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Le Difforme transformé: Drame en trois parties
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Le Difforme transformé: Drame en trois parties
Livre électronique97 pages44 minutes

Le Difforme transformé: Drame en trois parties

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À propos de ce livre électronique

Extrait : "BERT : Va-t'en, bossu ! ARN : Je suis né comme cela, ma mère. BERT : Va-t'en, incube ! cauchemar ! seul avorton de sept fils que j'ai eus. ARN : Plût au ciel que j'eusse été un avorton, et n'eusse jamais vu la lumière ! BERT : Oui, plût au ciel ! mais puisque tu l'as vue, va-t'en, va t'en, et fais de ton mieux. Ton dos peut porter une charge ; il est plus haut, sinon aussi large, que celui des autres."

À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN :

Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants :

• Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.
• Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.
LangueFrançais
ÉditeurLigaran
Date de sortie17 nov. 2015
ISBN9782335097122
Le Difforme transformé: Drame en trois parties

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    Aperçu du livre

    Le Difforme transformé - Ligaran

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    EAN : 9782335097122

    ©Ligaran 2015

    Le difforme transformé, drame en trois parties

    AVERTISSEMENT.

    Cet ouvrage est tiré en partie du Faust du grand Goethe, en partie d’un roman intitulé les Trois Fibres, publié il y a déjà quelques années, et auquel M. Lewis avait emprunté précédemment le Démon des Bois. L’auteur ne donne aujourd’hui que les deux premières parties et un chœur de la troisième partie ; le reste paraîtra peut-être dans la suite.

    Personnages

    L’INCONNU, ensuite CÉSAR.

    ARNOLD.

    BOURBON.

    PHILIBERT.

    CELLINI.

    BERTHE.

    OLYMPIA.

    ESPRITS, SOLDATS, CITOYENS DE ROME, PRÊTRES, PAYSANS, etc.

    Première partie

    Scène première

    Une forêt.

    Arnold arrive avec sa mère Berthe.

    BERTHE

    Va-t’en, bossa !

    ARNOLD

    Je suis né comme cela, ma mère.

    BERTHE

    Va-t’en, incube ! cauchemar ! seul avorton de sept fils que j’ai eus.

    ARNOLD

    Plût au ciel que j’eusse été un avorton, et n’eusse jamais vu la lumière !

    BERTHE

    Oui, plût au ciel ! mais puisque tu l’as vue, – va-t’en, – va-t’en, et fais de ton mieux. Ton dos peut porter une charge ; il est plus haut, sinon aussi large, que celui des autres.

    ARNOLD

    Il porte son fardeau ; – mais mon cœur soutiendra-t-il celui dont vous l’accablez, ma mère ? Je vous aime, ou du moins je vous aimais ; vous seule dans la nature pouvez aimer un être tel que moi. Vous m’avez nourri, – ne me tuez pas !

    BERTHE

    Oui, – je t’ai nourri parce que tu étais mon premier né, et je ne savais si je donnerais le jour à un second fils moins laid que toi, caprice monstrueux de la nature ! Mais va-t’en, et ramasse du bois.

    ARNOLD

    J’y vais ; mais quand je reviendrai, parlez-moi avec bonté. Quoique mes frères soient beaux et forts, et aussi libres que le daim auquel ils donnent la chasse, ne me repoussez pas ; eux et moi, nous avons été nourris du même lait.

    BERTHE

    Tu as fait comme le hérisson, qui vient pendant la nuit téter la mère du jeune taureau, en sorte que la laitière trouve le lendemain matin les mamelles taries et le pis malade. N’appelle pas mes autres enfants tes frères ! ne m’appelle pas ta mère ; car si je t’ai enfanté, j’ai fait comme la poule imbécile qui parfois fait éclore des vipères en couvant des œufs étrangers. Va-t’en, magot, va-t’en !

    Berthe s’éloigne.

    ARNOLD seul.

    Ô ma mère ! – Elle est partie, et je dois exécuter ses ordres. – Ah ! je le ferais avec plaisir si je pouvais seulement espérer en retour un mot de bonté. Que faire ?

    Arnold se met à couper du bois ; tout en travaillant, il se blesse à la main.

    Voilà que je ne pourrai plus travailler du reste de la journée. Maudit soit ce sang qui coule si vite ! car maintenant une double malédiction m’attend à la maison ; – quelle maison ? Je n’ai point de maison, point de parents, point d’espèce. – Je ne suis point fait comme les autres créatures, ni destiné à partager leurs jeux et leurs plaisirs. Dois-je donc saigner comme elles ? Oh ! que ne peut chacune de ces gouttes en tombant à terre, en faire naître un serpent qui les morde comme elles m’ont mordu ! Oh ! que ne peut le démon, auquel on me compare, venir en aide à son image ! Si j’ai sa laideur, pourquoi pas aussi son pouvoir ? Est-ce parce que je n’ai pas la volonté ? Il suffirait d’un mot bienveillant de la bouche de celle qui m’a donné la vie pour me réconcilier avec mon aspect odieux. Lavons ma blessure.

    Arnold s’approche d’un ruisseau et se baisse pour y plonger la main ; tout à coup il recule.

    Ils ont raison ; et dans ce miroir de la nature je me vois tel qu’elle m’a fait. Je ne veux plus arrêter mes regards

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