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Les voies angéliques: Une médium des anges pour guider notre vie
Les voies angéliques: Une médium des anges pour guider notre vie
Les voies angéliques: Une médium des anges pour guider notre vie
Livre électronique289 pages4 heures

Les voies angéliques: Une médium des anges pour guider notre vie

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À propos de ce livre électronique

Durant sa jeunesse, Chantel Lysette ne croyait pas aux anges et, donc, lorsque des archanges sont venus la voir et lui parler
la première fois, elle a cru qu’elle devenait folle. Une vingtaine d’années se sont écoulées depuis et, aujourd’hui, elle ne peut
imaginer sa vie sans eux.

Suivez le parcours de cette médium des anges rebelle qui, à son corps défendant, accomplit sa destinée et découvre l’étonnante relation entre les humains et les hôtes bienveillants du ciel. Depuis la planification précédant notre naissance et notre arrivée en ce monde, en passant par les traumas, les pertes et les joies de la vie, jusqu’au moment où notre âme retourne au ciel, les archanges nous accompagnent à chaque étape de notre voyage.

Ces gardiens célestes — nos grands frères en esprit — ont reçu la mission de nous instruire et de nous guider. Tout en sachant
que les archanges ne sont pas ici pour faire le travail à notre place, nous pouvons trouver la paix chaque jour et atteindre
notre objectif de vie en apprenant à les accueillir et les accepter.
LangueFrançais
Date de sortie6 mars 2014
ISBN9782897336035
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    Aperçu du livre

    Les voies angéliques - Chantel Lysette

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    Copyright © 2013 Chantel Lysette

    Titre original anglais : Angelic Pathways

    Copyright © 2014 Éditions AdA Inc. pour la traduction française

    Cette publication est publiée en accord avec Llewellyn Publications, Woodbury, MN, www.llewellyn.com.

    Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.

    Éditeur : François Doucet

    Traduction : Marie Gonthier

    Révision linguistique : L. Lespinay

    Correction d’épreuves : Nancy Coulombe, Catherine Vallée-Dumas

    Conception de la couverture : Mathieu C. Dandurand

    Photo de la couverture : © Thinkstock

    Mise en pages : Sébastien Michaud

    ISBN papier 978-2-89733-601-1

    ISBN PDF numérique 978-2-89733-602-8

    ISBN ePub 978-2-89733-603-5

    Première impression : 2014

    Dépôt légal : 2014

    Bibliothèque et Archives nationales du Québec

    Bibliothèque Nationale du Canada

    Éditions AdA Inc.

    1385, boul. Lionel-Boulet

    Varennes, Québec, Canada, J3X 1P7

    Téléphone : 450-929-0296

    Télécopieur : 450-929-0220

    www.ada-inc.com

    info@ada-inc.com

    Diffusion

    Canada : Éditions AdA Inc.

    France : D.G. Diffusion

    Z.I. des Bogues

    31750 Escalquens — France

    Téléphone : 05.61.00.09.99

    Suisse : Transat — 23.42.77.40

    Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99

    Imprimé au Canada

    43599.png

    Participation de la SODEC.

    Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.

    Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.

    Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

    Lysette, Chantel, 1973-

    [Angelic pathways. Français]

    Les voies angéliques : une médium des anges pour guider notre vie

    Traduction de : Angelic pathways.

    ISBN 978-2-89733-601-1

    1. Anges - Miscellanées. 2. Spiritisme. I. Titre. II. Titre : Angelic pathways. Français.

    BF1999.L97214 2014 202’.15 C2014-940107-8

    Conversion au format ePub par:

    Lab Urbain

    www.laburbain.com

    Pour Jake

    Remerciements

    Je remercie Dieu et ses anges célestes pour m’avoir endurée, malgré mon caractère entêté. Je n’aurais jamais pu me rendre aussi loin sans leur aide.

    Je veux exprimer ma profonde gratitude au personnel de ma maison d’édition et à mes chers lecteurs et lectrices pour leur soutien constant.

    Avant-propos

    Après avoir fait un AVC en 2004, j’étais au plus bas durant ma convalescence. J’avais perdu ma maison, ma voiture et mes économies. J’avais perdu tout ce que je possédais. Et pour faire de moi, semble-t-il, une nouvelle illustration du livre de Job, mes amis et le peu de parents qui me restaient se sont éloignés au moment où j’avais le plus besoin d’eux.

