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Ahélya, fille des Indes
Le roi des Andes
Le feu sous la glace
Série de livres électroniques3 titres

2-Ahélya

Par Delly

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À propos de cette série

Extrait
| I
– Pourquoi vous pressez-vous tant, chère sœur Jeanne ? Vous voilà tout essoufflée, vous n’en pourrez plus en arrivant.
– Mère Supérieure m’a bien recommandé de rentrer avant la nuit, mademoiselle Inès. Et voyez, le jour baisse déjà. Mais j’avais beaucoup de courses aujourd’hui, nous nous sommes trouvées retardées.
– Mère Supérieure ne grondera pas, puisque ce n’est pas notre faute, sœur Jeanne. Et il fait si bon ce soir !
En prononçant ces derniers mots, Inès ouvrait toutes grandes ses narines délicates pour mieux aspirer l’air vif et sec de cette fin d’après-midi de février.
Elles se trouvaient dans un des plus paisibles quartiers de Paris. La rue qu’elles venaient de prendre ressemblait à celle d’une calme ville de province, avec ses grandes vieilles maisons d’apparence bourgeoise et la tranquillité absolue qui régnait, rompue seulement de temps à autre par le passage d’une voiture et de rares piétons.
En ce moment, la religieuse et sa jeune compagne s’y trouvaient seules et, bien qu’il fit encore très jour, ce n’était pas pour plaire à sœur Jeanne, dont l’esprit naturellement pusillanime était en outre hanté par la terreur des mauvais garçons, car l’écho de leurs exploits franchissait parfois les murs du couvent.
Mais Inès n’y songeait pas, elle. Tout simplement, elle jouissait du plaisir de cette promenade avec la bonne tourière, de cette petite dérivation à l’existence très paisible du couvent où parfois, malgré sa tendre affection pour les bonnes mères, elle sentait des bouffées de tristesse s’élever en elle, un peu de nostalgie la serrer au cœur.
Car elle avait été accoutumée au grand air et à la liberté de la campagne, la petite Inès. Orpheline de très bonne heure, elle avait été élevée, avec un frère plus jeune, par son grand-père maternel, un homme sérieux et bon, qui l’avait beaucoup aimée et lui avait inculqué de solides principes religieux, en même temps qu’il lui apprenait à cultiver une intelligence très vive, très ouverte. Ils vivaient à la campagne, en Normandie, dans une grande maison aux allures de ferme. M. des Nardières s’occupait de faire valoir ses terres, et il avait commencé à initier sa petite-fille à la science d’une bonne fermière. Mais, deux ans auparavant, il était mort subitement, au retour d’un voyage en Bretagne. Inès avait cru qu’elle ne pourrait survivre à cet aïeul tant aimé ! Seule la pensée qu’elle devait être maintenant l’exemple et le conseil de son frère avait pu avoir raison, au bout de quelques jours, de son douloureux abattement...|
LangueFrançais
Date de sortie6 janv. 2020
Ahélya, fille des Indes
Le roi des Andes
Le feu sous la glace

Titres dans cette série (3)

  • Le feu sous la glace

    1

    Le feu sous la glace
    Le feu sous la glace

    Extrait | I Viviane remontait d’un pas alerte le petit sentier de douaniers qui suivait le bord de la falaise. Au-dessous d’elle, une mer paisible caressait de ses vagues paresseuses l’assise de granit dans laquelle, depuis des siècles, elle avait creusé d’étroits couloirs, des grottes, les uns et les autres jamais découverts, fût-ce aux plus basses marées. Une brume légère persistait à l’horizon, comme presque toujours sous ce ciel breton. Mais, autour de la jeune fille, sur l’onde mollement balancée comme sur la lande rude plantée de genêts, s’étendait la claire lumière d’un radieux soleil de mai qui tiédissait l’air vif aux senteurs de varech. Viviane, sans s’arrêter, consulta sa montre et eut un mouvement de contrariété. « Déjà dix heures ! murmura-t-elle. Je vais être en retard pour la visite du docteur... Mais, bah ! la cousine peut bien se passer de moi ! » Toutefois, elle pressa le pas, après avoir soigneusement ramené autour de son visage le grand voile blanc qui la protégeait de l’air marin. Un fort joli visage, en vérité : de grands yeux noirs, sous les paupières bordées de longs cils foncés, faisaient encore mieux ressortir l’éblouissante fraîcheur de l’épiderme. Mais, en ce moment, la petite bouche bien modelée avait un pli d’ennui ou d’amertume et les beaux yeux décelaient une irritation mal contenue. Le sentier tournait, pour rejoindre bientôt un chemin conduisant au manoir de la Ville-Querdec. Un roulement de voiture venait maintenant aux oreilles de Viviane. En un bond souple, la jeune fille sauta sur un petit tertre rocheux. Le chemin lui apparut, encaissé entre deux talus garnis de haies. Un cabriolet s’y engageait à ce moment. Deux hommes s’y trouvaient. Viviane eut un mouvement de satisfaction. « Bon, voilà seulement le docteur Lebras, pensa-t-elle. Je serai arrivée presque en même temps que lui. Sans doute est-ce son remplaçant qu’il amène à ma cousine pour le lui présenter. » Viviane reprit sa route et, cinq minutes plus tard, par le chemin où l’avait précédée le cabriolet, elle arrivait en vue de la Ville-Querdec, propriété de sa cousine, Mme de Friollet...|

