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Les mots écarlates
Les mots écarlates
Les mots écarlates
Livre électronique342 pages2 heures

Les mots écarlates

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À propos de ce livre électronique

"Les mots écarlates" est un chant dédié à l’amour sous toutes ses facettes : l’amour enflammé, l’amour infini, celui qui est l’essence même de la vie. À travers une palette de styles poétiques, chaque poème devient une déclaration, qu’il s’agisse de l’amour passionné d’un partenaire, de la tendresse maternelle, des liens filiaux, de la fraternité, de l’amitié, ou encore un hommage vibrant à la magnificence de la nature. Ce recueil est une invitation à plonger dans la puissance des émotions humaines, à redécouvrir la profondeur et la beauté de nos sentiments et leur plus grande intensité.

À PROPOS DE L'AUTRICE

Thésou Estrada, profondément attachée à son Languedoc natal, y trouve une source constante d’inspiration. Animée par l’écriture depuis son enfance, elle en a fait un art de vivre. Auteur de plusieurs ouvrages, dont "La faute d’inattention" aux Éditions du Vénasque, "Ven conmigo", "Lignes de vie et Lune de fiel" aux éditions Le Lys Bleu, elle poursuit son exploration littéraire avec son recueil, "Les mots écarlates", qui aborde les multiples facettes de l’amour et la gestion des émotions.
LangueFrançais
ÉditeurLe Lys Bleu Éditions
Date de sortie13 mai 2025
ISBN9791042267636
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    Aperçu du livre

    Les mots écarlates - Thésou Estrada

    Ce soir-là

    Il y avait les dunes qui venaient goûter l’eau,

    L’horizon et des plumes dans le ciel de fils hauts,

    Il y avait des traces de longs pas dans le sable

    Mangés par les voraces ondulations instables.

    Il y avait le soir qui menaçait le jour

    De son large rideau gris de brume de velours,

    Et la brise intrusive qui sans gêne s’immisçait

    Dans mes cheveux de laine et sous mon pull

    Chiné.

    Il y avait de longues guirlandes d’étoiles

    Qui cherchaient un sapin céleste sur la toile,

    Un peu comme mes bras, guirlandes à orner

    Un cou où se suspendre, des épaules à cerner.

    Il y avait l’espoir d’un bonheur qui arrive

    Discret, timide, sage, du côté de ma rive,

    Porté par une mer qui secoue son grand drap,

    Il y avait la Lune et puis il y avait Toi.

    Âme et lune

    Âme seule, larmes sœurs,

    Coulent, roulent sur mon cœur,

    Où es-tu mon âme sœur,

    Âme seule qui se meurt ?

    Belle lune, plus de nuit

    Ni de larmes, lune du ciel,

    Plus aucune nuit sans lui,

    Donne-nous une lune de miel.

    L’âme de fond aime aimer,

    Fond en larmes sans amour,

    Amoureuse mal aimée,

    Âme animée pour toujours.

    Jaune lune de velours,

    Veloutée et satinée,

    Belle lune en lamé,

    Deux âmes se sont enflammées.

    Déclamation d’amour

    Sapristi ! Comme je vous goûte !

    Aurais-je dit aux temps passés.

    Ôtez-moi donc de tous mes doutes

    Mais non de mes mots surannés.

    Diantre, que je vous chéris !

    Vous, belle et aimable d’aspect,

    Votre petit minois joli

    Pourrait rendre mes gestes suspects.

    Ho que nenni ! Je m’énamoure

    De votre bouche faisant la moue

    Quand d’autres menottes accourent

    Et viennent se pendre à mon cou.

    Saperlipopette ! Je brûle

    Pour vous d’un amour platonique,

    Au risque d’être ridicule,

    J’avoue que de vous je me pique.

    Fichtre ! Moult fois je me toque

    De vos deux vertes perles fines,

    De vos lèvres qui me rétorquent :

    « Ne vous déplaise, je m’embéguine ! »

    Ma mie, je vous idolâtre,

    Mon fol amour, ma chère promise,

    Vous incendiez, moi, le bellâtre,

    Et mon cœur et mon âme éprise.

    J’ai rêvé de tes lèvres

    J’ai rêvé de tes lèvres à la lumière du soir,

    À cette pêche d’été veloutée sur ma bouche

    Qui se penche et s’entrouvre comme si elle venait

    Boire

    Au beau fruit doux, sucré, ni craintif ni farouche.

    J’ai rêvé de tes lèvres sur ma peau, qui

    M’honorent

    De ces petits frissons, de ces tressaillements

    Et qui jouent quelques notes de bonheur sur mes

    Pores

    Comme une mélodie sur un bel instrument.

    J’ai rêvé de tes lèvres sur mon cœur de pirate

    Oublié de ce souffle de l’amour exhalé,

    Elles font que mes yeux brûlent et que mes longs

    Cils battent,

    Elles me font respirer d’aimer et d’être aimée.

