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Il a gardé la moustache de son personnage. Après son passage éclair au Festival de Cannes, Kevin Costner a repris le tournage de sa saga américaine Horizon dans l’Utah. À 69 ans, il retrouve son emploi préféré de cow-boy solitaire le temps d’un projet au long cours, quatre fois trois heures de cinéma afin de retracer la conquête de l’Ouest, les ravages de la colonisation sur les peuples indiens et la guerre de Sécession. Le western a toujours été son genre de prédilection : Silverado (1985) et Wyatt Earp (1994) de Lawrence Kasdan, Danse avec les loups (1990), récompensé par sept Oscars, et Open Range (2003), qu’il a mis en scène, la série Yellowstone de Taylor Sheridan. Entretien sans langue de bois avec un homme déterminé, à la fois scénariste, réalisateur, producteur et acteur.
Pourquoi avez-vous entrepris une pareille aventure ?
La première version de mon avait bien marché en salles la même année. Je ne me suis pas laissé abattre et j’ai écrit trois épisodes de plus. En cela, j’étais très américain car j’agissais instinctivement alors que cela n’avait aucun sens. Sauf qu’en général, quand on regarde un western, la ville est déjà là pour accueillir l’action, et moi, je souhaitais montrer comment elle s’était construite : une cité ne sort pas de terre comme un champignon. Elle s’est fondée sur une guerre entre des gens qui voulaient s’établir là et ceux qu’ils délogeaient. J’ai remonté le temps et j’ai imaginé quatre longs métrages. On me conseillait d’en tourner un premier et de voir ce que cela donnerait. Je me rendais compte que personne n’était enthousiaste... Mais c’était ce schéma que j’envisageais très clairement, alors je ne me suis pas découragé : j’ai pris les choses en main et j’ai décidé de me débrouiller seul pour trouver le budget. J’ai ainsi hypothéqué ma maison et engagé mon argent personnel pour venir à bout de mon idée, ce qui est de la folie, j’en conviens. Voilà pourquoi j’étais si excité d’être invité au Festival de Cannes, où je voulais solliciter de l’aide. Le film parle de lui-même, il vous touche ou pas. J’assume mes choix et partis pris. Si cela ne vous plaît pas, alors plaignez-vous à moi : je saurai écouter vos critiques et en tenir compte pour m’améliorer.