Foi de fleurs

Par Philippe Depierre

Sous l’inspiration des saisons qui ne cessent de répéter leur espérance en la vie belle et créée, "Foi de fleurs" est un recueil de poésie qui tente de retrouver la Présence perdue, à travers les éléments naturels, souvent négligés par notre regard fatigué ou agité. La feuille, le flocon, la rose, l’oiseau, l’éclair, le visage, le sein, l’arbre, la forêt, la mer, la rivière, le ciel… nous aident à remonter le mystère existentiel qui étreint obstinément le poète et habite chaque être vivant. Cette exploration, à coups de vers sobres et sonores, passe de la contemplation à la méditation, pour aboutir presque toujours à une bonne nouvelle : la transcendance s’est favorablement incarnée dans son Œuvre, et puisque nous sommes aimés, nous pouvons à notre tour aimer. Les poèmes de "Foi de Fleurs" prennent plaisir à visiter les sites de l’Œuvre et à suivre l’exemple des fleurs dont la foi est toujours recommencée.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Philippe Depierre est né en 1966 à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme provençale) et vit au pied du Luberon. Marié et père de sept enfants, il enseigne le français depuis trente ans dans le secondaire, après avoir été un temps comptable. Marqué par une double conversion au Christ lors d’un voyage en Suède et dans le Renouveau charismatique, il nourrit particulièrement sa foi et sa sensibilité à la beauté par la lecture de poètes tels que Jean Grosjean, Christian Bobin ou François Cheng, et par l’écriture de poèmes brefs et spirituels.

• Langue: Français
• Éditeur: Saint-Léger Editions
• Date de sortie: 7 mars 2025
• ISBN: 9782385224042

Aperçu du livre

Page de titre

Philippe Depierre

Foi de fleurs

Citation

Senteurs et bruits du marché, liberté puérile.

Le va-et-vient des paroles.

Cargaisons volages et veaux ­vendus qu’on détache.

Ô la chanson des monnaies, la jolie tristesse du monde.

Mais toi tu restes caché.

Jean Grosjean, Cantilènes

Larmes d’âme

J’ois la joie en bord de visage

longe du sourire le rivage

dont les lèvres divulguent du large

des ondes de houle si profondes

qu’au Poète de secours je cours

passer l’âme et le corps aux aveux

Prospèrent les prestations d’ailes en plein ciel

derrière la herse du surmoi qui séquestre

l’âme haletante à la tunique tremblante

dont le mouvement imite la haute chorégraphie

La mer murmure des moues d’écume

à l’idée d’atterrir

Et l’eau meurt sans honneur

bien loin des fonds de gloire

Crispé sur ses serres mercantiles

le siècle s’encercle d’aigres certitudes

Mais demain

si le vent me relâche

j’épouserai la rose

suivrai des fleurs les mœurs

La plage plagie la vie entre deux guerres

Je ne sais pas si mon combat

sera d’eau ou de terre

moi qui comptais du sable

sur quelque confidence

Et si sous mon chapeau

je m’absente une année

rendrai-je mieux présente

la folie d’exister ?

Je séjourne dans la rivière

À l’audience de son étreinte

j’estime sa féminité

revois de mon cœur la hauteur

Quelques cheveux de frégates

sur la calvitie de l’océan

entre les lames coupantes

acharnées à effacer les âges

La jeune femme en seins

offre son coffre-fort

à la plate misère

du torse masculin

Pourtant chacun reçoit

le reste de son âme

Petit enfant

Un rire aux matins rares

s’accélère au berceau

range l’humeur nocturne

de la mère en carrière

qui s’affaire et s’enferre

De son cœur maternel

mute une joie pèlerine

dans l’indépendance d’une danse

La surdité à l’invisible

l’absurdité des uns