Ma vie tranquille de forgeron dans un autre monde : Tome 3
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À propos de ce livre électronique
Devenu un maître respecté pour ses réparations d’armes en mithril, Eizo reçoit un jour une demande inhabituelle : forger un katana. Cette tâche le galvanise, mais le client est un démon, une race au passé tumultueux avec les humains… Entre l’arrivée d’un adorable dragon domestique, la création d’un tout premier système de suspension, et le mise en place d’une forge itinérante pour assister une expédition de chasse aux monstres, les journées s’annoncent comme toujours chargées !
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Aperçu du livre
Ma vie tranquille de forgeron dans un autre monde - Tamamaru
Table des matières
Cover
Pages couleur
Prologue
Chapitre 1 − Dans les bois
Chapitre 2 − La famille s’agrandit
Chapitre 3 − La démone et le sabre
Chapitre 4 − La brigade d’éradication des monstres
Épilogue – La démone des réglementations
Récit de rencontre 4 – Devenir plus fort
Récit de rencontre 5 – Urgence au village des elfes
Postface
A propos de JNC Nina
Copyright
Prologue
Au plus profond du monde souterrain, où les êtres maléfiques dominaient, se dressait un château depuis lequel régnait celle qui les gouvernait tous : la reine des démons. Dans l’un de ses corridors, une démone marchait d’un pas léger. C’était une femme d’une beauté à couper le souffle, mais ce qui attirait surtout l’attention était le katana qu’elle portait à la ceinture. Cette splendide épée japonaise, dont on ignorait l’origine, était enveloppée dans un fourreau et reposait gracieusement sur sa hanche. Nombreux étaient ceux qui ne pouvaient s’empêcher de la contempler.
À cet instant, quelqu’un l’interpella :
— Nilda.
— Votre Majesté.
La dénommée Nilda s’arrêta et s’agenouilla. Celle qui venait de lui adresser la parole n’était autre que la maîtresse du château, la reine des démons elle-même. Elle aussi était d’une beauté époustouflante, digne d’un tableau. Elle fit signe à Nilda de se relever, puis désigna l’épée à sa taille en disant :
— Tu sembles de bien bonne humeur. Serait-ce grâce à cette arme que tu portes ?
— En effet. Si le fourreau a été conçu par nos artisans après mon retour ici, la lame a été forgée par un homme. Elle est robuste, élégante, et sa coupe est excellente. J’en suis pleinement satisfaite.
— Tiens donc, un humain tu dis ?
— Oui. Cela pose-t-il un problème ?
Nilda fronça les sourcils en prononçant ces mots. Voyant cela, la reine esquissa un sourire et agita la main pour dissiper ses inquiétudes.
— Non, rien de tel. Je ne sais pas ce qu’ils pensent de nous, mais nous n’avons aucune raison particulière de les considérer comme des ennemis pour le moment.
Elle omit de dire « du moins, plus comme à l’époque de la grande guerre il y a plusieurs siècles ». C’était durant le règne de la précédente souveraine du monde souterrain, une période qu’elle-même n’avait pas connue.
À ces mots, Nilda poussa un soupir de soulagement. Si elle pouvait éviter un reproche, c’était toujours ça de gagné.
— Puis-je y jeter un œil ?
— Bien sûr.
Elle détacha l’épée de sa ceinture et la tendit. La reine s’en saisit et la sortit du fourreau. La lame élancée se révéla, captant la lumière des chandeliers et scintillant intensément.
— Tu disais que sa coupe était exceptionnelle, mais l’as-tu vraiment mise à l’épreuve de manière répétée ?
— Oui. Entre les essais et les tests, elle a déjà fait ses preuves plus d’une fois.
— Hum…
Elle observa de nouveau la lame. Même avec un soin méticuleux, une épée souvent employée présentait généralement des éclats ou des marques subtiles, et les réparations laissaient toujours des traces. Pourtant, celle-ci ne montrait aucun de ces signes.
— Tu ne t’en occupes pas plus que cela ?
