Les mots écarlates
Par Thésou Estrada
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À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTRICE
Thésou Estrada, profondément attachée à son Languedoc natal, y trouve une source constante d’inspiration. Animée par l’écriture depuis son enfance, elle en a fait un art de vivre. Auteur de plusieurs ouvrages, dont "La faute d’inattention" aux Éditions du Vénasque, "Ven conmigo", "Lignes de vie et Lune de fiel" aux éditions Le Lys Bleu, elle poursuit son exploration littéraire avec son recueil, "Les mots écarlates", qui aborde les multiples facettes de l’amour et la gestion des émotions.
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Aperçu du livre
Les mots écarlates - Thésou Estrada
Ce soir-là
Il y avait les dunes qui venaient goûter l’eau,
L’horizon et des plumes dans le ciel de fils hauts,
Il y avait des traces de longs pas dans le sable
Mangés par les voraces ondulations instables.
Il y avait le soir qui menaçait le jour
De son large rideau gris de brume de velours,
Et la brise intrusive qui sans gêne s’immisçait
Dans mes cheveux de laine et sous mon pull
Chiné.
Il y avait de longues guirlandes d’étoiles
Qui cherchaient un sapin céleste sur la toile,
Un peu comme mes bras, guirlandes à orner
Un cou où se suspendre, des épaules à cerner.
Il y avait l’espoir d’un bonheur qui arrive
Discret, timide, sage, du côté de ma rive,
Porté par une mer qui secoue son grand drap,
Il y avait la Lune et puis il y avait Toi.
Âme et lune
Âme seule, larmes sœurs,
Coulent, roulent sur mon cœur,
Où es-tu mon âme sœur,
Âme seule qui se meurt ?
Belle lune, plus de nuit
Ni de larmes, lune du ciel,
Plus aucune nuit sans lui,
Donne-nous une lune de miel.
L’âme de fond aime aimer,
Fond en larmes sans amour,
Amoureuse mal aimée,
Âme animée pour toujours.
Jaune lune de velours,
Veloutée et satinée,
Belle lune en lamé,
Deux âmes se sont enflammées.
Déclamation d’amour
Sapristi ! Comme je vous goûte !
Aurais-je dit aux temps passés.
Ôtez-moi donc de tous mes doutes
Mais non de mes mots surannés.
Diantre, que je vous chéris !
Vous, belle et aimable d’aspect,
Votre petit minois joli
Pourrait rendre mes gestes suspects.
Ho que nenni ! Je m’énamoure
De votre bouche faisant la moue
Quand d’autres menottes accourent
Et viennent se pendre à mon cou.
Saperlipopette ! Je brûle
Pour vous d’un amour platonique,
Au risque d’être ridicule,
J’avoue que de vous je me pique.
Fichtre ! Moult fois je me toque
De vos deux vertes perles fines,
De vos lèvres qui me rétorquent :
« Ne vous déplaise, je m’embéguine ! »
Ma mie, je vous idolâtre,
Mon fol amour, ma chère promise,
Vous incendiez, moi, le bellâtre,
Et mon cœur et mon âme éprise.
J’ai rêvé de tes lèvres
J’ai rêvé de tes lèvres à la lumière du soir,
À cette pêche d’été veloutée sur ma bouche
Qui se penche et s’entrouvre comme si elle venait
Boire
Au beau fruit doux, sucré, ni craintif ni farouche.
J’ai rêvé de tes lèvres sur ma peau, qui
M’honorent
De ces petits frissons, de ces tressaillements
Et qui jouent quelques notes de bonheur sur mes
Pores
Comme une mélodie sur un bel instrument.
J’ai rêvé de tes lèvres sur mon cœur de pirate
Oublié de ce souffle de l’amour exhalé,
Elles font que mes yeux brûlent et que mes longs
Cils battent,
Elles me font respirer d’aimer et d’être aimée.
J’ai rêvé de tes lèvres et puis je me réveille
Enlacée entre les lianes que sont tes bras,
À la lumière du jour, près de moi tu sommeilles
Un sourire à tes lèvres déborde sur nos draps.
Le cheveu
Un cheveu sur les draps
Est resté ce matin
Qui n’était pas de moi,
Il a chu de tes mains.
Cet indice si long
Trouvé sur le satin,
Détaché d’un chignon,
Semblait bien féminin.
Une boucle très blonde
Déroulait sa spirale
Comme s’enroule l’onde
Sur une écume opale.
