Hirak de la Plume espoir

Par Nesrine Maharzi

Le 22 février 2019, et contre toute attente, l’Algérie signe sa nouvelle révolution. Mouvement populaire par son ampleur, il crée l’événement en faisant taire les tours de spéculations annonçant son inéluctable déroute. Celle qui fait suite à une endémique injustice, fruit amer d’une carence politique sans précédent.
La révolte devient alors systémique dans ce grand corps malade. L’effervescente conciliation entre désir de liberté et déterminisme, prend très vite la dimension d’une foule à effet de masse qui finit par emprunter le chemin pacifique de la délivrance : Le Hirak.
Aussi, une Plume dont la penne fut noyée dans l’abstinence en fait sa propre renaissance. De ses rimes, se dessine l’espace vers qui raconte ses couleurs, ce pays en agonie. Un travail de composition orné de vérités, se voulant optimiste grâce aux notes d’espoir qui fleurissent d’entre les lignes.
Par ses écrits, nous fait preuve ici que : « Si le Hirak se vendredire en marches du sourire, il peut aussi s’écrire, tout en poésie. »

• Langue: Français
• Éditeur: Les Éditions du Net
• Date de sortie: 4 oct. 2019
• ISBN: 9782312068787

Aperçu du livre

Préambule

Si l’attente d’un jour nouveau rejoint l’infini car l’aube n’est plus, la poésie surgit. Dès lors que le quotidien dépasse le morose et de sa noire austérité la vie perd de son rose, on s’accroche corps et âme à cette autre chose. Enthousiaste militante de sa prose, vient raviver l’existence. Par des fragments de lettres, la raccommoder et avec ses rimes, tel un vitrail, la recolorer.

C’est ainsi que prend naissance la Plume et ses espérances. De sa poésie tire philosophie d’une réalité, en rien utopie. Elle fait des mots, le pourfendeur cri qui met en forme l’informe. Telle esquisse, dépeint en toute finesse l’incertitude des songes. Et c’est de par l’exalte de son esprit qu’elle crée la sphère qui rassure, aux berges de son abyssal imaginaire.

La Plume nous offre dans ces premiers écrits, une immersion avisée dans les dédales de cette mouvante Algérie d’aujourd’hui. Une société en éveil politique qui cherche à se dégager d’un corrompu régime. Léonin pouvoir, par son injustice, la laisse en errance dans les couloirs de ses souffrances. C’est alors qu’avec un désir viscéral d’initier le changement, qu’elle signe le 22 février 2019, le début de sa révolution du sourire. Depuis, le peuple fait de la rue, le déambulatoire de sa mystique galerie, où la plèbe scande en chœur, la liberté nimbant son union.

Un récit aux lignes pérégrinations du passé vers l’avenir en s’attardant sur la présente actualité, pur produit d’un État scélérat. Un travail de composition spatio-temporel, orné d’images qui se dessinent à nous au fil des pages. Avec le « Hirak » comme toile de fond, la lecture de cette moisson, laisse transparaître la brèche qui met en lumière une nouvelle vision assumée, à la blancheur d’un jour meilleur. Rien d’autre que l’exhorte à la force conviction, d’un message qui tient sa route, grâce aux notes d’espoir qui le tapissent. Une libératrice trajectoire au fil conducteur, dont l’unique boussole, reste la mémoire de ceux qui ont écrit l’histoire, au prix cher, de leur propre vie.

Il était une fois dans le monde des vérités tues, une Plume qui noya sa penne dans l’abstinence et de ses ailes ne vola plus. Tacite dictature de son austérité, abroge les lois de son esprit, par la parole empêchée. Réalité qui en fait d’elle l’opprimée victime, éloignée de sa destinée. Le chemin de l’écriture sensé être pour elle, l’indélébile trace de son passage ici-bas. Malheur d’une vie effacée sans la moindre projection qui pourrait faire émerger ses pensées.

Tout disparaît, joie, tristesse et avec la colère. Tout perd de sa profondeur pour que frustration y prenne toute son ampleur. Les émotions s’enfouissent et s’annihilent d’être ainsi dans le cœur, enterrées. Prisonnières du temps qui ne peut les libérer, car perdu à chercher de quoi éteindre le feu. Celui qui par ses flammes, consume les minutes à la vitesse du vent, qui souffle au-dessus d’elle. La fait recroqueviller sur elle-même et son âme, sans larmes, desséchée.

Aussi, les idées se taisent et ne peuvent fleurir dans ce monde dévastateur. Les joyeuses prairies remplacées par un triste désert, où les feuilles tombent par soif de l’encre essentielle. Ne pouvant écrire pour se dévoiler, elle finit par s’oublier. Elle en devient cette étrangère aux yeux des autres. Privée de son seul moyen d’exister, ils finissent par l’ignorer.

Nerveuse, amoureuse parfois même impétueuse, rien de ce qu’elle couve sous la cendre ne transparaît. Une Fatrasie de non-dits qui ne cherche qu’à éclore. Les années passent à la marque du désespoir dans cet univers où l’échec devient inexorablement, le présage de son inéluctable avenir.

Chaque matin, la Plume se réveille avec la certitude que le soleil, comme à ses habitudes, va se lever du bon côté et en toute générosité, éclairer la terre. Que les oiseaux vont se mettre à chanter et ainsi caresser les âmes par la douceur des mélodies. Que les choses vont suivre leur cours du train-train quotidien. Jusqu’au jour où elle s’aperçoit que le monde ne tournera plus dans le sens des aiguilles de sa réalité. Le moment où tout bascule vers une étrange direction, inattendue.

Sortie de son silence, la conscience se manifeste. Le cœur se met alors à battre pour l’évidence. Plus rien ne compte que l’envie de retrouver sa voie. La Plume se révèle à elle-même, prend alors de la hauteur et se met à voltiger au rythme des mots. En toute délicatesse, brode les pensées en rimes pour faire des émotions, la belle poésie couchée sur les parchemins de la vie. Moment de magie qu’est cet instant où la Plume finit par croiser le chemin de sa révolte. Ces deux mystérieuses finissent par s’unir pour faire de leurs écrits, l’espoir fantaisie, qui fera disparaître leurs maux.

L’aube de naissance de cet exutoire, laisse venir la promesse d’un jour meilleur. Un présent que nul n’a vu venir ou pu prédire qu’il signerait, le début d’une révolution sans précédent. La Plume se hâte à expulser ses premiers phrasés comme une mère pressée de découvrir enfin, le visage de son nouveau-né.

RENAISSANCE, DE LA PLUME ESPOIR

Après le sentier d’une obscure gouvernance

Vient l’aube à la promesse indépendance

Une Plume armée d’espoir sort du silence

Telle araignée redessine les feuilles des Routes,

Destinée chemin pour éviter ses déroutes

Tout en poésie, accouche de sa propre renaissance

Mais ! Quelle renaissance !

Une renaissance,

Méritée récompense

Fruit d’endurance

Achève la souffrance

Éveille la conscience

Estoque l’abstinence

Une renaissance,

Aux Rimes d’espérances

Rythme l’existence,

Par lettres d’excellence

Élève la conscience,

Au rang des puissances

Une renaissance,

Qui