— Effectivement, presque pas. Elle reste intacte, alors je me contente de la nettoyer pour prévenir la rouille.
— Je vois.
La maîtresse des lieux plissa les yeux. Si elle nécessitait si peu d’entretien, elle s’avérait idéale pour elle qui était constamment affairée. Si possible, elle aimerait bien posséder une rapière de ce genre.
— Ce forgeron humain fabrique donc aussi des armes pour les démons ?
— Oui. Il pose certaines conditions, mais il affirme « ne pas vouloir faire de distinction ».
— Des conditions ?
— Le client qui souhaite une arme doit impérativement venir seul jusqu’à son atelier en forêt.
— C’est tout ?
En entendant parler d’exigences, elle s’était attendue à ce qu’il réclame des trésors ou, comme dans les contes, « ce que la personne a de plus précieux », mais c’était une exigence presque décevante.
La démone ajouta alors une phrase des plus surprenantes :
— Oui. Mais cela n’a pas été sans difficulté…
— Des difficultés ? Pour toi ?
Nilda patrouillait régulièrement aux abords de la frontière séparant le monde souterrain de l’extérieur. La région, recouverte de forêts denses, restait un lieu périlleux, même pour les démons chevronnés habitués à ces contrées. Faire des rondes sans relâche dans ce secteur avait fait d’elle une experte en déplacement dans les environnements boisés. Qu’elle rencontre des difficultés dans de simples sous-bois paraissait donc étonnant, ce qui expliquait la surprise de la souveraine. À ce moment, une idée lui traversa alors l’esprit :
— Ne me dis pas que cet endroit est…
— Oui. La « Forêt Noire ».
À ces mots, la reine laissa échapper un long et profond soupir. Ce domaine était l’une des plus vastes étendues sauvages du monde, dont les abords étaient le territoire des Bestiales. S’y aventurer imprudemment garantissait des ennuis, et plus on s’enfonçait, plus les créatures dangereuses rôdaient. Et Nilda affirmait qu’un simple forgeron y habitait. C’était difficile à croire, mais puisque la démone, qui s’y était rendue, le disait, cela devait être vrai.
— La forte concentration de mana nous y est favorable, mais les loups ont un odorat fin et sont intelligents… De plus, l’atelier était protégé par une magie de répulsion.
En entendant cela, la reine écarquilla les yeux.
— L’atelier du forgeron, dis-tu ?
Se demandant depuis quand elle avait manifesté autant d’émotions, Nilda répondit :
— Oui, sa forge.
Quel artisan irait jusqu’à jeter un sort pour éloigner volontairement des clients potentiels, source possible de revenus ? Peu importe ce qu’on en pense, il était clair que plus les sollicitations étaient nombreuses, mieux c’était.
— Et ce n’est pas tout…
— Il y a autre chose ?
— La rémunération est fixée selon notre bon vouloir.
Cette fois, la reine était stupéfaite. Il semblait que ce forgeron échappait à toute logique. Inutile donc de chercher à le cerner davantage. Elle déclara en souriant :
— Quel drôle d’individu !
Nilda répondit avec un regard nostalgique :
— Oui. Vraiment, un être des plus singuliers.
Chapitre 1 − Dans les bois
La Forêt Noire renfermait une multitude d’êtres, certains inoffensifs, d’autres dangereux. Je m’y promenais avec Samya, une bestiale tigrée dont j’avais sauvé la vie et qui résidait désormais avec moi ; Riké, une naine devenue mon apprentie en forge ; et Diana, avec qui j’avais commencé à cohabiter après m’être retrouvé mêlé à ses affaires familiales. Nous tombâmes alors sur un écureuil au pelage vert. La première fois que j’avais aperçu ce petit animal, c’était lors de mon arrivée dans ce monde. Il se fondait dans le décor, comme à son habitude. Sans doute s’était-il déplacé pour mieux nous observer.
— Il y a un écureuil, annonçai-je.