J’ai senti son parfum
Sur la taie d’oreiller,
Preuve qu’au moins l’un
Des deux y était couché.
Une trace de rouge,
Ignoré de ma bouche,
S’est posé sur tes rêves
En salissant ma couche.
J’ai compris les baisers
Vermillon ou carmin
Qui avaient dû glisser
De ses lèvres à tes reins,
Que tu ouvrais, j’ai vu,
Et ton cœur et mon lit
Aux blondes inconnues,
Aux beaux oiseaux de nuit.
Mais cet échantillon
Du doré écheveau
A coupé notre cordon
D’un grand coup de ciseau.
Tu ne toucheras plus
Mes noirs cheveux rebelles
Qui brunissaient nos draps
Sans chouchou ni dentelle.
J’ai noué ma chevelure
Dans une grosse barrette,
Enfermé ma blessure
Dans un coin de ma tête.
Le diamant de lune
Tu donnes ton amour
On te rend la monnaie
En liquide si peu lourd
Qu’il te coule sur le nez.
Mais l’amour qui se donne
N’attend aucune pièce,
Ni miettes, ni aumône,
Il s’offre, il se laisse.
Et malgré l’éraflure
Griffée sur ton bon cœur,
L’amour sans conjecture
Ouvre son bec verseur.
Il saupoudre d’étoiles
La vie des miséreux
Ignorant que la moelle
Du bonheur est en eux,
Que la seule fortune
Qui rend les êtres riches
Est ce diamant de lune
Qui dans l’âme se niche.
Qui l’eût cru ?
J’ai bien peur que tu te méprennes
Je ne suis pas un cœur d’ébène,
Il est possible que je m’éprenne
De tes yeux clairs de porcelaine.
Il ne faut pas que je m’enchaîne
À tes lèvres hallucinogènes,
À tes deux grandes mains de phalènes
Qui suivent le bleu de mes veines.
J’ai bien peur que tu te méprennes
Je ne suis pas de bois de chêne,
Plutôt liège ou polystyrène,
Légère comme une feuille de frêne.
Il est possible que je m’éprenne
De ta bouche au goût de marjolaine,
Plus chaude que l’eau des fontaines,
Au débit d’une rivière pleine
De mots doux, de beaux mots charnus,
De clapotis sur mon corps nu,
De promesses de marées, de crues,
D’amour même, mais qui l’eût cru ?
Avant de te connaître
Avant de te connaître,
Ma vie n’était pas triste.
Dépourvue de mystère
Sur un chemin tout lisse,
Aucun obstacle à terre
Pour me faire trébucher,
Aucun moment austère,
Quelques jours de gaieté.
Avant de te connaître
Coincée dans ma chaussure,
Aucune petite pierre
Ne causait de blessures.
Je cheminais tranquille
Sans ne jamais douter
Qu’aucun vent fou hostile
Ne viendrait m’emporter.
Et puis mes yeux surpris
Vinrent croiser les tiens
Comme brûlent les épis
Au soleil de juin.
En une seule seconde,
Je te vis, incendiaire !
Ton cœur devint mon monde,
Ta peau devint ma terre.
Un volcan débordant
D’une lave d’amour,
Rouge comme le sang
Vint recouvrir mes jours.
Ils devinrent lumière,
Ils devinrent passion,
Tes baisers embrasèrent
Les murs de ma maison.
Avant de te connaître
J’ignorais que tes mots
Consumeraient mon être,
Pauvre papier au fourneau !
Avant que je ne goûte
Le nectar de tes lèvres,
J’ignorais que le doute
Pouvait doubler la fièvre.
Avant de te connaître
Mon cœur battait serein,
Gardait son périmètre,
Sans soulever mon sein.
Avant que tu n’annexes
Et ne pilles mon âme
De l’accent circonflexe,
Je n’étais pas la femme
Qui souffle sur les cendres
D’un amour consumé.
La vie a dû m’apprendre
À éteindre les brasiers.
Le requiem
J’ai laissé derrière moi ma passion inutile,
Cessé l’abondant flux d’un amour hémophile,
J’ai marché tout droit sans me retourner
En épongeant mes yeux et la route mouillée,
J’ai parcouru la terre, ses monts et ses vallées,
Pour quitter ma douleur comme tu m’as quittée.
J’ai couru sous la neige pour oublier dans le froid
L’image de tes regards qui ne me regardaient pas.
