Celle qui veut changer le Japon
Envoyé spécial Tokyo (Japon)
Le Japon y a cru jusqu’au 24 mars. Ce jour-là, Thomas Bach, le président du CIO (Comité international olympique), annonçait l’inéluctable report d’un an des Jeux olympiques et paralympiques pour raisons sanitaires. Contrecoup immédiat : Shinzo Abe, le Premier ministre japonais, voyait ses efforts pour minimiser l’impact du virus dans l’archipel remis en question. Dès le lendemain, Yuriko Koike, 67 ans, première femme à occuper le poste de gouverneur-maire de Tokyo, reprenait la main pour annoncer des mesures de confinement volontaire à ses 14 millions d’administrés. Elle imposait ainsi sa voix singulière. Une habitude.
Quand le 21 décrypte Koichi Nakano, professeur de sciences politiques à la Sophia University de Tokyo. Il est vrai également que Yuriko Koike a de qui tenir. Son père était un mordu de politique plutôt très à droite, mais aussi un homme d’affaires tourné vers le Moyen-Orient, ce qui explique que la journaliste parle l’arabe et bâtit sa renommée avec des interviews de Yasser Arafat ou de Mouammar Kadhafi. Quand elle nous reçoit à l’impressionnant siège du gouvernement métropolitain de Tokyo, Yuriko Koike se défend toutefois d’avoir connu un chemin facile : Au prix d’un parcours d’équilibriste entre différentes formations politiques, elle rejoint en 2002 le Parti libéral-démocrate (PLD), au pouvoir presque sans interruption depuis soixante-cinq ans. S’ensuit une solide carrière ministérielle à l’Environnement puis à la Défense, un poste jusque-là jamais confié à une femme. Avant de s’investir à Tokyo où, coup d’éclat, elle est élue gouverneure en 2016. analyse Koichi Nakano.
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