Explorez plus de 1,5 million de livres audio et livres électroniques gratuitement pendant  jours.

À partir de $11.99/mois après l'essai. Annulez à tout moment.

On ne badine pas avec l’amour d’Alfred de Musset: Ou les cœurs égarés
On ne badine pas avec l’amour d’Alfred de Musset: Ou les cœurs égarés
On ne badine pas avec l’amour d’Alfred de Musset: Ou les cœurs égarés
Livre électronique189 pages2 heuresChampion Commentaires

On ne badine pas avec l’amour d’Alfred de Musset: Ou les cœurs égarés

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

« Je veux aimer, mais je ne veux pas souffrir », déclare Camille à Perdican. Concilier l’amour et le bonheur dans un monde où la parole de l’autre a perdu sa valeur sacrée semble conduire à une aporie. Dans On ne badine pas avec l’amour, Musset dissèque la relation amoureuse et scrute les chemins de traverse qu’elle emprunte. Entre jeux et manipulations, égarements et errances du cœur, les personnages se découvrent et entrent dans la vie par la porte de l’expérience douloureuse. Musset fait se rencontrer l’humour et le désenchantement dans une des œuvres majeures du romantisme français.

À PROPOS DE L'AUTEUR


Sylvain Ledda est professeur de littérature française à l’Université de Rouen-Normandie, directeur du CÉRÉdI (EA3229). Il est spécialiste du romantisme français, et en particulier d’Alfred de Musset à qui il a consacré de nombreuses études. Il a édité son œuvre en prose pour la GF ("La Confession d’un enfant du siècle", Contes, Nouvelles), ainsi que plusieurs de ses pièces : "Un spectacle dans un fauteuil 1832" (« Folio théâtre »), "Les Caprices de Marianne" (Pocket), "Il ne faut jurer de rien" (« Folio théâtre »).


LangueFrançais
ÉditeurHonoré Champion
Date de sortie1 oct. 2024
ISBN9782380961171
On ne badine pas avec l’amour d’Alfred de Musset: Ou les cœurs égarés

Auteurs associés

Lié à On ne badine pas avec l’amour d’Alfred de Musset

Titres dans cette série (6)

Voir plus

Livres électroniques liés

Critique littéraire pour vous

Voir plus

Catégories liées

Avis sur On ne badine pas avec l’amour d’Alfred de Musset

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    On ne badine pas avec l’amour d’Alfred de Musset - Sylvain Ledda

    Exposition et enjeux sociaux

    « Tout change sous le soleil »

    Au début de la monarchie de Juillet, le rythme scolaire dépend encore étroitement du calendrier religieux et la Révolution française n’a modifié que temporairement cet ajustement du temps séculier au temps spirituel. En juillet 1834, quand paraît On ne badine pas avec l’amour, les jeunes gens bénéficient de six semaines de vacances réparties entre la deuxième quinzaine d’août et le début du mois d’octobre, ainsi que de brèves pauses au cours de l’année. Calquées sur les fêtes chrétiennes, les vacances le sont aussi sur le tempo de la vie des campagnes. La fin de l’été marque en effet la période des moissons et des vendanges, labeurs auxquels participent bien des jeunes provinciaux qui étudient en ville. Avec la fin de l’été vient le temps de récolter ce qu’on a semé au printemps. La terre nourricière a porté ses fruits et « Cérès, déesse du pain¹⁴ », a tenu ses promesses. La comédie de Musset, dont les didascalies sont souvent laconiques, fournit de précieux détails sur les travaux agricoles des derniers jours d’été : « nos blés sont secs » constate le Chœur, et les « beaux champs [sont] couverts de moissons », admire Perdican. Quant à Blazius, il fait son entrée « au temps des vendanges » parmi « les bluets fleuris ». Ces éléments concrets permettent de situer l’action d’On ne badine pas avec l’amour entre la fin du mois d’août et le début du mois de septembre : les bleuets fleurissent au milieu du blé ; la moisson, réalisée à la faucille, s’étale généralement sur les trois premières semaines d’août après celle de l’avoine ; quant aux vendanges, elles débutent traditionnellement en septembre. Pourtant ni Camille ni Perdican ne reviennent au château pour les besognes champêtres. Fils et fille de l’aristocratie, ils rejoignent la demeure familiale non pour travailler mais pour s’adonner aux sociabilités champêtres (la promenade, la chasse, la lecture, le théâtre de société) et pour répondre aux desseins matrimoniaux qu’on a conçus pour eux.

    Issus de la noblesse, les deux jeunes gens sont des privilégiés. Pour eux, la saison d’On ne badine pas avec l’amour concorde a priori avec la parenthèse enchantée des vacances, moment de liberté où, loin des livres et de l’étude, la vie libre et la rencontre amoureuse deviennent possibles. Mais en vérité, pour Camille et Perdican, cet été-là correspond moins à une pause saisonnière qu’à la fin d’un cycle, voire à une page qui se tourne. Après ces vacances, ni l’une ni l’autre ne retourneront à l’université ou au couvent. Ils ont terminé leur formation respective et vont entrer dans la vie adulte. Pour Perdican, revenir à la campagne, c’est une manière de renouer avec son identité. Le retour à la terre natale suppose en effet d’entrer dans une autre temporalité et un autre paysage, celui de l’enfance. Si Perdican se plonge volontiers dans son passé, Camille ne partage pas cette dilection : « les souvenirs d’enfance ne sont pas de mon goût », lui répond-elle. Sur le plan anthropologique, la comédie de Musset peint donc à la fois le retour aux origines et l’épilogue de l’adolescence (avec la mue morale, sociale et physique qui l’accompagne). Pour Camille et Perdican ce passage est d’autant plus risqué qu’il est lié au passé des jeunes gens, fût-il limité à l’échelle de dix-huit années pour Camille et de vingt-et-une pour Perdican. Le partage d’expérience entre les jeunes gens dépend donc de leur cheminement respectif, de leur enfance à leur vie de jeune adulte. Or entre ces deux âges de la vie, un gouffre s’est

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1