant ce poste dans un contexte aussi terrible ; je perds tout de même la moitié de mes revenus dans cette affaire », affirme-t-elle un peu crûment alors que la conversation démarre. Cette chiraquienne de 73 ans aura donc cédé à l’appel d’Emmanuel Macron et de Jean Castex – un proche, connu après l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007 –, en dépit de ses promesses réitérées de mettre un terme à sa carrière politique. Ce revirement, les réseaux sociaux le lui ont vivement reproché la semaine dernière, mais c’est déjà de l’histoire ancienne : au royaume de Twitter, cinq jours valent cinq années.
L’aisance avec laquelle ce drôle de pistolet de la politique française s’est déjà coulé dans le rôle-titre de la Rue de Valois ne déconcertera que ceux qui la connaissent mal – c’est-à-dire pour ses prestations médiatiques des dix dernières années, au goût parfois discutable. Tailleur blanc éclatant et regard sur RTL, la dame a endossé des habits neufs. La très chic directrice du théâtre de la Criée à Marseille, Macha Makeïeff, nous a précédée dans son bureau et, lorsqu’on en sort, on tombe nez à nez avec Stéphane Bern, le « Monsieur Mission patrimoine 2020 », patientant dans le salon Alechinsky, dos bien droit et visage soigneusement masqué.
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