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Notre façon de guider les exercices: Ecole de vie spirituelle "P. Pio Bruno Lanteri"
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Notre façon de guider les exercices: Ecole de vie spirituelle "P. Pio Bruno Lanteri"
Livre électronique158 pages2 heures

Notre façon de guider les exercices: Ecole de vie spirituelle "P. Pio Bruno Lanteri"

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À propos de ce livre électronique

Le père Armando Santoro, OMV partage les fruits de l'expérience acquise en vingt ans de direction des Exercices Spirituels Ignatiens, sa compréhension et assimilation de la dynamique propre des Exercices ainsi que des fiches pratiques pour vivre au maximum ces temps de grâce. Ce livre principalement dirigé aux opérateurs de l'École de Vie Spirituelle « P. Pio Bruno Lanteri », aux directeurs d'exercices et aux guides, sera également profitable à toute personne désireuse d’aimer le Christ, de grandir dans sa vie spirituelle, de continuer à apprendre à prier et à discerner.

LangueFrançais
ÉditeurArèze
Date de sortie26 août 2024
ISBN9782959266102
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    Aperçu du livre

    Notre façon de guider les exercices - Arèze

    INTRODUCTION

    Depuis quelques années, l’idée de publier quelque chose sur « NOTRE FAÇON DE GUIDER LES EXERCICES » me trotte dans la tête. Cette idée est née de la constatation d’un fait : l’incroyable fécondité que j’ai expérimentée en vingt ans de direction des Exercices Spirituels Ignatiens, de leur capacité à toucher le cœur des retraitants par l’amour de Jésus et à transformer leur existence concrète en les éclairant, en les vivifiant et en les enflammant par l’expérience d’un Jésus « toujours plus présent, coopérant et conversant » avec eux¹. C’est à partir de cette observation que j’ai acquis la conviction que le véritable nom des Exercices spirituels ignatiens est un autre : « Spectacle du Saint-Esprit ».

    Peter-Hans Kolvenbach, prêtre jésuite, dans son texte « Une suite exigeante du Christ » (Una esigente sequela Christi, publié aux éditions AdP) parle des « quatre acteurs » des Exercices Spirituels Ignatiens : l’Esprit Saint, saint Ignace de Loyola, celui qui donne les Exercices (le directeur des exercices) et celui qui reçoit les Exercices (le retraitant). Le rôle du directeur est très délicat et consiste à aider le retraitant à rencontrer Dieu et à se laisser embrasser par Lui sans interférer dans cette étreinte². Il ne doit absolument pas interférer et s’interposer entre Dieu et le retraitant ; sa tâche est autre : introduire le retraitant dans une dialectique spirituelle ingénieuse conçue par saint Ignace de Loyola pour susciter dans le cœur de celui qui fait les Exercices des réponses personnelles qui le disposent à accueillir au mieux la grâce de l’Esprit Saint qui l’éclaire, le purifie et l’unit plus intimement à Jésus.

    La génialité de la pédagogie spirituelle de saint Ignace réside précisément en ceci : susciter dans le cœur du retraitant des aspirations, des désirs forts qui naissent de la foi en Celui qui nous a trop aimés et qui nous aime encore plus, de sorte que, animé par ces saints désirs, il abandonne ses propres craintes et réserves, en demandant la grâce d’un plus grand amour pour Lui.

    Mais pourquoi publier « Notre façon de guider les Exercices » ? Le texte du livret des Exercices de saint Ignace ne suffit-il pas ? Beaucoup de directeurs, surtout dans le passé, mais certains encore aujourd’hui, proposent le texte ignatien mot pour mot, pensant qu’il est nécessaire de procéder ainsi si l’on veut être fidèle à son auteur. Le P. Herbert Alphonso³, prêtre jésuite, à mon avis l’un des plus grands maîtres spirituels ignatiens contemporains était d’un avis complètement différent. Il affirmait :

