Explorez plus de 1,5 million de livres audio et livres électroniques gratuitement pendant  jours.

À partir de $11.99/mois après l'essai. Annulez à tout moment.

L'Alliance Contrainte
L'Alliance Contrainte
L'Alliance Contrainte
Livre électronique160 pages2 heures

L'Alliance Contrainte

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Dans le monde glacial de la haute finance, il n'y a pas de place pour le cœur. Il n'y a que le pouvoir. Et la règle.

Elle, c'est Élodie Mercier : le Chaos. Une self-made woman fonceuse qui a bâti son empire sur le risque et l'instinct.

Lui, c'est Gabriel Dubois : l'Ordre. Un héritier glacial qui gère sa vie comme un bilan parfait.

Ils sont rivaux. Des ennemis jurés qui se livrent une guerre totale pour l'acquisition d'une banque majeure.

Mais pour remporter la victoire, le sort leur impose une clause absurde : ils doivent prouver au marché qu'ils partagent une vision unifiée.

Leur solution ? Un contrat extravagant : un mariage de pure stratégie.

Pour contenir leur haine passionnée et leur chimie explosive, ils élaborent une série de règles strictes : Pas d'amour. Pas de contact. Juste une alliance armée contre l'Ancienne Garde corrompue. Leur mariage n'est qu'un écran de fumée pour cacher l'arme la plus dangereuse : le Livre Rouge, un registre de secrets qui pourrait détruire l'héritage de Gabriel.

Alors que leur performance publique devient la plus intense des intimités, les lignes se brouillent. Le risque n'est plus de perdre leurs affaires, mais surtout, de laisser le cœur dicter la seule règle qu'ils se sont juré de ne jamais briser...

 

LangueFrançais
ÉditeurSara Berceur
Date de sortie6 déc. 2025
ISBN9798232623708
L'Alliance Contrainte

Auteurs associés

Lié à L'Alliance Contrainte

Romance pour vous

Voir plus

Catégories liées

Avis sur L'Alliance Contrainte

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    L'Alliance Contrainte - Sara Berceur

    Chapitre 1 - Le Dilemme Excentrique

    La lumière crue des néons de la salle de réunion se reflétait sur la table en acajou poli, illuminant les visages tendus d'Élodie Mercier et de son avocat, Maître Tulipe. À vingt-neuf ans, Élodie avait bâti Mercier Finance de ses propres mains, une prouesse dans le monde impitoyable de la finance parisienne, traditionnellement dominé par les hommes aux noms lourds d'histoire. Elle était la preuve vivante qu'une femme pouvait non seulement s'asseoir à la table, mais aussi la faire trembler.

    Ses yeux, d'un bleu perçant, balayaient le contrat posé devant elle, son esprit vif cherchant la moindre faille. Elle pouvait décortiquer un bilan de cent pages en un clin d'œil, anticiper les retournements de marché avec une intuition presque surnaturelle. Mais la faille n'était pas légale ; elle était humaine, et d'une excentricité désarmante.

    « Relisez-moi cette clause, Maître, je vous en prie », dit Élodie, sa voix un mélange contrôlé d'agacement et d'incrédulité. Elle essayait de contenir l'onde de choc qui menaçait de renverser l'échafaudage de sa patience. Ses cheveux d'un blond cendré, coupés au carré strict, encadraient un visage aux traits fins mais déterminés. Elle portait un tailleur pantalon anthracite, d'une coupe irréprochable, qui disait tout de son approche du monde : efficacité, modernité, et une touche d'audace maîtrisée par le biais d'une broche art déco sur son revers. Elle était une forteresse d'indépendance, et cette clause était un bélier contre ses murs.

    Maître Tulipe, un homme d'une cinquantaine d'années, dont la calvitie commençante et les lunettes à monture fine lui donnaient un air de professeur distrait, ajusta ses lunettes sur son nez. « La clause 7.b, Mademoiselle Mercier. ‘NéoBank privilégiera l'offre d'une entité qui représente une collaboration harmonieuse et une vision unifiée du futur de la finance, symbolisée par un partenariat solide et durable, potentiellement familial, à la tête de la nouvelle structure*’ ». Il marqua une pause, levant les yeux vers Élodie. « En d'autres termes, ils veulent un couple. Un couple à la tête de l'acquisition. »

    Élodie laissa échapper un rire bref et dénué de joie. Un rire qui tenait plus de l'explosion de vapeur que de l'amusement. « Un couple ? Est-ce une blague ? Nous sommes en 2025, pas au XIXe siècle ! »

    Elle frappa la table du bout de son stylo, un geste infime, mais révélateur de sa fureur contenue. Après des années à se battre pour l'égalité, pour imposer sa légitimité sans avoir besoin d'un nom masculin pour la valider, elle se retrouvait face à une exigence digne d'une comédie romantique médiocre.