    J’ai rêvé de tes lèvres et puis je me réveille

    Enlacée entre les lianes que sont tes bras,

    À la lumière du jour, près de moi tu sommeilles

    Un sourire à tes lèvres déborde sur nos draps.

    Le cheveu

    Un cheveu sur les draps

    Est resté ce matin

    Qui n’était pas de moi,

    Il a chu de tes mains.

    Cet indice si long

    Trouvé sur le satin,

    Détaché d’un chignon,

    Semblait bien féminin.

    Une boucle très blonde

    Déroulait sa spirale

    Comme s’enroule l’onde

    Sur une écume opale.

    J’ai senti son parfum

    Sur la taie d’oreiller,

    Preuve qu’au moins l’un

    Des deux y était couché.

    Une trace de rouge,

    Ignoré de ma bouche,

    S’est posé sur tes rêves

    En salissant ma couche.

    J’ai compris les baisers

    Vermillon ou carmin

    Qui avaient dû glisser

    De ses lèvres à tes reins,

    Que tu ouvrais, j’ai vu,

    Et ton cœur et mon lit

    Aux blondes inconnues,

    Aux beaux oiseaux de nuit.

    Mais cet échantillon

    Du doré écheveau

    A coupé notre cordon

    D’un grand coup de ciseau.

    Tu ne toucheras plus

    Mes noirs cheveux rebelles

    Qui brunissaient nos draps

    Sans chouchou ni dentelle.

    J’ai noué ma chevelure

    Dans une grosse barrette,

    Enfermé ma blessure

    Dans un coin de ma tête.

    Le diamant de lune

    Tu donnes ton amour

    On te rend la monnaie

    En liquide si peu lourd

    Qu’il te coule sur le nez.

    Mais l’amour qui se donne

    N’attend aucune pièce,

    Ni miettes, ni aumône,

    Il s’offre, il se laisse.

    Et malgré l’éraflure

    Griffée sur ton bon cœur,

    L’amour sans conjecture

    Ouvre son bec verseur.

    Il saupoudre d’étoiles

    La vie des miséreux

    Ignorant que la moelle

    Du bonheur est en eux,

    Que la seule fortune

    Qui rend les êtres riches

    Est ce diamant de lune

    Qui dans l’âme se niche.

    Qui l’eût cru ?

    J’ai bien peur que tu te méprennes

    Je ne suis pas un cœur d’ébène,

    Il est possible que je m’éprenne

    De tes yeux clairs de porcelaine.

    Il ne faut pas que je m’enchaîne

    À tes lèvres hallucinogènes,

    À tes deux grandes mains de phalènes

    Qui suivent le bleu de mes veines.

    J’ai bien peur que tu te méprennes

    Je ne suis pas de bois de chêne,

    Plutôt liège ou polystyrène,

    Légère comme une feuille de frêne.

    Il est possible que je m’éprenne

    De ta bouche au goût de marjolaine,

    Plus chaude que l’eau des fontaines,

    Au débit d’une rivière pleine

    De mots doux, de beaux mots charnus,

    De clapotis sur mon corps nu,

    De promesses de marées, de crues,

    D’amour même, mais qui l’eût cru ?

    Avant de te connaître

    Avant de te connaître,

    Ma vie n’était pas triste.

    Dépourvue de mystère

    Sur un chemin tout lisse,

    Aucun obstacle à terre

    Pour me faire trébucher,

    Aucun moment austère,

    Quelques jours de gaieté.

    Avant de te connaître

    Coincée dans ma chaussure,

    Aucune petite pierre

    Ne causait de blessures.

    Je cheminais tranquille

    Sans ne jamais douter

    Qu’aucun vent fou hostile

    Ne viendrait m’emporter.

    Et puis mes yeux surpris

    Vinrent croiser les tiens

    Comme brûlent les épis

    Au soleil de juin.

    En une seule seconde,

    Je te vis, incendiaire !

    Ton cœur devint mon monde,

    Ta peau devint ma terre.

    Un volcan débordant

    D’une lave d’amour,

    Rouge comme le sang

    Vint recouvrir mes jours.

    Ils devinrent lumière,

    Ils devinrent passion,

    Tes baisers embrasèrent

    Les murs de ma maison.

    Avant de te connaître

    J’ignorais que tes mots

    Consumeraient mon être,

    Pauvre papier au fourneau !

    Avant que je ne goûte

    Le nectar de tes lèvres,

    J’ignorais que le doute

    Pouvait doubler la fièvre.

    Avant de te connaître

    Mon cœur battait serein,

    Gardait son périmètre,

    Sans soulever mon sein.

    Avant que tu n’annexes

    Et ne pilles mon âme

    De l’accent circonflexe,

    Je n’étais pas la femme

    Qui souffle sur les cendres

    D’un amour consumé.

    La vie a dû m’apprendre

    À éteindre les brasiers.