    Paralysée et sans le sou, j’étais seule.

    Quelques mois avant cette attaque, j’avais quitté un emploi que j’occupais depuis sept ans. À cause de ce boulot pénible et stressant, je m’étais retrouvée à l’hôpital à deux reprises, aux prises avec un problème de santé extrêmement grave. Mais comme j’étais jeune (je n’avais pas encore 30 ans), je croyais que j’allais me remettre très vite.

    C’était une erreur. Ma santé déclinait de façon constante et lorsque les médecins ont décidé de m’opérer d’urgence — et que j’ai vu mon patron arrivé à l’hôpital avec mon téléphone portable afin que je complète certains projets pendant que j’étais alitée —, j’ai compris qu’un changement s’imposait. Mais je n’avais pas la moindre idée de la nature de ce changement.

    Après des heures de prière, Gabriel m’a rendu visite et il m’a dit de quitter cet emploi, tout simplement. Même si cela semblait tout à fait logique, compte tenu du fait que cet emploi me tuait lentement, ce n’était pas vraiment réaliste. Je devais effectuer des paiements pour ma maison, ma voiture et mes prêts étudiants. Bien sûr, j’avais des économies, mais elles ne dureraient que six mois si j’étais au chômage — et si je ne subissais pas une autre crise.

    Après de nombreuses luttes intérieures, j’ai finalement abdiqué et j’ai quitté mon emploi pour chercher un travail moins stressant. Et c’est à ce moment que j’ai eu ma première prise de bec avec Gabriel. Il soutenait que je ne devais pas chercher un autre emploi alors que, pour ma part, j’estimais que c’était un geste intelligent et proactif.

    Qui est Gabriel ? Eh bien, c’est un archange. Et oui, l’archange Gabriel lui-même — l’ange de l’Annonciation, le messager des messagers. En tant que médium des anges, je recherche activement l’aide des hôtes bien­veillants du Ciel depuis près de 20 ans. Lors de ma première rencontre avec eux, je me suis dit ce que toute personne saine d’esprit se dirait dans de telles circonstances : « Oh mon Dieu, je deviens folle. » Mais les anges ont prouvé qu’ils étaient bien réels et tangibles, non seulement en me faisant bénéficier de leur sagesse et de leur perspicacité, mais en me fournissant aussi de l’information exacte. Bien sûr, une prédiction qui s’avère juste de temps à autre pourrait n’être qu’une coïncidence, mais quand j’ai commencé à communiquer avec les anges, je voyais des signes et des miracles presque chaque jour de ma vie. On pourrait croire que j’acceptais avec joie leur divine présence ou que j’étais enchantée d’avoir été choisie pour transmettre leurs messages.

    Cette idée ne pourrait être plus loin de la vérité.

    Encore aujourd’hui, je lutte avec les anges chaque fois qu’ils m’apportent une pépite de sagesse ou une vision du futur. Il y a une part en moi qui continue de vérifier la validité de nos échanges, non parce que je ne crois pas en eux, mais parce que je suis humaine et que je dois filtrer leurs messages à l’aide de mes propres pensées, de mes sentiments et de mes désirs personnels.

    Comme vous le lirez bientôt, accepter les anges dans ma vie a été l’une des transitions les plus difficiles que j’ai dû effectuer. Correction : j’effectue encore cette transition, mais je serais bien ingrate si je refusais d’admettre que j’ai beaucoup grandi sur le plan spirituel au fil des ans grâce aux soins attentionnés et compatissants que les archanges m’ont prodigués. J’ai presque honte de la façon dont je les ai traités au cours de ce processus. Enfin, presque.

    Mais les anges ne sont pas des anges sans raison. Ils peuvent supporter d’être malmenés par les humains sans broncher. Ils ont l’habitude de servir de souffre-douleur émotionnel et le Ciel est témoin qu’ils ont joué ce rôle pour moi. À ma décharge, je dois dire que pour m’amener où ils voulaient — pour que je devienne une médium qui aide les gens à communiquer avec le Divin et non pas une diseuse de bonne aven-ture —, les anges ont dû me démolir et me rebâtir. Ils ont dû mettre fin à ma vie telle que je la connaissais pour m’obliger à recommencer à zéro.