J’ai même étouffé à l’orée des forêts
L’écho de ta voix sans chant énamouré.
J’ai continué à pied sous de violents orages
Pour rincer l’eau salée coulant sur mon visage
Et ôter de mes cils les grains cristallisés
De ce chagrin blanchâtre qui s’y était collé.
J’ai traversé encore des ponts et des rivières,
Escaladé des murs de rochers et de pierres
Pour éloigner mon corps et mettre de la distance
Entre mon cœur transi et ton indifférence.
Et quand j’ai pu franchir l’Océan Pacifique,
Violons et violoncelles en une douce musique
Ont résonné en moi comme un beau requiem,
Un air de paix pour que jamais plus je ne t’aime.
Le lac
J’aime que les blanches pâquerettes
Se froissent, s’écrasent sous le poids
De nos deux corps, de nos deux têtes
Où marchent des insectes froids.
J’aime que l’ombre des hauts frênes
Dépose sa fraîche auréole
Autour des serviettes qui traînent
Là sur les herbes folles.
J’aime contempler, sereine et lasse,
L’onde du lac stable et patiente
Qui, plate, attend qu’à sa surface
La brise la rende frissonnante.
J’aime la caresse du soleil
Qui met l’ondoiement à ma peau,
Un chaud bruissement à l’oreille,
Comme fait le léger vent sur l’eau.
J’aime le passage des pies-grièches,
Petites au-dessus du lac,
Qui, volant, voient des gens qui pêchent
Des poissons bougeant dans un sac.
J’aime les enfants qui viennent et courent
Autour de nous en emportant
Le silence, à contre-jour,
Des rires aigus, des cris, des chants.
Et j’adore que tout près de moi
Ton épaule d’homme touche la mienne.
Le bonheur c’est peut-être ça,
Un lac, des pies, toi et des frênes.
Qu’est-ce que j’y peux ?
Qu’est-ce que j’y peux si tu m’attires,
Si mes deux yeux brûlent d’un feu
Que tu ne pourrais circonscrire
Même en les mouillant d’un adieu ?
Qu’est-ce que j’y peux si mon cœur aime
Même le dessin de ton dos
Qui s’enroule dans nos draps blêmes
Évitant le grain de ma peau ?
Qu’est-ce que j’y peux si se retire
Ta faible inclinaison pour moi,
Comme une marée haute qu’aspire
La lune pour t’éloigner de moi ?
Qu’est-ce que j’y peux si toutes mes tripes
Se battent contre mon cerveau
Qui voudrait bien que je t’extirpe
De ma tête et de mes boyaux ?
Qu’est-ce que j’y peux si cet amour
S’est ancré comme un gros bateau
Sans aucune chance de retour
Dans le bouillonnement de mes flots ?
Je n’ai choisi ni l’incendie
Que mes larmes ne peuvent éteindre,
Ni la distance dans le lit,
Ni le silence du café-crème.
Et je n’ai pas choisi ces sables
Si mouvants après la marée
Qui m’engloutissent et qui m’avalent
Au milieu des algues salées.
Je n’ai pas voulu la douleur
Qui obture et qui m’oppresse,
Ni les petites gouttes de peur
Que tu partes et que tu me laisses.
Qu’est-ce que j’y peux, moi, si je pense
Que mes bras même vides de toi
Seraient remplis de ton absence,
Car ton absence c’est toujours toi ?
Si j’écris
Si j’écris tous mes bleus, si je montre mes
Morsures,
Si j’écris à ce dieu même si je l’abjure,
Si j’écris toutes mes larmes qui mouillent ce papier
C’est pour laisser mes maux sécher comme un
Herbier.
Si j’écris mes douleurs comme on lance des
Fléchettes
Sur une mire fendue de pointes et d’arêtes,
Si j’encercle de rouge nos fautes que j’endure
Et si mon alphabet se couvre de ratures,
C’est que mon orthographe souffre de la lecture,
De ton cœur illettré de toutes mes boursouflures,
C’est que de tatouer au feutre la page blanche,
C’est couper au couteau une mauvaise branche.
Si j’écris tes regards comme des courbatures,
Des coups bas du hasard sur un point de rupture,
Si j’emplis tes silences de mots si abyssaux
Que parfois mon stylo remplace l’encre par l’eau,
C’est que je régurgite mes aigreurs d’estomac,
Libère toutes mes tripes de cet amour de toi,
C’est que j’abandonne au cahier les