Samya le repéra aussitôt, mais Riké et Diana peinaient à le voir, alors je le leur indiquai du doigt.
— Qu’il est mignon ! s’exclama la naine.
— Je ne savais pas qu’il y avait ce genre de créature ici. Je pensais qu’on ne trouvait que des choses effrayantes, ajouta la jeune aristocrate.
Le charme de l’écureuil les fit sourire.
— J’en ai déjà vu par le passé, mais sont-ils inoffensifs ? N’attaquent-ils pas ? Ne sont-ils pas venimeux ? demandai-je à Samya.
C’était une interrogation que j’avais eue la première fois que j’en avais aperçu. Ce n’était pas tant que sa mignonnerie m’avait dissuadé, mais plutôt que, par prudence, je n’avais pas voulu m’en approcher.
— Il ne nous attaquera pas, et il n’est pas venimeux, répondit-elle.
— Donc, il n’y a pas de problème si nous le mangeons ?
Diana eut un léger sursaut. Peut-être que chez les nobles, il n’est pas coutume de capturer et de se nourrir de ce genre d’animaux.
— C’est sans danger, et c’est même délicieux, mais il n’y a pas beaucoup de chair…, dit la bestiale en faisant la moue.
A-t-elle un souvenir amer à ce sujet ?
— Ils sont vifs et plus méfiants que les Oiseaux Feuillus, donc difficiles à attraper. Au final, le rendement n’est pas intéressant. Je ne les chassais donc pas souvent.
— Je vois.
Dans mon monde précédent, il y avait des régions où ils étaient consommés, mais apparemment, ce n’est pas le cas dans cette forêt.
Pour Samya, la chasse n’était pas un sport, mais une question de survie ; il était ainsi possible qu’elle évite simplement les proies dont le rapport effort-gain ne justifiait pas la peine. Peut-être l’écureuil avait-il perçu que nous n’avions pas l’intention de le capturer ; il nous observa un instant, puis disparut adroitement en grimpant le long des branches vers les hauteurs.
Comme à mon habitude lors de mes promenades en forêt, j’écartais les fougères en chemin tout en lançant la conversation :
— Au fait, à quoi ressemble le cerf cornu ? C’est différent d’un cerf arborescent ?
Je me souvenais que Samya avait mentionné, en plus du cerf arborescent emblématique de la région, une créature appelée le cerf cornu. J’en avais vu plusieurs du premier type, mais jamais du second. Sans doute la tigresse veillait-elle à éviter toute rencontre imprévue lors de nos trajets vers la ville, mais s’il n’y avait pas de risque, j’aimerais en apercevoir un au moins une fois.
— Les cerfs à cornes ont de courtes ramures droites ; s’ils vous transpercent, c’est dangereux, expliqua Samya en imitant ces attributs avec ses mains, ce qui était plutôt mignon. Les cerfs arborescents sont problématiques si on les énerve, mais ceux à cornes sont encore plus belliqueux…, ajouta-t-elle.
— Ah bon, fit Riké en hochant la tête.
Sa famille vivait dans une région montagneuse propice à l’extraction de minerais. C’est sans doute pour cela que nombre des créatures de la forêt lui étaient inconnues.
— Ils vous attaquent même si vous vous approchez par inadvertance. J’ai déjà vu des loups périr en tentant de les traquer, continua Samya.
— Eh bien…, murmurai-je.
Cette fois, c’était à mon tour de réagir. Même s’il s’agit de cervidés herbivores, se faire tuer en essayant de les chasser était effrayant. Je comprenais qu’ils cherchaient à se défendre, mais tout de même…
insert1— Oh, un oiseau feuillu !
Afin de me changer les idées, je posai les yeux sur une branche où un volatile, au plumage semblable à des feuilles, picorait des fruits. Lorsqu’il restait immobile sur celle-ci, on pouvait tout simplement le confondre avec une grande feuille. Le fait qu’il ait évolué pour se dissimuler ainsi dans les arbres suggérait la présence de prédateurs dotés d’une vue perçante, capables d’atteindre ces hauteurs.
