Amanda Lear, l'ironie sur talons auguilles
Par Christian Soleil
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À propos de ce livre électronique
Un nom qui claque comme un fouet, un regard qui défie les miroirs, un rire qui vrille les certitudes — Amanda Lear n'a cessé d'ébranler les frontières du genre, du désir, de l'image.
Dans cet ouvrage pénétrant, Christian Soleil brosse le portrait d'une icône protéiforme — muse, chanteuse, mannequin, révélation, mystère vivant — et retrace la danse subtile qu'Amanda mène depuis les années 1970 : entre disco flamboyant et ombre de la controverse, entre glamour noir et liberté ardente. Il explore les métamorphoses d'un personnage façonné par le miroir et par la provocation, toujours prompt à déconstruire les cadres, à jouer avec les repères, à réinventer ce que signifie « exister sous les projecteurs ».
Mais plus que l'image, c'est la voix qui transperce : celle d'une femme qui, par ironie et audace, a fait du talon aiguilles un sceptre — dictant le tempo d'une époque, invitant à l'émancipation, forçant le regard à se détourner ou à se révéler.
Un hommage élégant et subversif à une figure hors normes, qui continue aujourd'hui d'inspirer ceux qui osent défier l'ombre pour mieux rejoindre la lumière.
Christian Soleil
Christian Soleil est écrivain, essayiste et dramaturge. Auteur de plus d'une soixantaine d'ouvrages, il explore depuis plusieurs décennies les zones de rencontre entre l'histoire, la littérature et la psychologie humaine. Ses livres, souvent nourris de figures illustres — d'Alexandre le Grand à Napoléon, de Cléopâtre à Jules César — questionnent la part d'ombre et de lumière qui guide les destins exceptionnels. Conférencier passionné, homme de culture et de transmission, il mêle érudition et sens du récit, offrant au lecteur une écriture à la fois documentée, vivante et sensible.
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Avis sur Amanda Lear, l'ironie sur talons auguilles
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Aperçu du livre
Amanda Lear, l'ironie sur talons auguilles - Christian Soleil
Amanda Lear, l’ironie sur talons aiguilles
essai
Cosmo édition
Préface
Amanda Lear, l'ironie sur talons aiguilles
par Christian Soleil
On croise parfois des météores. Ils ne préviennent pas, ne s’annoncent pas : ils passent, fendent l’espace, foudroient l’œil, troublent la raison — puis s’en vont, laissant une traînée de mystère et un parfum de soufre. Amanda Lear est de cette étoffe incandescente. On ne la rencontre jamais vraiment ; on la frôle, on l’effleure, on l’entrevoit, et ce bref contact, pourtant, vous marque au fer de l’étrangeté.
J’ai eu cette chance — ou cette damnation heureuse — de la croiser à plusieurs reprises, comme si le destin s’amusait à me tendre ses cartes, me disant : « Écris, tu verras bien. » Au Heaven, à Londres, dans les années 80, elle apparaissait comme une image vénitienne au milieu d’un chaos new wave. Plus tard, au milieu des années 1990, je la retrouvai à L’Amazonial, lors de la soirée de clôture des éditions SAN que dirigeait alors l’iconoclaste Pierre Guénin. Et puis, d’autres fois encore, comme dans un jeu de piste aux allures de songe, nos routes se sont croisées. Lors d’un spectacle underground sur Marlène Dietrich dans Covent Garden. A quelques années de distance, je fréquentais les mêmes lieux qu’elle dans Soho (Londres), à Berlin, à Florence ou à Milan. Autant d’instants suspendus, de coïncidences dont le sens m’a échappé jusqu’à ce que je m’autorise à écrire sur elle. Il y eut Amanda Lear, celle qui n’existait pas, puis Les Chats d’Amanda Lear, un roman noir souriant (L’Assassinat d’Amanda Lear) sans oublier Disco Diva sur sa trilogie disco des années 1970 — et aujourd’hui, ce nouvel essai, sans doute le plus intime, le plus vertigineux.
Car il ne s’agit pas ici seulement d’une biographie, ni même d’un portrait. Il s’agit d’un hommage au dandysme qui palpite en elle comme un cœur baroque, fêlé, lucide, flamboyant. Amanda Lear est, selon moi, l’un des derniers vrais dandy de notre temps. Une héritière directe d’Oscar Wilde, non par imitation mais par essence. Elle partage avec lui ce goût de l’aphorisme tranchant comme une lame, du costume comme armure et comme mise en scène, du sourire comme défi lancé à la tragédie. Comme lui, elle sait que la beauté est un masque, et que la vérité, si elle existe, est trop dangereuse pour ne pas être travestie.
Le dandysme, chez elle, n’est pas une posture : c’est une philosophie du vertige. Une manière de danser sur les cendres du monde. Il y a, dans chacun de ses regards ironiques, le soupçon d’un désespoir contenu, d’une lucidité presque insoutenable. Comme Wilde, elle fait de sa vie une œuvre, de son mystère un refuge, de sa voix rauque un oracle. On ne sait jamais si elle rit avec ou contre nous — et c’est précisément là qu’elle touche au sublime.
Ce livre est donc une promenade à talons aiguilles sur le fil tendu entre l’ironie et la chute, entre la lumière des projecteurs et l’ombre des coulisses. Il est aussi un acte de gratitude, envers cette femme qui incarne, mieux que quiconque, le courage de se réinventer sans se trahir, de se rire de tout sans jamais cesser d’émouvoir.
Car au fond, Amanda Lear est un paradoxe : une star qui se moque des étoiles, une sphinge disco, une créature de rêve trop lucide pour croire à la réalité. Et si ce livre vous trouble, vous séduit, vous dérange peut-être — alors il aura atteint son but. Il aura été, à sa manière, un hommage fidèle à celle qui marche sur les cendres du temps avec une élégance de panthère et l’ironie en guise de sceptre.
Christian Soleil
Un projet artistique total
Dans le grand théâtre de la culture populaire, rares sont les figures aussi insaisissables, aussi brillamment paradoxales qu’Amanda Lear. Icône disco malgré elle, muse de Dalí, chanteuse à la voix grave et à l’humour acide, autrice, peintre, performeuse : elle est tout cela à la fois, et bien plus encore. Ce livre n’est ni une biographie ni une hagiographie. Il se veut une relecture de son œuvre comme un projet artistique total, où chaque médium — chanson, peinture, écriture, image publique — s’inscrit dans une même logique : celle d’un art de la métamorphose, de l’ironie et de la subversion.
Amanda Lear est souvent réduite à une silhouette blonde, provocante, reine des dancefloors des années 1970. Mais cette image, elle l’a construite, manipulée, retournée. « Si vous voulez qu’on parle de vous, il faut provoquer les gens », disait-elle dans une interview en 2023. Elle a fait du disco un masque, une armure, un terrain de jeu. Elle a écrit ses propres textes, en anglais, avec une plume acérée, pleine de doubles sens et de critiques sociales. Des chansons comme Follow Me ou Fashion Pack ne sont pas de simples tubes dansants : ce sont des satires, des récits, des manifestes déguisés.
Mais avant la musique, il y avait la peinture. Formée aux Beaux-Arts de Paris et au Saint Martins College of Art de Londres, elle a toujours revendiqué sa vocation première : « Je n'avais aucune intention d'être dans le showbiz. Je voulais juste être peintre. Se donner en spectacle et faire sans arrêt son intéressante, me fatigue ». La peinture
