La France des « empêchés »
peut être économiste, manier les chiffres avec verve et précision, et choisir un camp. Pour Thomas Porcher, professeur associé à la Paris balayés par « le triptyque mondialisation, financiarisation, austérité » Volontiers clivant, agaçant pour certains, l’ancien gosse du 9-3 démontre comment notre modèle se nourrit des inégalités. Gilets jaunes, banlieusards, cadres, agriculteurs… : c’est une France des empêchés dont il parle, aux intérêts en apparence antagonistes mais qui partagent les mêmes tourments. Tel un miroir à ces vies étriquées, le fils d’immigré qui ne pensait pas atterrir un jour à la Sorbonne se confie sur son enfance. Lui aussi a eu ces chaînes aux pieds. Hier ouvriers, aujourd’hui chauffeurs Uber… « » écrit-il. Sorte de méthode Coué pour défavorisés, le discours officiel sur le mérite et la réussite individuelle masque les difficultés à s’élever socialement. « » enrage-t-il. D’aucuns y verront un plaidoyer antifinanciers. Nul doute qu’après son best-seller le chercheur propose là un livre politique, économiquement incorrect. Comme quand il pose la question de la sortie de l’euro, faisant voler en éclats le clivage gauche-droite. Pour inverser le rapport de force, ce tiers état doit selon lui prendre le pouvoir. Mais qui pour rassembler ces « délaissés » ?
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