Ton ombre émoi

Par jacinthe mazzocchetti

Si je devais compter le nombre de « putes » et de « salopes », si chaque insulte était note, je serais mélodie, concerto, symphonie.Premier mouvement « Allegro », je suis soliste, je marche, tête haute.

«Adagio»,je presse le pas.

«Allegro»,vous ne m’empêcherez pas d’avancer, je suis et je serai.

Revisiter l’enfance, arpenter l’intime, interroger les corps. Entre poésie, nouvelle et récit, "Ton ombre émoi" incite le lecteur, la lectrice à travers les questions de l’enquête à se demander : et moi ? Et moi, qu’aurais-je répondu ? Combien de cases cochées ou pas ?

A PROPOS DE L'AUTRICE

Jacinthe Mazzocchetti est anthropologue (LAAP-UCLouvain) et autrice. Formatrice pour diverses associations, animatrice d’ateliers d’écriture, elle s’intéresse également aux enjeux méthodologiques, politiques et éthiques de production et de transmission des connaissances. L’écriture, sous toutes ses formes est partie intégrante de son histoire, des premières poésies de son enfance aux ouvrages littéraires et essais publiés dans la suite de sa trajectoire. Elle a notamment été lauréate (avec Marie-Pierre Nyatanyi Biyiha) du « Prix Marguerite Van de Wiele 2017 » pour l’ouvrage "PluriElles Femmes de la diaspora africaine" (2016, Karthala) et lauréate du « Prix de la nouvelle éditée 2017 » pour son recueil "La vie par effraction" (2014, Quadrature). Ce prix est attribué par l’association française « Des nouvelles... bonnes nouvelles »

• Langue: Français
• Éditeur: Courgette éditions
• Date de sortie: 7 mars 2025
• ISBN: 9782931134085

Aperçu du livre

Ton ombre émoi

ISBN papier : 978-2-93113-406-1

ISBN pdf : 978-2-93113-407-8

ISBN epub : 978-2-93113-408-5

ISBN audio : 978-2-93113-409-2

Dépôt légal : novembre 2021

© Courgette éditions, 2021

www.courgette-editions.com

Image 1

Jacinthe Mazzocchetti

Ton ombre émoi

« qu’elle ait beaucoup ou peu

de vêtements sur elle

n’a rien à voir avec son degré de liberté

- couverte découverte »

Rupi Kaur, Le soleil et ses fleurs

Aux sorcières brûlées de leur beauté flamboyante, de leur liberté, de leur intelligence Aux guerrières tapies dans les sourires abîmés des jeunes filles en mal de respect

0. Violences sexuelles.

J’ai déjà…(1)

Tomber par hasard sur le test. Ne pas trop y prêter attention. Le voir rebondir d’une amie à l’autre.

Lire les commentaires. Entendre dans le creux de l’oreille les « moi aussi » qui s’additionnent.

Se laisser tenter. Après tout, c’est l’occasion d’un face-à-face. Visite intime des balafres que cachent les sourires.

Tracer croix sur croix. Plonger en contre-nostalgie.

Déterrer les ossements. Réveiller les oublis.

Tracer croix sur croix.

Ne pas afficher publiquement le résultat.

Compter, recompter. Être gênée. Pourquoi ?

Quarante ans de têtes basses, de taire, de ressentir la honte, de peut-être encore, au fond, au fin fond de soi, continuer à se sentir coupable.

De savoir pourtant, d’enseigner même la culture du viol, le patriarcat, l’impunité, l’éducation à la masculinité, celle qui dévore les filles, les garçons, sensibles, qui ont appris à pleurer, qui ont appris à aimer et qui souffrent en silence.

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