  • Ahélya, fille des Indes

    2

    Ahélya, fille des Indes
    Ahélya, fille des Indes

    Extrait | I Pendant la longue absence de lord Rusfolk aux Indes, la vieille chapelle de Loreyl-Castle avait été aménagée pour la célébration du culte catholique, qui était celui du nouveau lord, de sa mère et d’Ahélya. Tous trois y entendirent la messe pour la première fois, le lendemain qui suivit la visite au château de sir Fabian Hartwill. Dès que l’office fut terminé, lord Rusfolk décida d’explorer, mieux qu’il n’avait pu le faire jusqu’alors, le vieux bâtiment de Loreyl-Castle et surtout la Tour rouge. – Venez-vous avec moi, Ahélya ? demanda-t-il à sa cousine. Il est vrai que vous devez connaître tout cela... – Cela ne fait rien, répondit la jeune fille. Je vous accompagnerai bien volontiers, car j’aime beaucoup ces vieilles pierres et les souvenirs qu’elles me rappellent. Lord Rusfolk demanda à Harriston de leur servir de guide. Ce fut une visite passionnante durant laquelle le premier intendant donna à son maître les explications qu’il demandait. Après que les visiteurs eurent escaladé d’étroits escaliers dissimulés dans des murailles énormes, pénétré dans des chambres secrètes désignées sur un vieux plan que lui avait remis son fidèle serviteur, lord Rusfolk s’étonna de ne trouver sur le document aucune indication de la communication qui, d’après la tradition, devait exister entre la crypte de la vieille chapelle et les souterrains de la Tour rouge. – Cela n’a rien d’étonnant, expliqua Harriston à son maître, car le secret, transmis oralement par le chef de famille à son héritier, s’est perdu en l’an 1124. À cette époque, le seigneur de Loreyl-Castle était Éric Clenmare, époux d’une belle Castillane de noble famille qu’il avait ramenée d’un de ses nombreux voyages à travers le monde. À peine âgé de vingt-six ans, il disparut et l’on n’entendit plus parler de lui : il emporta le secret dans sa tombe. Les seigneurs qui lui succédèrent à Loreyl-Castle firent effectuer des recherches, mais elles n’eurent aucun résultat...|

  • Le roi des Andes

    3

    Le roi des Andes
    Le roi des Andes

    Extrait | I – Pourquoi vous pressez-vous tant, chère sœur Jeanne ? Vous voilà tout essoufflée, vous n’en pourrez plus en arrivant. – Mère Supérieure m’a bien recommandé de rentrer avant la nuit, mademoiselle Inès. Et voyez, le jour baisse déjà. Mais j’avais beaucoup de courses aujourd’hui, nous nous sommes trouvées retardées. – Mère Supérieure ne grondera pas, puisque ce n’est pas notre faute, sœur Jeanne. Et il fait si bon ce soir ! En prononçant ces derniers mots, Inès ouvrait toutes grandes ses narines délicates pour mieux aspirer l’air vif et sec de cette fin d’après-midi de février. Elles se trouvaient dans un des plus paisibles quartiers de Paris. La rue qu’elles venaient de prendre ressemblait à celle d’une calme ville de province, avec ses grandes vieilles maisons d’apparence bourgeoise et la tranquillité absolue qui régnait, rompue seulement de temps à autre par le passage d’une voiture et de rares piétons. En ce moment, la religieuse et sa jeune compagne s’y trouvaient seules et, bien qu’il fit encore très jour, ce n’était pas pour plaire à sœur Jeanne, dont l’esprit naturellement pusillanime était en outre hanté par la terreur des mauvais garçons, car l’écho de leurs exploits franchissait parfois les murs du couvent. Mais Inès n’y songeait pas, elle. Tout simplement, elle jouissait du plaisir de cette promenade avec la bonne tourière, de cette petite dérivation à l’existence très paisible du couvent où parfois, malgré sa tendre affection pour les bonnes mères, elle sentait des bouffées de tristesse s’élever en elle, un peu de nostalgie la serrer au cœur. Car elle avait été accoutumée au grand air et à la liberté de la campagne, la petite Inès. Orpheline de très bonne heure, elle avait été élevée, avec un frère plus jeune, par son grand-père maternel, un homme sérieux et bon, qui l’avait beaucoup aimée et lui avait inculqué de solides principes religieux, en même temps qu’il lui apprenait à cultiver une intelligence très vive, très ouverte. Ils vivaient à la campagne, en Normandie, dans une grande maison aux allures de ferme. M. des Nardières s’occupait de faire valoir ses terres, et il avait commencé à initier sa petite-fille à la science d’une bonne fermière. Mais, deux ans auparavant, il était mort subitement, au retour d’un voyage en Bretagne. Inès avait cru qu’elle ne pourrait survivre à cet aïeul tant aimé ! Seule la pensée qu’elle devait être maintenant l’exemple et le conseil de son frère avait pu avoir raison, au bout de quelques jours, de son douloureux abattement...|

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