Des serpents, peut-être ?
— Y a-t-il des serpents capables de monter dans les arbres ?
— Bien sûr, répondit Samya, comme si c’était une évidence.
Après tout, même dans mon ancien monde, on rencontrait ce genre de créatures presque partout, sauf dans les zones polaires ; il aurait été étonnant qu’il n’en existe pas ici.
— On en trouve de toutes sortes, mais le plus agile pour grimper est brun et se confond avec une branche. Il est plutôt rapide.
— Ah, je vois. Alors l’oiseau feuillu utilise son plumage pour le leurrer.
— Peut-être bien. Le serpent sylvestre est assez paisible dans cette forêt, mais il a un faible pour les recoins. Gare à tes affaires, il pourrait s’y faufiler.
— Quoi ?! s’écria Diana.
Aurait-elle peur des serpents ?
Moi, ils ne me dérangeaient pas particulièrement, et Samya en parlait comme si de rien n’était, donc elle devait y être habituée.
— Je… je ferai attention.
— Mais ne t’inquiète pas. J’en ai attrapé par erreur plusieurs fois, mais ils ne m’ont jamais attaquée et se sont enfuis aussitôt. Ils ne sont pas venimeux, donc même si par hasard tu te faisais mordre, ce ne serait pas grave.
— Ah, d’accord.
— Cela dit, il vaut mieux être vigilante si tu te sens anxieuse, ajoutai-je. Samya ne peut pas toujours les voir venir, mais essaie de les éviter autant que possible.
— Oui, je comprends.
Dans mon ancien monde, on pensait autrefois qu’un serpent appelé rhabdophis tigrinus était inoffensif, car ses glandes à venin se trouvaient au fond de sa bouche. Comme il ne possédait pas de muscles pour les comprimer, une morsure brève ne suffisait pas à injecter du venin. Cela a conduit à l’idée fausse qu’il n’était pas venimeux. Rien ne garantissait que le serpent sylvestre n’était pas similaire. La prudence restait de mise : mieux valait éviter de se faire mordre.
Alors que nous continuions à marcher, Riké interrogea Samya :
— Y a-t-il d’autres animaux adorables dans cette forêt ?
— Les tanukis, les louveteaux, les oiseaux feuillus ou les écureuils sont charmants, mais sinon…
La bestiale croisa les bras et ferma les paupières, plongée dans ses pensées. Elle devait se remémorer les diverses créatures peuplant ces bois. Soudain, elle ouvrit grand les yeux et déclara :
— Ah, peut-être qu’on peut encore les voir…
Sans plus attendre, elle nous guida en précisant que c’était une occasion unique limitée à cette saison. Après environ une heure de progression paisible à travers la forêt, Samya s’arrêta net. Nous étions arrivés à destination. Elle fit un signe de la main, sans parler, pour nous inviter à la suivre. Riké, Diana et moi comprîmes que le silence était de mise, et nous approchâmes sur la pointe des pieds. Là, dans la direction qu’elle indiquait, de minuscules créatures duveteuses trottinaient sur le sol. Il n’y en avait pas qu’une seule : une dizaine de petites boules de poils, rebondissant et frétillant, se déplaçaient ensemble. C’était un spectacle à la fois étrange et attendrissant. Après avoir contemplé cette scène un moment, nous nous éloignâmes sans bruit.
— Ils sont vraiment adorables. Qu’est-ce que c’est ?
— Ce sont des lapins.
— Ce ne sont pas ceux dont les oreilles ressemblent à des herbes ?
— Non. Jusqu’à cette période, ils vivent ainsi, couverts d’une épaisse fourrure duveteuse. Avec le retour de la chaleur et l’arrivée imminente de la saison des pluies, leur pelage, alourdi par l’eau, va bientôt tomber.
— Oh, donc en réalité, ils sont plus petits ? demanda Diana.
La tigresse acquiesça vivement.