    « Apparemment, le PDG de NéoBank, un certain Monsieur Lévesque, est un romantique invétéré », expliqua Maître Tulipe avec un soupir. « Il insiste sur ‘l'harmonie des âmes’, la ‘pérennité’ et la ‘complémentarité’. Il craint qu'une OPA agressive ne détruise la culture de son entreprise. Il voit cette clause comme une garantie de stabilité. »

    Élodie se leva et se dirigea vers la grande fenêtre qui donnait sur les toits de Paris. La tour Eiffel se découpait majestueusement dans le ciel, indifférente à la folie des hommes d'affaires. NéoBank était sa bouffée d'air, l'avenir. Une fintech qui révolutionnait le secteur bancaire avec ses services dématérialisés, son interface intuitive et sa clientèle jeune et connectée. L'acquérir propulserait Mercier Finance dans une autre dimension, la sortirait de son statut de « boutique d'investissement » pour en faire un acteur majeur du marché.

    Elle avait travaillé sans relâche pour bâtir sa réputation, sacrifiant sa vie personnelle, ses week-ends, et même parfois son sommeil. Elle avait renoncé à toute relation sérieuse, convaincue que l'amour était un luxe qu'une femme ambitieuse ne pouvait pas s'offrir sans risquer de compromettre sa force. Et maintenant, ce Gentleman-romantique osait exiger une bague au doigt pour valider son travail. L'indignation la submergeait.

    « Et Dubois Capital ? » demanda-t-elle, son front se plissant à la seule évocation de ce nom, un mélange d'aversion professionnelle et de vieille rancune.

    Maître Tulipe hocha la tête. « Ils sont sur le coup aussi, évidemment. Et ils ont le même problème que nous : Gabriel Dubois n'est pas marié non plus. »

    Gabriel Dubois. Le nom résonna dans l'esprit d'Élodie comme un glas sinistre. Gabriel Dubois, l'héritier rigide et arrogant de Dubois Capital, une institution financière aussi vieille que poussiéreuse. Leurs chemins s'étaient croisés à de multiples reprises sur des dossiers concurrents, et chaque rencontre s'était soldée par des étincelles, des joutes verbales où les insultes à peine voilées s'échangeaient sous couvert de politesse.

    Elle le considérait comme un dinosaure conservateur, prisonnier de traditions obsolètes, un homme qui évaluait la compétence à l'ancienneté du patronyme. Il la voyait comme une jeune louve impétueuse, trop audacieuse, trop rapide. L'idée de devoir même lui parler en dehors d'un cadre strictement professionnel était déjà insupportable. L'idée de simuler une relation amoureuse avec lui… son estomac se noua, tiraillé par un mélange de dégoût et de panique.

    « Vous voulez dire que je devrais faire semblant d'être en couple avec Gabriel Dubois ? » Sa voix, d'ordinaire si assurée, trahit une pointe d'hystérie. « C'est l'homme qui m'a accusée publiquement d'inexpérience au sujet du dossier InnovTech ! »

    Maître Tulipe s'éclaircit la gorge. « C'est la seule solution que nous ayons trouvée pour le moment, Mademoiselle Mercier. Leurs avocats sont arrivés à la même conclusion. C'est absurde, je le reconnais, mais Monsieur Lévesque est intraitable. Il a même suggéré une rencontre à trois, pour discuter de la ‘synergie’ et de la ‘vision partagée’. »

    Élodie se tourna vers lui, les bras croisés, le regard dur. « Il n'y aura aucune synergie, Maître. Et la seule vision partagée que j'aie avec Monsieur Dubois est celle de se débarrasser l'un de l'autre ». Elle pensa à sa devise de boxe thaïlandaise : Ne recule jamais. Mais là, elle était face à une menace existentielle qu'elle ne pouvait pas frapper.

    « Il est conscient de vos… euh… désaccords passés », admit l'avocat, un léger sourire en coin. « C'est pourquoi il insiste sur l'importance de la ‘transformation’ et du ‘dépassement des préjugés’. Il semble croire en une forme de… rédemption. »

    « Rédemption ? » Élodie éclata de rire. « Ce n'est pas un film romantique, Maître, c'est une affaire de plusieurs millions d'euros ! Il veut que je me transforme en héroïne de conte de fées pour qu’il accepte mon offre ! »

    Pourtant, au-delà de l'absurdité de la situation, une part d'elle-même, la femme d'affaires implacable, reconnaissait la logique implacable de l'argument. NéoBank était une opportunité qu'elle ne pouvait pas laisser passer. Échouer maintenant à cause d'une clause aussi ridicule était impensable.

