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Entr'actes. Petites histoires de vie en Périgord: Chroniques de nos curés de campagne.
Entr'actes. Petites histoires de vie en Périgord: Chroniques de nos curés de campagne.
Entr'actes. Petites histoires de vie en Périgord: Chroniques de nos curés de campagne.
Livre électronique445 pages3 heures

Entr'actes. Petites histoires de vie en Périgord: Chroniques de nos curés de campagne.

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À propos de ce livre électronique

Les registres d'état-civil ou paroissiaux recèlent de nombreuses anecdotes, chroniques, commentaires ou actes inaccoutumés. Certains événements, faits divers ou phénomènes climatiques y sont souvent mentionnés, parfois au milieu des actes.
À travers la lecture de ces transcriptions, c'est à un véritable voyage dans le Périgord qu'ils vous invitent. L'insolite, l'émouvant, l'amusant, le terrible et bien d'autres qualificatifs, encore, vont accompagner cet instructif périple.
Les narrations et commentaires, tant sur les petits moments de la vie que les plus grands, des événements du quotidien et de l'extraordinaire, des histoires locales ou plus lointaines vont vous immiscer au coeur de la vie à cette époque. Et c'est ainsi que peu à peu et au fur et à mesure de votre lecture, vous appréhenderez les moments les plus cruciaux de la vie de vos ancêtres et que les représentations que vous en avez vont s'animer.
LangueFrançais
ÉditeurBooks on Demand
Date de sortie25 sept. 2019
ISBN9782322175352
Entr'actes. Petites histoires de vie en Périgord: Chroniques de nos curés de campagne.
Auteur

. Amicale Généa24

L'Amicale Généa24, est une groupes d'amis réunis par la passion de la généalogie et du Périgord. Parcourant inlassablement les registres , ils ont tenu à rassembler et partager quelques trouvailles et anecdotes recueillis pour apporter un éclairage sur la vie d'autrefois.

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    Entr'actes. Petites histoires de vie en Périgord - . Amicale Généa24

    Autre publication dans la collection « chroniques de nos curés de campagne ».

    Le Périgord au XVIIIe siècle. BOD, Édition Mars 2015.

    L’Association « Amicale Genea24 » publie tous les six mois un bulletin

    « Lou Péri Doc » visible sur le site internet www.genea24.fr

    Chercher ses racines, c'est au fond se chercher soi-même :

    Qui suis-je ? Quels sont les ancêtres qui m'ont fait tel que je suis ?

    Des noms d'abord, des dates, des actes, quelques photos jaunies

    Ou, avec plus de chance, un testament, une lettre.

    Claude Levis-Strauss.

    Sommaire

    Préface.

    Naissance & Baptême.

    1 – 1. Le baptême, premier acte.

    Prénoms.

    Fille du seigneur et de la femme d’un laboureur.

    Le ruisseau déborde.

    Baptême secret avec faux et vrai parrain !

    Baptême de rattrapage.

    1 – 2. Sans parents.

    L’inconnu de Manzac.

    L’enfant de l’église de Saint-Martin-l’Astier.

    L’enfant du fils de monsieur

    Pauvre Jeanne, sans nom.

    L’enfant de personne.

    Née dans ma maison.

    Fils de personne.

    La fille abandonnée de Saint-Geniès.

    L’enfant trouvé.

    La mère disparait après l’accouchement.

    1 – 3. De père inconnu.

    Une fille d’une fille.

    Fille de « qui ne vaut rien »

    Marie l’enfant abandonnée.

    L’enfant d’un commerce illicite.

    La fille d’iniquité.

    Fils légitime de … ?

    L’inconnu du Fleix.

    Comment nommer cet inconnu ?

    Garrou Loup.

    1 – 4. Divers.

    C’est lui le père.

    Les parents non nommés.

    Les noms oubliés.

    L’enfant trouvé.

    Monsieur ou madame ?

    Renaissance.

    Mariage.

    Mariage, l’acte fondateur d’une famille … au temps jadis.

    Mariage à Eymet

    Découverte d’un lien d’affinité

    Mariage en famille.

    Les biens de l'épouse.

    Aïe ils sont cousins !

    Mariage Constans-Sambat, a bien eu lieu.

    Mariage avec dispense à Pomport.

    Mariage et naissance le même jour.

