Près de vingt ans après notre première rencontre, nous avons retrouvé le père Matthieu Dauchez, qui œuvre avec sa fondation pour sortir les enfants de la rue
Même la nuit, le père Dauchez sillonne Manille pour convaincre les petits miséreux qu’un autre avenir est possible
Ici la croissance ne profite qu’à une infime partie de la population. Ils sont des milliers d’enfants vivant et dormant dans la rue. Lui s’habille en blanc pour que, dans la jungle de la mégalopole, on puisse le repérer facilement. Et parce que, explique-t-il, « c’est une couleur plus rassurante que le noir ». L’association effectue deux maraudes nocturnes par semaine, de 18 heures à 1 heure du matin. L’appel de la rue est parfois le plus fort pour les 423 pensionnaires des 29 centres d’Anak-Tnk. Les efforts des 220 membres de la fondation peuvent sembler dérisoires face à l’ampleur de la tâche. Raison supplémentaire, pour eux, de continuer.
Violence, drogue, prostitution : les pires fléaux des adultes frappent les jeunes de plus en plus tôt
« Au début, explique le prêtre, je pensais qu’il suffisait d’un toit et de nourriture pour remettre ces enfants debout. Ce n’est pas vrai. L’abus sexuel et la