    Je l’ai dit à plusieurs reprises au cours de mes conférences, de mes consultations et dans mes livres, et je le redis encore : je ne suis pas une diseuse de bonne aventure. Je ne suis pas le genre de médium qui se tient devant une salle de conférences bondée et qui vous dit que votre tante Phyllis vous fait dire bonjour ; je ne connais pas non plus les numéros gagnants de la loterie, et je ne sais pas si vous pourrez entreprendre la carrière de vos rêves ni à quel moment. Mon travail consiste à vous mettre en communication avec vos anges et vos guides spirituels de façon à ce qu’ils vous enseignent directement tout ce qui vous aidera à grandir et mûrir sur le plan spirituel. On pourrait dire que mon travail consiste à rendre mon propre emploi obsolète, car mon objectif n’est pas de tenir la main d’une personne et de la guider dans la vie en faisant une prédiction chaque semaine, mais d’enseigner aux autres la façon d’entrer en communication avec leurs propres guides de sorte que ma présence ne soit même plus requise.

    Aucun intermédiaire n’est nécessaire lorsqu’il s’agit de tracer son chemin. Premièrement, l’avenir est déjà fixé. Deuxièmement, les archanges sont prêts à vous aider, vous n’avez qu’à entrer en contact avec eux pour qu’ils vous guident sur votre voie.

    Tout le monde a la capacité d’entrer en communication avec le divin, mais chaque personne possède un don différent. Plus important encore, les expériences qui vous aident à affiner vos dons sont variées et innombrables, et c’est pourquoi j’ai écrit ce livre pour vous. Je voudrais partager avec vous plus que de l’information sur les dons intuitifs, les anges, le Ciel, ce qui se passe avant notre naissance, et ce qui arrive quand nous mourons. Je veux partager avec vous mes expériences personnelles afin qu’elles servent d’exemples pour chaque aspect de la spiritualité abordé dans ce livre. Tissé entre ces pages, il y a le récit d’un esprit effectuant un voyage dans la réalité humaine depuis le Ciel jusqu’à son retour, guidé par les mains de Dieu, les mains du destin.

    Comme je l’ai exprimé dans mes livres précédents, je ne saurais trop insister sur le fait que nous devons nous efforcer de développer et d’entretenir nos liens avec le Divin. Une telle connexion nous aide à nous diriger dans la vie et à comprendre l’objectif et la signification de toute chose. Cependant, je ne vous dirai jamais, de même qu’à personne d’autre, que cette connexion rendra votre vie plus facile. Au contraire, plus vous avancerez sur le plan spirituel, plus les défis que vous devrez relever seront difficiles. Mais en retour, ces défis vous permettront de grandir davantage sur le plan spirituel. À certains moments, je peux faire cette affirmation sans difficulté, mais il m’est arrivé à plusieurs reprises — comme vous le verrez tout au long de votre lecture — d’éprouver des craintes bien humaines, de ne plus vouloir rencontrer les anges ni avancer sur le plan spirituel, car bien souvent la croissance apporte des changements et les changements ne sont pas toujours confortables.

    Parfois, le changement était carrément insupportable pour moi, mais les anges m’entraînaient dans cette direction à mon corps défendant. Heureusement, cette transition me permettait aussi de trouver la clarté ainsi qu’une meilleure compréhension de moi-même, de ce monde et des mondes invisibles.

    * * *

    « Pour la carrière qui t’attend, tu n’as pas besoin de présenter un C.V. », m’a dit Gabriel un soir, alors que je pliais avec ardeur une lettre de présentation et mon curriculum vitae imprimés sur du papier de luxe. Pendant que je cachetais les enveloppes et collais des timbres, je maudissais Gabriel qui m’avait entraînée dans une situation, qui alors me paraissait plus stressante que l’emploi que j’occupais précédemment. Au moins, lorsque j’avais un boulot, je recevais une paye chaque vendredi. À présent, mes dettes s’accumulaient plus rapidement que ce que j’avais prévu, car, au moment où j’avais donné ma démission, j’avais fait une erreur stupide en ne tenant pas compte des paiements que je devais faire à la compagnie d’assurances COBRA. Le montant de cette dette était de 500 dollars par mois.