    Marié et mort le même jour.

    Montazeau ou à l'Ile de Jersey.

    Mariage au château, portes et fenêtres ouvertes.

    Vie et religion.

    3 – 1. La religion en France.

    3 – 2. Patrimoine religieux.

    Bénédiction de croix en série.

    Croix plantée à Grignols.

    Lettre du curé de Badefols.

    La nouvelle église de Badefols-sur-Dordogne.

    Des Oiseaux dans l’église de Saint-Germain.

    L’Argent pour le syndic.

    Le mauvais parrain.

    Croix profanée à Ponchat.

    Bénédiction du tabernacle.

    La grosse cloche bénie à Sorges.

    Bénédiction de deux croix à Parcoul.

    Baptême de cloche à Saint-Vivien.

    Croix de bois à Saint-André-de-Double.

    Bénédiction d’une chapelle.

    3 – 3. Pratique religieuse.

    Au nom de Saint-François.

    Les agneaux de dieu.

    Les messes obituelles.

    Les communions

    Prière du curé de Saint-Front-la-Rivière.

    La marraine refusée.

    L’Église interdite.

    Rôle du Marguillier.

    Certificat pour pelerinage.

    Nomination d’un syndic.

    Pour ma garde robe.

    Rappel de l’édit d’Henri II.

    Retractation du curé de Meyrals.

    3 – 4. L’autre religion.

    Baptême familial.

    Abjuration à Carlucet.

    Baptême sous condition.

    Temples à démolir.

    Veuve, elle abjure.

    Abjuration en série à Monbos en 1685

    Abjuration d’un cavalier.

    Jetée pour être mangée.

    Une grande foule de peuple.

    Morte dans la mauvaise religion.

    Abjuration publique à Excideuil.

    3 – 5. Divers.

    À cause de la contagion.

    La police des noirs.

    Soupe populaire à La Dornac.

    Testament Bourdineau.

    3 – 6. La révolution.

    Terreur panique à Champniers et Reilhac.

    Troubles à Eymet en 1789

    Prise en charge des enfants abandonnés.

    Émeute à Saint-Martin de Ribérac

    Les dames de Saint-Pierre-de-Côle.

    Mort pour sa foi.

    Interdit de travailler les jours fériés.

    Décret de la Convention nationale du 18 floréal an II.

    Nom des communes en 1790

    Fin de vie.

    Sépulture ou décès.

    4 – 1. Dans l’église.

    J’ai enterré mon père dans l’église à condition.

    Morte en état de sainteté.

    Dans la Chapelle, sans droit.

    Une mort dans l’église.

    Enterré dans l'église sans y avoir droit.

    Ancien curé plein de vertus, de zèle, de mérites.

    4 – 2. Le sang de la vigne

    Tué dans sa vigne

    Ensemble dans les vignes ?

    Encore un cadavre chez de Monchenu.

    4 – 3. De mort violente

    Assassinat.

    Tué d’un coup de couteau.

    Mort sanglante.

    Le mauvais mari.

    Eyliac, écrasés dans leur maison.

    À coup de pierres.

    D’un coup de fusil.

    L’inconnu poignardé.

    Un coup du feu du ciel.

    Un mort au Riveaux à Chaleix.

    Mort dans le puits.

    Coup de pistolet.

    Chêne mortifère à Pomport.

    Étouffé par la terre.

    Assassinés dans leur maison à Pazayac.

    Calviac-en-Périgord tué d’un coup de fusil.

    Mort en mission à Coubjours.

    Une femme foudroyée à Villars.

    Un coup de fusil dans la nuit à Saint-Germain-des-Prés.

    4 – 4. Dégâts des eaux.

    Jetée dans le canal.

    Noyé dans la Vézère en 1715

    Mortuaire de Pierre Pradelles de Pinsac.

    Deux noyés en trois jours.

    Tursac 1749, On coule !

    Au fil de l’eau.

    Noyée dans son puits.

    Baignade tragique.

    Deux jeunes noyés dans la Dordogne.

    Perdu dans la Vézère.

    Un jeune enfant

    L’inconnue dans la Dordogne.

    L’inconnu identifié.

    4 – 5. Peu connu.

    L’inconnue de Thiviers.

    Mort sans nom.

    Décès d’une mendiante à Neuvic.

