Personne ne se souviendrait de Walther Wenck, un général parmi les 1858 qu’a vus passer l’armée de terre sous le IIIe Reich, si, à 23 heures, le dimanche 29 avril 1945, Hitler n’avait adressé ces lignes à Keitel et Jodl, les chefs du haut commandement de la Wehrmacht (OKW) : « 1. Où sont les pointes de Wenck ? 2. Quand arrivera-t-il ? » À 2 h 30, le 30 avril, Keitel et Jodl scellent le destin de leur Führer en répondant à son message: « 1. Les pointes de Wenck sont immobilisées au sud du lac de Schwielow. Violentes attaques soviétiques sur tout son flanc est. 2. De ce fait, la 12e armée ne peut pas continuer son attaque vers Berlin. » Cette fois, les jeux sont faits et Hitler se suicide le jour même à 15h30. Presque jusqu’au bout, il aura fait comme si la situation pouvait se retourner. Et c’est sur Walter Wenck qu’a reposé sa toute dernière illusion.
Dans l’armée prussienne comme dans la Wehrmacht, il était de bon ton qu’un officier d’état-major obéisse à ce dicton : Bref, la seule ostentation permise à l’officier d’état-major idéal était la bande écarlate à son pantalon. Cette discrétion convient bien au parcours de Walther Wenck. Il naît dans une famille de militaires à Wittenberg, sur l’Elbe. Ses deux frères sont déjà