Le Journal du dimanche

Agnès Buzyn, histoire d’un crash

Elle s’est assise devant nous et elle est partie en eau, comme ça, bam, ou plutôt glouk. Agnès Buzyn s’est mise à pleurer, un torrent, juste parce qu’on avait, en guise de préambule compatissant, commencé par lui dire que ce ne devait pas être facile pour elle de devoir être sur deux fronts à la fois, la campagne de Paris et le Covid-19. « J’y pense tout le temps, je ne pense qu’à ça, je suis médecin, je suis médecin avant tout… », elle a dit avant de ne plus pouvoir rien dire pendant de très longues minutes. Sa collaboratrice, ne sachant pas où se mettre, a couru chercher des mouchoirs dans les toilettes du bistrot, et pour ne pas la gêner en la dévisageant, on a fait mine de regarder la carte, le temps de réaliser que ce troquet du 2e arrondissement de Paris s’appelait La Belle Époque. Triste clin d’œil. Pour Buzyn, c’en était fini de la belle époque, et elle l’avait compris, et c’est précisément cela qui la torturait.

Nous étions le 28 février. Douze jours plus tôt, elle démissionnait du ministère des Solidarités et de la Santé pour être investie candidate de la République en marche à la mairie de Paris en remplacement de Benjamin Griveaux. Seize jours plus tard, elle arrivera troisième, derrière Anne Hidalgo et Rachida Dati, au premier tour des élections municipales. « Une humiliation pour une femme qui a toujours tout réussi et qui a mis l’orgueil au poste de commande de sa vie », décrypte une de ses amies.

L’orgueil, c’est vrai, mais aussi le doute. Et comme ces deux sentiments ont tendance

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