    Le requiem

    J’ai laissé derrière moi ma passion inutile,

    Cessé l’abondant flux d’un amour hémophile,

    J’ai marché tout droit sans me retourner

    En épongeant mes yeux et la route mouillée,

    J’ai parcouru la terre, ses monts et ses vallées,

    Pour quitter ma douleur comme tu m’as quittée.

    J’ai couru sous la neige pour oublier dans le froid

    L’image de tes regards qui ne me regardaient pas.

    J’ai même étouffé à l’orée des forêts

    L’écho de ta voix sans chant énamouré.

    J’ai continué à pied sous de violents orages

    Pour rincer l’eau salée coulant sur mon visage

    Et ôter de mes cils les grains cristallisés

    De ce chagrin blanchâtre qui s’y était collé.

    J’ai traversé encore des ponts et des rivières,

    Escaladé des murs de rochers et de pierres

    Pour éloigner mon corps et mettre de la distance

    Entre mon cœur transi et ton indifférence.

    Et quand j’ai pu franchir l’Océan Pacifique,

    Violons et violoncelles en une douce musique

    Ont résonné en moi comme un beau requiem,

    Un air de paix pour que jamais plus je ne t’aime.

    Le lac

    J’aime que les blanches pâquerettes

    Se froissent, s’écrasent sous le poids

    De nos deux corps, de nos deux têtes

    Où marchent des insectes froids.

    J’aime que l’ombre des hauts frênes

    Dépose sa fraîche auréole

    Autour des serviettes qui traînent

    Là sur les herbes folles.

    J’aime contempler, sereine et lasse,

    L’onde du lac stable et patiente

    Qui, plate, attend qu’à sa surface

    La brise la rende frissonnante.

    J’aime la caresse du soleil

    Qui met l’ondoiement à ma peau,

    Un chaud bruissement à l’oreille,

    Comme fait le léger vent sur l’eau.

    J’aime le passage des pies-grièches,

    Petites au-dessus du lac,

    Qui, volant, voient des gens qui pêchent

    Des poissons bougeant dans un sac.

    J’aime les enfants qui viennent et courent

    Autour de nous en emportant

    Le silence, à contre-jour,

    Des rires aigus, des cris, des chants.

    Et j’adore que tout près de moi

    Ton épaule d’homme touche la mienne.

    Le bonheur c’est peut-être ça,

    Un lac, des pies, toi et des frênes.

    Qu’est-ce que j’y peux ?

    Qu’est-ce que j’y peux si tu m’attires,

    Si mes deux yeux brûlent d’un feu

    Que tu ne pourrais circonscrire

    Même en les mouillant d’un adieu ?

    Qu’est-ce que j’y peux si mon cœur aime

    Même le dessin de ton dos

    Qui s’enroule dans nos draps blêmes

    Évitant le grain de ma peau ?

    Qu’est-ce que j’y peux si se retire

    Ta faible inclinaison pour moi,

    Comme une marée haute qu’aspire

    La lune pour t’éloigner de moi ?

    Qu’est-ce que j’y peux si toutes mes tripes

    Se battent contre mon cerveau

    Qui voudrait bien que je t’extirpe

    De ma tête et de mes boyaux ?

    Qu’est-ce que j’y peux si cet amour

    S’est ancré comme un gros bateau

    Sans aucune chance de retour

    Dans le bouillonnement de mes flots ?

    Je n’ai choisi ni l’incendie

    Que mes larmes ne peuvent éteindre,

    Ni la distance dans le lit,

    Ni le silence du café-crème.

    Et je n’ai pas choisi ces sables

    Si mouvants après la marée

    Qui m’engloutissent et qui m’avalent

    Au milieu des algues salées.

    Je n’ai pas voulu la douleur

    Qui obture et qui m’oppresse,

    Ni les petites gouttes de peur

    Que tu partes et que tu me laisses.

    Qu’est-ce que j’y peux, moi, si je pense

    Que mes bras même vides de toi

    Seraient remplis de ton absence,

    Car ton absence c’est toujours toi ?

    Si j’écris

    Si j’écris tous mes bleus, si je montre mes

    Morsures,

    Si j’écris à ce dieu même si je l’abjure,

    Si j’écris toutes mes larmes qui mouillent ce papier

    C’est pour laisser mes maux sécher comme un

    Herbier.

    Si j’écris mes douleurs comme on lance des

    Fléchettes

    Sur une mire fendue de pointes et d’arêtes,

    Si j’encercle de rouge nos fautes que j’endure

    Et si mon alphabet se couvre de ratures,

    C’est que mon orthographe souffre de la lecture,

    De ton cœur illettré de toutes mes boursouflures,

    C’est que de tatouer au feutre la page blanche,

    C’est couper au couteau une mauvaise branche.

    Si j’écris tes regards comme des courbatures,

    Des coups bas du hasard sur un point de rupture,

    Si j’emplis tes silences de mots si abyssaux

    Que parfois mon stylo remplace l’encre par l’eau,

    C’est que je régurgite mes aigreurs d’estomac,

    Libère toutes mes tripes de cet amour de toi,

    C’est que j’abandonne au cahier les

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