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L’ENGAGEMENT AU FÉMININ
Dans Résistantes, documentaire de Fatima Sissani, trois femmes, au crépuscule de leur vie, témoignent de leur engagement pendant la guerre d’Algérie aux côtés du FLN. Trois femmes bien différentes mais qui ont en commun d’avoir partagé la lutte clandestine.
Éveline Safir Lavalette, née dans une famille bourgeoise coloniale vivant depuis trois générations en Algérie, et décédée peu après le tournage, fait Au-delà de son combat pour l’indépendance de l’Algérie, de la prison et des tortures qu’elle a subies et ne tient pas à évoquer, c’est à un soutien sans faille au peuple algérien et à son histoire qu’elle a consacré sa vie. Fatima Sissani a aussi rencontré Zoulikha Bekaddour, dont l’amitié avec Éveline, tissée en prison, a duré jusqu’à la fin de la vie de cette dernière. Elle a, elle aussi, connu torture et exil, mais vibre encore à l’évocation de la solidarité entre femmes combattantes, de la générosité et du courage partagés dans cette guerre où les femmes étaient invisibles mais indispensables. La troisième, Alice Cherki, psychiatre et psychanalyste proche de Frantz Fanon, dénonce l’antisémitisme des colons et témoigne douloureusement de sa déception après l’indépendance, elle qui avait combattu pour la liberté dans une société nouvelle. Ces femmes, libres, passionnées, aimant la vie, donnent enfin un visage à ces « moudjahidines » trop souvent oubliées, insérées dans des réseaux de lutte, comme l’avait été Maurice Audin, évoqué dans le film. Elles rejoignent les « 10 949 femmes » oubliées de la révolution algérienne célébrées par le documentaire de Nassima Guessoum. un film qui résonne avec l’actualité de l’Algérie d’aujourd’hui!