    Après deux mois de disputes avec l’archange Gabriel au sujet de la recherche d’emploi, il a finalement gagné. Je suis revenue à la maison un dimanche soir d’été, après l’office à l’église et un goûter avec des amis, et je me suis effondrée.

    Trois jours plus tard, quand je me suis réveillée, j’étais à l’hôpital, paralysée.

    Trois mois plus tard, je jetais 30 ans de ma vie dans des sacs-poubelle format industriel et je les plaçais avec effort dans une voiture pour éviter que mes biens ne se retrouvent sur le bord du trottoir. Ma maison ne m’appartenait plus. Des amis, à qui je parlais chaque semaine, ont cessé de me téléphoner. Le seul membre de la famille en qui j’avais confiance m’a étiquetée « d’insolvable » et m’a reniée si rapidement que j’en ai eu le vertige.

    Après avoir vu tous mes amis m’abandonner tour à tour, je ne m’attendais plus à ce qu’on fasse preuve de bonté envers moi. Mais avant qu’on ne me jette à la rue comme un rebut, une famille m’a recueillie, et c’est dans une pièce de 3 x 3 mètres que je suis restée allongée sur mon lit et que j’ai regardé fixement le plafond pen-dant des semaines, des mois… des années, en maudissant tout ce temps Gabriel et tous les anges du Ciel. Oui, j’ai aussi maudit Dieu à quelques reprises, même si je n’étais pas dans un refuge pour sans-abri … enfin, pas encore.

    Je voulais mourir. Et j’étais si furieuse contre Dieu qui avait permis que Gabriel me trahisse, du moins c’est ce que je croyais, que ça m’était bien égal d’aller en enfer.

    Inutile de dire que je ne voulais plus entendre parler des anges, mais ils sont persévérants ceux-là ! L’archange Raphaël, l’ange de la guérison, demeurait à mes côtés et Gabriel me prodiguait des paroles de sagesse, mais rien ne me réconfortait. Rien ne pouvait apaiser mon angoisse.

    — Tiens bon, Chantel, sois patiente, me murmurait l’archange Raphaël, alors que je pleurais sans arrêt.

    — Penses-tu que nous t’aurions guidée jusqu’ici pour te laisser tomber ? m’a demandé Gabriel un soir.

    — Si je ne t’avais pas écouté, je ne serais pas dans cette situation !

    — Oui, tu le serais, m’a-t-il dit d’une voix ferme. Tout cela fait partie du plan divin. Tout.

    — Eh bien, laisse-moi te dire où tu peux te le mettre ton plan divin

    C’est alors qu’un autre ange est descendu dans l’arène : l’archange Michel, le chef des archanges et le maître général du Ciel. On pourrait croire qu’il avait été envoyé pour me rappeler à l’ordre et insister pour que j’écoute les messagers de Dieu, mais non. Il est arrivé avec un air jovial et un sens de l’humour capable de lézarder le mur d’angoisse existentielle que j’avais construit autour de moi, tout en demeurant prostrée dans une totale pauvreté et une extrême solitude. Ma solitude était si profonde qu’il m’arrivait souvent de saisir mon téléphone mobile pour m’assurer qu’il fonctionnait. Personne ne me téléphonait. Et personne ne me rendait visite.

    Personne, sauf les anges.

    Lentement, le charme et la douceur de Michel ont épuisé ma résistance et j’ai été un peu plus réceptive aux suggestions des messagers de Dieu, mais pas beaucoup. Je doutais encore du Ciel, tandis que les nuages sombres de l’incertitude s’amoncelaient au-dessus de ma tête pendant toutes mes heures de veille. J’entendais les messages des anges, mais je refusais d’écouter. Ils ne semblaient pas apporter de bonnes réponses à la pluie de questions que je formulais sans cesse pour tenter de comprendre pourquoi ma vie s’était détériorée à ce point.

    La seule réponse que m’offrait Raphaël était : « Cela aussi passera », tandis que Gabriel et Michel me rebattaient les oreilles avec leur plan divin et répétaient à satiété que tout ce qui m’arrivait était déjà prévu. Après un certain temps, je n’ai eu aucune difficulté à faire la sourde oreille. Au point où j’en étais, je m’attendais à connaître la misère le restant de ma vie — la misère accompagnée de ma méfiance envers Dieu et de mes aptitudes psychiques me permettant de l’entendre, de même que ses messagers.