    « Pourquoi le texte des Exercices a-t-il été répété presque littéralement dans le passé ? Parce qu’on ne connaissait pas la structure et la dynamique internes des Exercices, l’enchaînement interne des différents éléments, la finalité propre de chaque exercice, la finalité propre de chaque étape, et comment les différentes étapes sont reliées dans la dynamique [générale] en vue de l’objectif global des Exercices. Les Exercices peuvent être donnés sans jamais mentionner saint Ignace et sans jamais utiliser les termes ignatiens ! ⁴»

    Ceci étant dit, voyons quels sont les éléments fondamentaux de « Notre façon de guider les Exercices » :

    1. Une relation personnelle et familiale avec le retraitant.

    2. La présentation de la vie spirituelle à la lumière de la mystagogie baptismale, avec comme pierre angulaire l’exercice des vertus théologales orienté vers la collaboration avec l’action de l’Esprit Saint qui « de gloire en gloire » nous rend toujours plus conformes à l’image du Fils incarné (cf. 2 Co 3,18).

    3. L’adaptation des Préambules de la prière ignatienne comme un exercice vivant des vertus théologales visant à disposer l’âme de celui qui prie à une « relation vivante et personnelle avec le Dieu vivant et vrai ».

    4. L’initiation à la connaissance de soi, non comme un effort d’introspection, mais comme le fruit d’une « relation vivante et personnelle avec le Dieu vivant et vrai⁵ », en apprenant à se connaître dans le regard intérieur tourné vers Jésus qui est le triple révélateur : du Père (cf. Jn 14, 9), de l’homme (cf. Ps 45,2) et du visage intime de tout homme (cf. Ep 1,4).

    5. Une présentation de la méditation ignatienne donnant plus d’espace pour disposer le cœur du retraitant à l’action des Dons de l’Esprit Saint afin d’éviter la tentation de transformer la prière en étude ou en un simple effort intellectuel ou en un examen de conscience sur sa propre vie et non en un temps de qualité avec Celui dont nous sommes trop aimés et plus⁶. A cette fin, nous avons recours également aux précieux enseignements sur la méditation de la Parole de sainte Thérèse d’Avila et d’autres maîtres spirituels.

    6. Une présentation de la vérification de la prière à la lumière du protagonisme de l’Esprit Saint, que le retraitant doit apprendre à ne pas entraver. Au contraire, il apprendra à disposer son cœur à l’action illuminatrice de l’Esprit Saint pour pouvoir saisir et clarifier les consolations et les désolations qu’il a expérimentées dans la prière, étape fondamentale du processus de discernement.

    7. La fin de l’homme comme réponse d’amour à l’Amour.

    8. Conduire le retraitant durant le chemin de la Première Semaine des Exercices à une prise de conscience de la gravité du péché et de sa propre histoire de péché à la lumière de la beauté de l’homme créé par Dieu comme quelque chose de « très bon » (Gn 1,31) et dans l’expérience de sa miséricorde.

    9. La Deuxième Semaine : un défi d’amour lancé par le Ressuscité au cœur du retraitant.

    10. Une présentation particulière de la Triade ignatienne : méditation sur les deux drapeaux, les trois catégories de personnes et les trois degrés d’humilité.

    11. Une approche particulière de la pédagogie ignatienne de l’élection.

    12. Les règles de Discernement des Exercices Spirituels ignatiens.

    13. La Liturgie pendant les Exercices Spirituels.

    Chaque élément caractéristique de « Notre façon de guider les Exercices » sera brièvement développé.

    Avant d’entrer dans le cœur du sujet, je voudrais faire quelques observations sur l’idonéité des personnes pour s’inscrire au Mois ignatien.