    L’enfant d’Aignan.

    Mort d’un batard sans nom.

    Mort d’un étranger.

    Mort subite du Chanoine.

    Mendiant, sans nom.

    Mort d’une mendiante boiteuse.

    Le passant est d’une jolie figure.

    Petit mendiant, mort à Neuvic.

    Morte dans la grange, de maladie.

    Mort naturelle avec menottes !

    Fille dont on ignore le nom.

    Mendiant inconnu.

    Mort de bobo.

    Mort d’un mendiant à Grignols.

    4 – 6. Autres morts.

    Morts presque ensemble.

    Ensevelis ensemble, même jour.

    Par la rigueur du froid.

    Le mort à la barbe blanche.

    Mort dans son lit.

    Mort d’un couple.

    Mort le matin, enterré le soir.

    Ensevelis dans le même cercueil.

    Il est malade, non il est mort.

    Mendiante, veuve de bourgeois est morte.

    Mort à la prison.

    Jean Marty, décédé à Besse.

    4 – 7. Des centenaires.

    Un centenaire : Pierre Rudeau.

    101 ans peut-être.

    4 – 8. Divers décès.

    Maréchal de Biron.

    Excideuil !

    Inhumé par les habitants.

    Enterrement requis par la justice.

    Saint-Vincent-le-Paluel.

    Terribles mois d’été 1779

    4 – 9. Au loup.

    Espèce de loup.

    À Vieux-Mareuil, aussi le loup furieux.

    À Monsec, le loup furieux.

    Le loup cervier.

    Registres et mots du passé.

    5 – 1. Registres.

    Le Pont de Saint-Pardoux-la-Rivière.

    Dessins.

    L’acte le plus court.

    Excideul, registre fleuri.

    Début de registre

    Une si grande famille

    Feu vert pour le mariage.

    Saint-Saud-Lacoussière en musique.

    Une page de punition ?

    La première page de 1737 à Neuvic.

    Celle de 1738 à Neuvic.

    Consignes à mes successeurs.

    Fils d’untel.

    Comment faire de l’encre.

    Acte de décès sur une page.

    Le testament du curé.

    Passation de registre à Neuvic.

    Tout le monde signe.

    Comment écrire le sexe ?

    Des cases à remplir.

    Les classifications du Maire de Neuvic.

    Le registre de Puyrenier.

    Le rappel à la loi.

    Des tables annuelles.

    La réprimande du Maire à « l’éléphant si bette ».

    5 – 2. Caprices du temps.

    La terre tremble.

    Tonnerre de Brantôme.

    Famine mortelle.

    1754 quelle chaleur en décembre !

    1759 La terre tremble.

    5 – 3. Dégats des eaux.

    Abondance des eaux en 1728

    Débordements en 1783 à Bergerac.

    Toujours en mars 1783 à Abjat.

    Fin janvier 1856, après les pluies...

    5 – 4. De si grands froids.

    Le grand froid de 1766

    La Dordogne est en glace.

    1775 Ouragan sur la Double.

    1778 La grêle cette fois-ci.

    1788 l’hiver si rude.

    5 – 5. Les mots du passé.

    Un baptême incontinant.

    Blessée d’un garçon.

    Une passante vient d’accoucher.

    Un homme qui demandait.

    Saint Geniès, Captus mente.

    Le monstre n’a pas survécu.

    La lanterne magique à Pazayac.

    Fulmination.

    Manteau pluvial.

    Mendiant son pain.

    Ensepulturé à Bars.

    Enterrement d’un imbécile.

    Des Jumeaux.

    5 – 6. Des professions.

    Arqueur de charbon.

    Charroyeur de bois.

    Un laboureur de trois ans.

    Maitre souffletier.

    Profession mendiant.

    Passager.

    Savignac de Miremont, quelques métiers.

    5 – 7. Des prénoms.

    La poésie des prénoms républicains.

    Saint Mantière.

    Épilogue.

    Index des lieux.

    Index des personnes.

    Sources.

    Remerciements

    Préface.

