Pélerinage à Rome: Journal de voyage, 10 Janvier - 25 Février 1870

Par Amédée Rossigno

Ce livre est la transcription d'un carnet de voyage manuscrit rédigé par un abbé originaire du Tarn dans la seconde moitié du 19ème siècle. Le 10 janvier 1870, alors que le Concile Vatican I vient de commencer, il entreprend un voyage depuis sa paroisse de Notre-Dame-de-Tournadous à destination de l'Italie. Pour visiter Rome avant tout, mais aussi Naples, le Vésuve, Assise, Padoue, Venise ...

Amédée Rossignol, c'est son nom, est un érudit qui, tel un guide, nous fait découvrir la Rome Chrétienne, mais aussi païenne, au travers de ses visites de nombreux édifices et lieux sacrés. Sur quelques dizaines de pages on le suit avec plaisir car, au delà de ses connaissances, il possède un véritable talent pour conter et transmettre ses émotions. C'est par exemple le cas lorsqu'il décrit son audience et ses rencontres, brèves mais intenses pour lui, avec le pape Pie IX. Il nous fait aussi sourire lorsqu'il évoque le mal de mer qui le prend sur le bateau qui le transporte de Marseille à l'Italie. Et on a envie de rire quand il relate la scène comique d'un pèlerin, débordé par sa dévotion, qui monte et descend la Scala Sancta, bousculant la procession organisée des fidèles et notamment "de grandes dames qui prenaient beaucoup de place".

Mais ce témoignage est aussi impressionnant à découvrir car il nous fait mesurer la distance qui nous sépare de ce Français pieux du 19ème siècle. A cent cinquante ans de distance, on a le sentiment d'un univers mental absolument différent dans ce qui est pourtant le même pays.

• Langue: Français
• Éditeur: BoD - Books on Demand
• Date de sortie: 27 juin 2025
• ISBN: 9782322667079

Aperçu du livre

Introduction

Cet ouvrage est la transcription d’un carnet de voyage manuscrit écrit par un abbé dans la deuxième moitié du 19ème siècle. Dans ce document, d’un petit format de 14 x 9 cm, l’abbé relate, d’une écriture fine et serrée, son pèlerinage « pour la plus grande gloire de Dieu et pour la sanctification de (s)on âme … » dans la ville de Rome qui est à ses yeux le «centre des lumières spirituelles, source des bénédictions célestes, foyer de chaleur religieuse. ».

C’est donc un texte empreint d’une grande religiosité qui est encore celle de la France de cette fin du 19ème siècle. S’il parle de religion, ce carnet est aussi un témoignage émouvant de l’esprit d’une époque. Il nous fait découvrir la façon dont un ecclésiastique vit alors intimement sa foi, sans donner l’impression d’être dogmatique mais en exprimant une foi entière et sans réserve. C’est un témoignage étonnant à lire 150 ans plus tard dans notre société aujourd’hui sécularisée. 150 ans c’est beaucoup et cela paraît peu pour ressentir une telle distance intellectuelle, le sentiment de deux univers mentaux totalement différents dans ce qui est pourtant le même pays. Mais, avant tout, ce carnet est écrit par une personne qui a un indéniable sens de la narration, de l’anecdote, ce qui rend la lecture de son témoignage agréable et même parfois très drôle.

Le nom de l’abbé n’apparait pas dans le carnet, il a donc fallu effectuer quelques recherches en s’aidant des indices trouvés dans ses pages. Ce sont les évocations de sa paroisse de Tournadous, de son frère Gabriel, de la paroisse de Labessonié, de Castres … qui ont permis de l’identifier. Il s’agit de Marie Antoine Amédée Rossignol qui fut curé de la paroisse de Notre-Dame-de-Tournadous sur la commune de Saint-Pierre-de-Trivisy.

En consultant Geneanet, on découvre qu’Amédée Rossignol était membre d’une famille de 14 enfants ! Dans un ouvrage collectif paru en 2015 sur la commune de Saint-Pierre-de-Trivisy on apprend que les Rossignol sont membres d’une très vieille famille composée de deux branches principales, les Rossignol de Ganoubre et ceux du Pont de Sénégats. Cette famille, à cheval entre l’ancien régime et la République, a joué un rôle local voir national sous la Révolution.

Amédée Rossignol appartient à la branche de Ganoubre, son père Casimir Rossignol est né en 1781 et sa mère Constance Rouanet en 1806. Les archives de la « semaine religieuse » du diocèse d’Albi nous renseignent que cette famille était connue et respectée pour avoir donné, parmi leurs quatorze enfants, deux prêtres et une Mère Supérieure de la Congrégation de Saint Joseph d’Oulias.

Dans l’ouvrage Collectif sur l’histoire de Saint-Pierre-de-Trivisy, Amédée Rossignol apparait car il fut curé de la Paroisse de Notre-Dame-de-Tournadous de 1863 à 1874. Il fut même celui qui construisit cette église en remplacement d’une chapelle vétuste située non loin. En 1874, lorsqu’il fut nommé à d’autres fonctions dans le diocèse, c’est son frère Xavier qui lui succéda à la tête de la paroisse.

Marie Antoine Amédée Rossignol est né le 5 Avril 1830 à Saint-Pierre-de-Trivisy et il est décédé, dans la même commune, le 19 décembre 1916. Lorsqu’il entreprend son pèlerinage il a donc 40 ans. Il termina sa vie à Ganoubre où « … il était vénéré de tous, passant la plupart de son temps à fabriquer de ses mains des chapelets qu’il distribuait ».

Bibliographie

collectif, O. (2015). Saint-Pierre de Trivisy - Mémoire et patrimoine, du Moyen Âge à nos jours. La Biblioteca.

Diocèse d'Albi. (1885, Octobre 31). Décès de sœur Sainte-Irénée. La Semaine religieuse du Diocèse d'Alby, pp. 827-830.

Diocèse d'Albi. (1916, décembre 23). Décès de l'abbé Rossignol. Semaine religieuse du diocèse d'Alby, p. 639.

Préambule au carnet

Dans les chapitres suivants se trouve donc retranscrit le journal de voyage de l’abbé Amédée Rossignol. La transcription se veut la plus fidèle possible.