    Elle inspira profondément, le goût de la victoire à venir l'emportant sur celui de l'humiliation présente. « Très bien », dit-elle finalement, sa voix tranchante comme un rasoir. « Organisez cette rencontre. Mais prévenez Monsieur Dubois que s'il s'attend à un dîner aux chandelles, il sera déçu. Je n'ai pas le temps pour ses manières surannées ».

    Maître Tulipe hocha la tête, un soulagement à peine perceptible sur son visage. « Entendu, Mademoiselle. Je m'en occupe immédiatement. »

    ___

    Pendant ce temps, Gabriel Dubois regardait son propre avocat, Maître Leclerc, avec une consternation non dissimulée. La clause était affichée sur le grand écran de la salle de conférence de Dubois Capital, et chaque mot était une insulte à sa logique, à son pragmatisme.

    « Un partenariat solide et durable, potentiellement familial… » Répéta-t-il, sa voix grave et mesurée, mais une pointe d'agacement perçait. Il avait trente-deux ans, était l'héritier d'une des plus anciennes et respectables institutions financières de France. Son bureau était un modèle d'ordre et de tradition, des boiseries sombres aux livres reliés de cuir sur les étagères. Il portait un costume trois pièces impeccablement coupé, sa cravate nouée avec une précision chirurgicale, l'uniforme d'un homme qui ne laissait rien au hasard.

    « C'est la volonté de Monsieur Lévesque, Monsieur Dubois. Il semble obsédé par l'idée d'une ‘famille’ à la tête de NéoBank. Il veut une fusion des esprits, une alchimie parfaite. »

    « Alchimie parfaite ? » Gabriel haussa un sourcil. « Et pour cela, il faut que je simule une relation avec Élodie Mercier ? » Le nom sortit de sa bouche comme un juron, mais aussi avec une familiarité involontaire.

    Il la revoyait : ses yeux d'un bleu intense qui le défiaient toujours, son sourire en coin qui annonçait une réplique cinglante, son audace qu'il prenait pour de l'imprudence. Elle était tout ce qu'il n'était pas : impulsive, insouciante des traditions, une force de la nature qui fonçait tête baissée là où lui préférait la prudence et la stratégie. Elle était une épine dans son pied, une constante irritation. Pourtant, il y avait cette étincelle de vie chez elle qui manquait cruellement dans le monde feutré de son père.

    « C'est la seule solution viable, Monsieur Dubois », insista Maître Leclerc. « Nous avons exploré toutes les autres pistes. La proposition conjointe, l'accord de coopération… rien n'a convaincu Monsieur Lévesque. Il veut une preuve tangible de l'union. »

    Gabriel se leva et se dirigea vers la fenêtre, les mains derrière le dos. Il contemplait le quartier d'affaires de La Défense. NéoBank était une opportunité en or, le chaînon manquant pour se moderniser, pour attirer une clientèle plus jeune, pour enfin se libérer de la tutelle morale de son père. Son père exigeant et traditionaliste, qui attendait de lui qu'il fasse un mariage de raison, qui ne voyait l'acquisition de NéoBank que comme une diversification, mais pas comme une révolution. Échouer à cause d'une clause sentimentale était une humiliation qu'il ne pouvait se permettre.

    « Donc, je dois faire semblant d'être épris de la femme qui m'a volé le contrat GreenEnergy et qui a failli torpiller l'accord InnovTech ? » Sa voix était pleine d'une ironie mordante.

    « Il s'agit d'un sacrifice temporaire, Monsieur Dubois », tenta de minimiser l'avocat. « Une mise en scène. Une fois NéoBank acquise, la clause n'aura plus de raison d'être. Vous pourrez reprendre votre… euh… distance. »

    « Et comment sommes-nous censés rendre cela crédible ? Nos relations sont publiques, Maître. Tout Paris sait que nous nous détestons cordialement. »

    « C'est précisément ce qui intéresse Monsieur Lévesque », répondit Maître Leclerc. « Il voit cela comme une preuve de ‘dépassement’. Il a suggéré que vous pourriez présenter cela comme le ‘triomphe de l'amour sur l'adversité professionnelle’. »

    Gabriel leva les yeux au ciel, visiblement excédé. Le triomphe de l'amour. Le concept était aussi absurde que son instigatrice. Il se sentait piégé.

    « Très bien », lâcha-t-il, un soupir d'exaspération lui échappant. « Organisez cette réunion. Et prévenez Mademoiselle Mercier que si elle s'attend à ce que je lui récite des sonnets, elle se fourre le doigt dans l'œil. Ce sera une parodie de romance, rien de plus ».

    Maître Leclerc hocha la tête, un sourire de soulagement sur les lèvres. Le jeu en valait la chandelle. Mais il faudrait que ce soit un jeu parfaitement

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1