    Premièrement, il faut dissiper la réputation d’« oppressants » que les Exercices ont acquise au fil du temps et qui est encore présente dans le milieu ecclésial. Il n’est pas rare qu’un laïc qui souhaite entreprendre cette expérience soit découragé par son ami prêtre, surtout lorsqu’il ne souhaite pas les faire pour un choix vocationnel : « Ils sont trop lourds ! », dit-on. Certes, une certaine façon de proposer le cheminement ignatien, à mille lieues des indications du livret des Exercices lui-même, a provoqué ennui et dégoût, mais  je peux le dire avec la certitude de l’expérience  les Exercices ne sont pas lourds du tout. Certes, ils demandent un certain engagement et, surtout, dans la Première Semaine, ils sont un peu fatigants, mais d’une fatigue supportable, comme l’alpiniste supporte la fatigue de l’ascension pour la joie du sommet. Passée la Première Étape, le cheminement se présente très doux et serein, même s’il sera le terrain d’un combat spirituel personnel non indifférent.

    La dynamique inhérente aux Exercices est toute centrée sur le choix de l’état de vie, mais celui qui a déjà un état de vie y trouvera une merveilleuse voie de conversion et de renouvellement. A mon avis, c’est une erreur fréquente aujourd’hui d’inviter les séminaristes à vivre le Mois ignatien aux portes de leur ordination sacerdotale. Je connais un séminaire qui a cessé de proposer cette expérience à cause des nombreux séminaristes qui, après ce Mois, avaient décidé d’arrêter le chemin vers le sacerdoce (non parce que cela ne puisse ou ne doive pas arriver  comme cela arrive parfois justement , mais seulement si le discernement est réellement libre et vrai). En effet, étant un outil admirable de discernement vocationnel, le Mois devrait être fait beaucoup plus tôt : avant ou au début du noviciat pour les religieux, et pour les séminaristes diocésains avant les premiers engagements de leur parcours. De même, pour les fiancés qui vivent une vie de foi profonde, il devrait être proposé avant les pas décisifs vers le mariage. Mais pour promouvoir cela, il faut croire en la profonde valeur spirituelle du Mois et avoir des Directeurs compétents et inspirés.

    Un élément essentiel qui doit être présent dans la personne qui demande à faire l’expérience ignatienne est la recherche passionnée de Dieu : le retraitant doit désirer trouver Dieu pour se conformer à sa volonté. Trop souvent cette qualité manque dans le cœur de la personne qui demande à participer aux Exercices ou qui les fait. C’est une attitude culturelle d’époque : la recherche de soi ! En réalité, on ne cherche pas Dieu, mais soi-même. Dieu devient un instrument d’affirmation de soi et non une fin absolue : quelque chose qui sert à l’affirmation de soi et non le Père à qui obéir et servir, l’Ami avec qui partager la vie, l’Amour qui me mènera où que ce soit.

    Le Directeur des Exercices doit garder à l’esprit cette attitude commune, négative, souvent inconsciemment présente chez le retraitant et l’amener à prendre conscience de sa réalité intérieure anti-évangélique (cf. Lc 9, 23) afin qu’il puisse la remettre à Dieu pour la purifier.

    Un entretien préalable (même téléphonique) est nécessaire pour vérifier l’aptitude à l’expérience ignatienne. En effet, certaines situations psycho-physiques, notamment des situations dépressives avec usage de psycho-pharmaceutiques ou d’autres maladies débilitantes, sont des obstacles pour cette expérience. Dans de tels cas, il faut avoir la charité de décourager la participation aux Exercices et orienter la personne vers d’autres expériences spirituelles moins exigeantes.

    Aucun don intellectuel particulier n’est nécessaire pour entreprendre l’expérience ignatienne, il faut seulement un grand désir de Dieu.

    Aujourd’hui, nous nous trouvons souvent face à des personnes qui ont dépassé le seuil des quarante ans (ou plus) qui sont hantées par le problème de la vocation, je dirais même « obsédées ». Il ne faut pas penser tout de suite qu’il s’agit d’un désir de Dieu ; souvent c’est plutôt l’angoisse d’une vie qui se dérobe. Dans ce cas, la personne peut participer aux Exercices mais le Directeur doit essayer de la mettre en face de ce que Dieu lui demande en ce moment et l’aider à entrer avec joie et amour dans le concret de sa vie dans le moment présent. Ce n’est qu’une fois

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