    Un jour, ils sont tombés sur une photo de famille, peut-être un mariage ancien ou celle d’un soldat encadré sur le vieux buffet de leurs grands-parents. Ils se sont demandés qui était là, devant le photographe, la silhouette un peu raide, le regard grave. Certains ont eu la chance d’avoir un « ancien » qui a pu leur donner quelques indices, quelques noms, quelques lieux. La curiosité les a fait plonger dans les papiers de famille. Pour savoir, ils ont mis alors le doigt dans cette quête sans fin, la généalogie, celle de rechercher ses ancêtres, à travers les registres d’état civil, les actes des notaires et autres sources …

    Pourquoi cet acharnement si ce n’est une soif de connaître ses origines. Connaître quelle était la vie de ses aïeux, naissance, mariage, décès … Quel était leur métier, avec parfois une visite sur les lieux où ils ont vécu avec une carte du département où sont pointés des communes, des paroisses, des lieux-dits. C’est là où ils sont nés, ont aimé, ont souffert, sont décédés …

    Ces passionnés ont un besoin impérieux de partager leurs recherches avec des personnes ayant les mêmes motivations. C’est ainsi qu’ils se sont regroupés, en réseau, en association, qu’importe ! Ils s’entraident, épluchent fanatiquement les actes des états civils pour proposer leurs découvertes ou exposer une difficulté pour lire un acte. Ils ont tous en commun des ancêtres qui ont vécu sur les mêmes terres du Périgord.

    Au cours de ces enquêtes, ils ont côtoyé l’histoire de France avec des dates qui leur « parlaient » : un arrière-grand-père poilu « tué à l’ennemi » au combat de Auberive dans la Marne en 1914, un autre vivant sous Napoléon, dont un frère serait mort au combat lors de la retraite de Russie en 1812, un ancêtre signataire du cahier de doléances de sa paroisse en 1789 … Parmi les actes d’état civil tenus par les prêtres de l’ancien régime, se glissent parfois des détails sur le climat, sur la politique, le rang social, la raison d’un décès … Ces annotations permettent de situer ces lointains parents dans leur vie de tous les jours.

    Tous ces signes du passage de leurs ancêtres quelque part sur ces terres du Périgord sont des petits pas vers la connaissance de leurs origines.

    Ces ancêtres ont survécu aux guerres, aux épidémies, à la misère, pour permettre notre propre existence au XXIème siècle …

    Aujourd’hui ils revivent grâce à un patient travail de recherche de ceux que l’on appelle les généalogistes.

    Mireille B.

    Nota : La transcription des actes a été faite en conservant la graphie d’origine.

    Titre 1

    Naissance & Baptême.

    1 – 1. Le baptême, premier acte.

    Selon son rédacteur, l’acte de baptême peut nous apprendre bien des choses sur la naissance d’un enfant.

    Un acte assez basique nous donnera la date du baptême, parfois la date de naissance, le nom des parents (parfois seulement celui du père, car il arrivait à certains curés ou vicaires de négliger l’identité de la mère), quelquefois le lieu de leur domicile, métier ou statut social, le nom du parrain et celui de la marraine, avec plus ou moins d’informations sur ces derniers individus.

    Le baptême catholique était d’une importance extrême, car ceux qui mouraient sans avoir reçu ce sacrement ne pouvaient prétendre au Salut, et leurs âmes étaient condamnées à errer dans les limbes pour l’éternité.

    Pour éviter ce destin funeste, on baptisait au plus vite, souvent le jour même de la naissance ou le lendemain. Il était très rare qu’on attende plus longtemps. Au moindre signe de faiblesse du nouveau-né, on l’ondoyait à la maison, parfois même avant qu’il ne soit totalement sorti du « sein de sa mère ». Quand il était trop tard, il arrivait qu’un témoin bienveillant voie un signe de vie, un membre bougeant, ou un infime mouvement, et on procédait alors tout de même à l’ondoiement. Ce baptême d’urgence était souvent effectué par la sage-femme. Celle-ci était en effet instruite par le curé pour pouvoir procéder à ce rite. Si l’enfant vivait, une cérémonie de baptême était ensuite célébrée par le curé, mais sous condition.

    Le droit canon dit en effet « S'il y a doute qu'une personne ait été baptisée ou que le baptême lui ait été administré validement, et que le doute subsiste après une enquête sérieuse, le baptême lui sera administré sous condition »¹. Ainsi, il existe d’autres cas de figure entrainant un baptême sous condition, comme lorsqu’un enfant abandonné est trouvé, il y a souvent un doute sur le fait qu’il ait déjà été baptisé. Ainsi, on le baptise, « sous condition ».