— Exactement. Une fois qu’ils muent, ils deviennent aussi menus que des souris. Leur fourrure n’est pas très résistante et ils ont peu de chair, donc nous, les Bestiales, ne cherchons pas à les chasser. Leur pelage est assez doux, alors ça pourrait remplacer le coton, mais plutôt que de s’embêter à les attraper, il est plus simple d’utiliser la laine des moutons que nous élevons.
— En tout cas, ils étaient vraiment mignons.
— Je dois admettre que c’est apaisant d’en croiser pendant une chasse, déclara Samya en riant.
Nous rîmes avec elle.
— Oups, nous sommes allés assez loin ; il serait temps de rentrer.
À en juger par la position du soleil que l’on apercevait à peine entre les arbres, si nous partions maintenant, nous pourrions arriver chez nous avant le soir, mais si nous tardions, il ferait bientôt nuit. Sur un « Oui ! » collectif, nous reprîmes le chemin du retour vers la maison.
Chapitre 2 − La famille s’agrandit
Après avoir restauré l’épée sacrée des elfes, la forge reprit son fonctionnement habituel. Nous retrouvâmes notre rythme quotidien : produire les articles commandés et les acheminer en ville environ une fois par semaine. Par moments, Samya et Diana partaient en chasse, et je m’occupais de collecter leurs prises, ce qui faisait également partie de notre routine. Un jour, quelque temps après, nous nous rendîmes au bourg pour effectuer une livraison. La météo était magnifique : un ciel bleu sans le moindre nuage s’étendait au-dessus de nous, et la brise qui traversait la prairie était des plus agréables. Nous tirions notre chariot de bonne humeur. C’est alors qu’un groupe inhabituel apparut. Des hommes vêtus de cottes d’armes arborant l’emblème de la ville sur une armure argentée — la garde urbaine. J’avais entendu dire qu’ils patrouillaient, mais c’était la première fois que je les voyais en personne.
— Bonjour ! Quel beau temps, n’est-ce pas ?
Je les interpellai avec entrain. Ils étaient quatre, et parmi eux se trouvait un visage familier que j’avais déjà aperçu à l’entrée de la cité.
— Ah, c’est vous.
Le garde me répondit avec un sourire jovial.
— Y a-t-il un problème ?
Je lui posai la question comme s’il s’agissait d’une simple conversation. Je me disais qu’ils n’avaient aucune raison de me cacher quoi que ce soit.
— Eh bien…
Sans la moindre hésitation, il me rétorqua :
— Il paraît que des bandits sévissent dans les parages ces derniers temps. Nous avons donc intensifié nos rondes.
— Des bandits ?
— Oui, et l’histoire est plutôt étrange…
S’il s’agissait de simples voleurs de grand chemin, ils n’auraient pas augmenté les patrouilles pour autant. Ils circulaient déjà suffisamment pour assurer un niveau de sécurité acceptable, même s’ils ne pouvaient pas éradiquer totalement les malfaiteurs.
— Étrange, dites-vous ?
Le garde acquiesça.
— En effet. Ils attaquent bien les voyageurs, mais visiblement ils ne volent ni les biens ni les vies.
— Ils ne leur prennent rien… ?
— On dit qu’ils cherchent quelque chose… Et le plus curieux, c’est que personne ne se souvient des traits de leurs agresseurs.
— Aucun d’entre eux ?
— Oui. Ni leur visage, ni même leur stature.
— Dans ce cas, il est impossible de les retrouver.
— Exactement.
Le garde poussa un grand soupir.
— C’est pourquoi nous n’avons d’autre choix que d’augmenter les patrouilles.
— Je vois.
— Oh, désolé. Vous allez en ville, n’est-ce pas ?
— Oui, comme d’habitude.
— Je suppose qu’il n’y a pas grand-chose à faire, mais soyez prudent.
— Merci beaucoup.
Après les avoir remerciés, nous les vîmes s’éloigner dans la direction opposée.
— Qu’en penses-tu ?
— De cette histoire ?