    Et c’est pourquoi je n’ai pas vraiment été étonnée lorsqu’en 2006, ma santé a décliné encore une fois. Cette fois, c’était une pneumonie.

    Je me sentais si mal la première nuit que j’ai pensé que je faisais une crise cardiaque. J’ai commencé à ressentir de la douleur à la poitrine vers 2 h du matin et j’étais si déprimée que je ne me suis même pas souciée de faire venir une ambulance. Je me suis simplement assise, j’ai rédigé mon testament, puis je me suis allongée pour attendre la mort.

    Lorsque les lueurs de l’aube se sont infiltrées dans ma chambre sous la forme d’un rai de lumière passant sous la porte, j’ai été déçue d’être encore vivante, en colère même. En colère et indignée. Mais je souffrais aussi atrocement et c’est ce qui m’a finalement décidée à me rendre à l’hôpital où je suis restée pendant trois jours. Frustrée, je jurais tout bas car, à l’époque, je ne possédais pas d’assurance maladie. Je savais que la facture pour les soins médicaux allait être si élevée que cette dette me suivrait sûrement jusque dans l’autre monde.

    * * *

    Comme j’étais aux prises avec des complications à la suite de mon AVC, j’avais l’habitude d’endurer d’atroces souffrances, mais à l’hôpital c’était pire encore, car je ne disposais pas des couvertures et des oreillers que j’utilisais habituellement pour supporter la position horizontale. Au moment de mon admission, je pleurais et suppliais qu’on abrège mon supplice. Et c’est alors que le médecin a ordonné qu’on me donne de puissants médicaments contre la douleur pour que je puisse au moins dormir.

    Durant la troisième nuit, vers 3 h du matin, j’étais allongée sur le lit et je regardais fixement le crucifix sur le mur de ma chambre d’hôpital. Une patiente qui écoutait la messe à la télé dans la pièce adjacente avait réglé le volume à un niveau aussi élevé que si c’était l’après-midi. Je me suis dit qu’elle était probablement âgée, à moitié sourde, ou les deux. Et même si je n’étais pas catholique, j’ai tout de même écouté avec attention et apprécié les voix apaisantes du prêtre, du chœur et de l’assemblée des fidèles. Cela m’a apporté un peu de paix cette nuit-là. Cela, et aussi la morphine.

    Tandis que j’étais allongée, silencieuse, passant de l’apitoiement sur moi-même à l’apathie, comme un canot à rames sur une mer houleuse, l’archange Michel est entré sans se presser dans ma chambre. Radieux et beau, charmant et gentil, il marchait comme s’il était propriétaire des lieux. Sa démarche, lente et assurée, forçait l’attention, et peut-être même l’admiration. Cet archange n’est pas désagréable à regarder, c’est le moins qu’on puisse dire.

    Rassemblant les plis de sa tunique blanche, il s’est assis sur le bord de mon lit et, avec son habituel sourire de travers, il a eu un petit rire en me regardant.

    — Qu’est-ce qu’il y a de drôle ? ai-je dit d’une voix qui semblait pâteuse à cause des analgésiques, même à mes propres oreilles.

    — Sais-tu à quel point c’est difficile de parler avec toi quand tu prends ce truc ? m’a demandé Michel en me regardant droit dans les yeux.

    Après avoir subi mon AVC, je suis restée deux mois à l’hôpital et c’est là que j’ai fait l’expérience de la morphine pour la première fois. Comme je ne prenais même pas de Tylenol avant cet événement, ma tolérance à cette drogue était extrêmement basse. Et même si j’entendais encore la voix des anges, mon état m’incitait à ne pas me soucier de ce qu’ils avaient à dire ou de ce que Dieu avait à dire.

    — Eh bien, bel archange, ai-je fait en gloussant à mon tour, ça ne semble pas si difficile. Nous sommes en train de converser, pas vrai ?

    Avec un petit sourire narquois, l’archange rayonnant a approuvé d’un signe de tête et ses yeux perçants brillaient de joie.

    — Je veux m’assurer que tu te souviennes de tout ça.

