1970 LE TOURNANT MAJEUR
À l’été 1969, on célébrait la liberté façon Woodstock tout en recevant, en pleine face et sans préavis, la violence des assassinats de Sharon Tate et de ses amis. Après le soleil brillant pour tous, et surtout les hippies, le ciel s’obscurcit. L’année 1970 n’a rien arrangé, c’est même l’heure des ouragans, avec le passage dévastateur du cyclone de Bhola le 11 novembre en Asie. Un des plus meurtriers de l’histoire. Plus de 400 000 victimes, surtout au Bangladesh – d’où les hippies importent leurs kurtas colorées et autres tissus…
Du point de vue nécrologique, l’année est assez chargée, tant sur le plan artistique que politique. Catégorie musique, Jimi Hendrix (18 septembre) et Janis Joplin (4 octobre) décèdent tous deux d’overdose, à 27 et que la seconde, elle, enregistrait son disque come-back, le meilleur de sa carrière sans doute, . Dans les pays latins, les larmes coulent à la mort de Luis Mariano. Côté cinéma, ça ne va pas très fort avec la disparition du drôlissime Bourvil. Après avoir réalisé une de ses oeuvres maîtresses, les immenses panneaux de la chapelle de Houston, reconnu par le monde entier mais diminué par un anévrisme de l’aorte, le peintre Mark Rothko se suicide. Des sommités de la littérature font aussi faux bond, de François Mauriac à Jean Giono, en passant par Elsa Triolet et Paul Celan. Chacune à leur manière, ces personnalités ont imposé un style et une audace qui n’ont plus lieu d’être dans ce monde qui connaît, cependant, encore les Trente Glorieuses. Les dépenses des familles ne cessent d’augmenter, l’industrialisation facilite plus encore la consommation… mais à quel prix? Cinquante ans plus tard, il suffit de regarder l’ardoise écologique et économique des sociétés occidentales.
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