    Le choix des parrains et marraines suit souvent des coutumes qui diffèrent selon les régions. En Périgord, on choisit généralement (quand ils sont encore en vie) le grand-père paternel et la grand-mère maternelle pour le premier enfant. Pour le second, on choisit préférentiellement le grand-père maternel et la grand-mère paternelle. Pour les suivants, on trouvera souvent dans les parrainages les oncles et tantes, parfois les grands-oncles et grandes-tantes, ou encore des cousins, puis les derniers nés se retrouvent régulièrement avec pour parrains et marraines leurs grands frères et sœurs (parfois même leurs beaux-frères et belles-sœurs !).

    Quelquesfois, les parents choisissent des parrainages hors de la famille. Certains cherchaient en effet la protection d’une personne prestigieuse, le curé de la paroisse ou du voisinage, un noble, un bourgeois, parfois le propriétaire de leur métairie … Au contraire, il arrivait que certaines familles nobles ou bourgeoises choisissent les plus humbles de la paroisse, tels des mendiants ou des orphelins.

    Il fallait que les parrains marraines soient de la religion catholique apostolique et romaine, et répondent aux préceptes de la foi en connaissant leur catéchisme. Il leur fallait aussi avoir atteint l’âge de 7 ans, l’âge de raison. Lorsqu’ils ne répondaient pas à ces conditions, ils étaient certes nommés dans l’acte, mais ne pouvaient porter l’enfant sur les fonts baptismaux. Une tierce personne était alors désignée en remplacement. De même, un parrain ou une marraine ne pouvant se rendre au baptême pouvait se faire remplacer, ainsi, certains parrains ou marraines n’ont vraisemblablement jamais vu leurs filleuls.

    Les parents ne choisissaient quasiment jamais le prénom de l’enfant. Le nouveau-né prenait généralement le prénom de son parrain pour les garçons, de sa marraine pour les filles. Il ne faut donc pas s’étonner de trouver, dans la même fratrie, plusieurs enfants qui ont le même prénom. Dans certains cas, on a pu voir qu’il y avait le souhait de la part d’un parrain ou d’une marraine d’imposer un autre prénom, très souvent en l’honneur d’un saint pour lequel on avait une dévotion particulière.

    Il arrivait que des protestants abjurent le calvinisme, la « Religion Prétendue Réformée » ou « RPR ». Cela occasionnait parfois des baptêmes en « salve » de plusieurs frères et sœurs issus d’un même couple, lors d’une cérémonie unique. La présence de prénoms bibliques (avec aujourd’hui une connotation judaïque) est souvent constatée dans les familles protestantes ou anciennement protestantes. Ils avaient aussi leurs registres de baptêmes, mais les lieux de cultes étaient rares. On trouve quelques registres de protestants en Périgord, notamment dans le bergeracois. Les temples étant assez rares, on venait parfois de très loin (jusqu’aux provinces voisines) pour y faire baptiser son enfant.

    Enfin, les enfants naturels présentent aussi quelques particularités intéressantes. Il arrivait que la mère vienne d’ailleurs pour garder l’anonymat en taisant son nom, allant même jusqu’à profiter d’un instant d’inattention de la sage-femme pour s’enfuir (du moins, c’est la version officielle qu’on pouvait raconter au curé). Souvent, la mère était connue, mais il arrivait qu’elle refuse de donner le nom du père. Dans d’autres cas, le nom du père était donné, soit grâce à la rumeur, soit par l’accusation de la mère, ou encore, comme étant une chose assumée et de notoriété publique. Le curé ne se gênait pas de mentionner l’enfant comme étant un « bâtard », il s’agissait bien du terme approprié à l’époque, et il ne faut nullement y voir une insulte.

    D’autres termes peuvent se trouver dans les actes de baptêmes, ayant une connotation négative aujourd’hui et semblant inappropriés selon les codes actuels. Ainsi, une « créature » est, à proprement parler, une création de Dieu. Parfois, des enfants malformés sont mentionnés comme des créatures, le rédacteur de l’acte donnant alors plus ou moins de détails sur les malformations.

    Pour les généalogistes, le baptême tient lieu d’acte de naissance jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Ceux qui ont été conservés

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