    — Je ne comprends pas, Michel, ai-je soupiré, vaincue. Pourquoi tout ça ? Pourquoi maintenant ? Il me reste qu’une seule boîte de conserve et huit dollars en poche. Je ne peux pas payer une facture de frais médicaux de 10 000 dollars.

    Plus tôt dans la journée, un représentant du service de la facturation de l’hôpital m’avait rendu visite. Une planchette à pince à la main, il fixait sur moi un regard froid et inquisiteur.

    — Nos dossiers indiquent que vous ne possédez aucune assurance médicale, m’a-t-il dit en se tenant debout non loin de la porte.

    Il gardait ses distances comme si j’avais reçu un diagnostic d’une forme quelconque de peste attribuable à une bactérie dévoreuse de chair.

    — Nous aimerions savoir comment vous avez l’intention de payer la facture pour ce séjour.

    Je devais reconnaître qu’au moins, il allait droit au but. Il n’avait même pas pris le temps de me dire bonjour.

    J’ai changé de position dans le lit en grimaçant de douleur et j’ai juré à voix basse, tout en essayant de m’installer confortablement. Puis j’ai levé les yeux et je lui ai jeté un regard tout aussi froid.

    — Je ne possède rien. Je n’ai ni maison, ni voiture, ni capitaux. Vous pouvez pratiquement me considérer comme une sans-abri.

    Et c’était vrai. Même si je n’étais pas sans domicile fixe (parce que je vivais sous un toit), j’étais sans abri. Je vivais dans un lieu où je n’étais pas vraiment la bienvenue, pas même les jours de fête. Alors oui, j’étais vraiment sans abri. Dire le contraire serait comme si on disait qu’une personne n’est pas sans abri parce qu’elle vit dans un refuge.

    Le visage de l’homme s’est durci tandis qu’il plissait les yeux. Moi, par contre, je n’ai pas bronché. Et alors, sans même prendre le temps de respirer, il a pivoté sur ses talons et il a quitté la pièce en disant « merci » d’un ton cassant. Cette visite avait simplement rendu réel ce que je redoutais depuis mon admission : j’allais me retrouver avec une facture que je ne pourrais pas payer. Parfait. Je pourrais l’ajouter à la pile de factures non payées qui s’accumulaient. Prenez un numéro et faites la queue, ai-je lancé mentalement à l’homme tandis que j’enfouissais mon visage dans mes mains, fatiguée, résignée et désespérée.

    Et voilà que Michel me rendait visite une douzaine d’heures plus tard. Son tempérament était exactement à l’opposé de celui du représentant du service à la facturation et sa présence était chaleureuse et réconfortante. L’amour inconditionnel et la compassion se lisaient dans ses yeux ; l’archange s’est penché vers moi et m’a tendrement embrassée sur le front.

    — Demain matin, tu comprendras pourquoi tu es ici.

    — Et alors ?

    — Bien j’espère que la marée d’incertitudes qui déferle sur toi depuis longtemps refluera, ma petite. Dors à présent, m’a-t-il recommandé avant de disparaître.

    Le lendemain, l’hôpital était prêt à me laisser partir. Assurément, ils ne voulaient pas me garder une heure de plus que le minimum de temps obligatoire prévu par la loi. Et même si j’étais bien contente de savoir que le compteur correspondant au lit que j’occupais et qui tournait plus vite que celui d’un taxi à New York allait s’arrêter, un sentiment d’effroi s’insinuait dans mon âme tandis que je songeais à l’endroit où je m’en retournais — une chambre sombre où je connaîtrais à nouveau la solitude, l’isolement et la faim.

    Au cours de ma brève existence, je n’avais jamais rencontré de problèmes monétaires de cette ampleur. Mes parents étaient des travailleurs acharnés et appliqués qui avaient fait tout ce qu’ils pouvaient pour m’envoyer à l’école. Ayant adopté leurs principes en matière d’emploi, j’avais trouvé du travail à l’âge de 13 ans, et tous les étés par la suite. Pendant mes études secondaires, je travaillais aussi après l’école et durant les fins de semaine. Ainsi, lorsque j’étais jeune, je n’ai jamais su vraiment ce que signifiait « manquer d’argent ». La confrontation à cette réalité, à l’âge adulte, a provoqué un réveil brutal chez moi. C’était un supplice atroce, à l’état brut, un peu comme si un

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