PRINCESSES DE LA SAVANE
vit la tribu Hamer. Une poignée de frêles hameaux dispersés dans un paysage aride abrite ces familles d’éleveurs, dont les hommes sont parfois obligés de partir à une centaine de kilomètres pour nourrir les troupeaux, laissant aux femmes la, remarque en souriant Hans Silvester. Installé en Provence, le photographe, écologiste dans l’âme, a promené son objectif partout sur la planète, et surtout là où les peuples ont gardé intacte leur relation à la nature. Parti en Éthiopie en 2002 avec l’idée de consacrer un reportage à la découverte de Lucy, l’ancêtre de l’humanité, Hans Silvester a pénétré ce pays farouche jusqu’au cœur. En dix-sept ans, il a consacré trente-neuf séjours aux ethnies de la vallée de l’Omo : Surmas, Mursis, Hamers ou Karos, qui, sans connaître le miroir, rivalisent de beauté en se parant de peintures corporelles, de fleurs ou de feuillages. Séduit par la grâce, l’énergie et la gaieté des femmes Hamers, le photographe s’était promis de retourner les voir. Il a, patiemment, su se faire accepter, vivant en marge du village et n’apparaissant que pour capter, dans la lumière du matin, les gestes de la communauté en pleine activité. , reconnaît-il. Il a néanmoins pu assister aux rituels d’une existence spartiate, en osmose avec les éléments: construction des huttes et des clôtures en bois flotté, corvée d’eau, plantation et défense des champs de sorgo contre les singes et les oiseaux… Les moments les plus représentatifs de cette sororité rude et joyeuse demeurant ceux que les femmes consacrent à leur toilette, et à la confection mutuelle de leurs coiffures raffinées, enduites d’ocre brillante. De son séjour chez ces rayonnantes héroïnes, Hans Sylvester a rapporté une série d’images précieuses, qui documentent un monde frugal, à l’harmonie fragile. À découvrir dans un livre et une exposition, organisée par So Arty et présentée au BistroGraphe à Marseille.
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