Tandis que Riké et moi tirions le chariot, je demandai à Diana. Cette ville faisait partie des terres du comte Amour, en d’autres termes, de la famille de Diana. S’il y avait quelqu’un susceptible d’en savoir plus, c’était bien elle.
Voyant que j’acquiesçais, Diana répondit :
— Il n’y a aucune chance que ce soient des partisans restants de mon frère Carel.
— Ah bon ?
— Tu te disais peut-être qu’ils pourraient te chercher à cause de cette affaire, n’est-ce pas ?
— En effet.
« Cette affaire » faisait référence au conflit de succession entre Carel, le second fils de la famille Amour, et Marius, le troisième. J’avais été mêlé à cette querelle, tout comme Camilo, le commerçant chez qui nous nous rendions aujourd’hui, en prenant le parti de Marius. Finalement, le différend s’était soldé par la mort de Carel. Dès lors, si ses proches cherchaient quelqu’un, ce serait soit moi, soit Camilo. Toutefois, s’ils étaient capables de retrouver le marchand pour lui nuire, il leur suffirait de se rendre à sa boutique en ville. S’ils fouillaient plutôt sur les routes, c’était parce qu’ils ne savaient pas où trouver la personne en question… autrement dit, moi.
Mais Diana réfuta cette idée.
— Pour faire simple, s’ils avaient eu les moyens d’engager quelqu’un d’aussi compétent, ils l’auraient fait bien plus tôt.
— Je vois. C’est vrai.
Lors de la lutte pour la succession, Diana avait été attaquée par des assassins. Si quelqu’un d’une telle habileté, capable d’effacer totalement ses caractéristiques de la mémoire des gens, existait, et s’ils l’avaient envoyé contre elle, elle ne serait pas en train de discuter avec moi en ce moment.
— Dans ce cas, ces bandits sont vraiment mystérieux.
— En effet. Eh bien, il n’y a qu’à demander à Samya de veiller à ce que nous ne soyons pas poursuivis.
La tigresse, interpellée soudainement, ouvrit de grands yeux, puis sourit et dit :
— Laissez-moi faire !
Des rires résonnèrent le long de la route alors qu’elle montrait ses muscles.
Grâce aux patrouilles des gardes, ou peut-être simplement à notre chance, nous arrivâmes en ville sans rencontrer de brigands. Hormis le regard plus vigilant que d’habitude des sentinelles à l’entrée, nous traversâmes une cité paisible et atteignîmes la boutique de Camilo.
Après avoir rangé le chariot dans l’entrepôt et salué un employé, nous nous dirigeâmes vers la salle de réunion. Comme à l’accoutumée, Camilo et son fondé de pouvoir entrèrent, nous discutâmes de la quantité des marchandises livrées et des articles que nous souhaitions acquérir.
Une fois cela réglé, le fondé sortit pour effectuer des vérifications. Ensuite, nous échangeâmes des nouvelles.
Vivant au fin fond de la forêt, j’étais peu au fait de l’actualité. En revanche, Camilo, qui menait des affaires à grande échelle, était bien informé, et je me tenais au courant des événements du monde à travers lui. La plupart du temps, ces histoires ne me concernaient pas directement, mais il était préférable d’éviter d’être pris au dépourvu par une ignorance qui pourrait me causer de grands torts.
— As-tu entendu parler de ces bandits ?
— Oui. Pour le moment, nous n’avons essuyé aucun dommage, mais nous restons vigilants.
Que Camilo soit présent ou non, les chariots de sa boutique faisaient des allers-retours entre la ville et la capitale. Il valait mieux être prudent. J’étais rassuré de savoir qu’ils n’avaient pas subi de pertes jusqu’à présent.
— Au fait…
En se relevant au milieu de notre conversation, Camilo déclara :
— Suis-moi un instant.
— Hein ? D’accord.
Nous nous levâmes et le suivîmes en file indienne.
— Vous ne souhaiteriez pas avoir un cheval bientôt ?
Tandis que nous marchions, Camilo posa cette question. Il ne semblait pas que nous
