Derrière son bureau à la présidence du Sénat, Gérard Larcher dépeint un pays « désabusé », mené par un président de la République « bunkérisé », qui n’écoute ni le Parlement, ni même parfois ses principaux collaborateurs. Ainsi apprend-on que Bruno Le Maire, en son temps, avait travaillé avec Les Républicains au Sénat sur une trajectoire de réduction des dépenses de l’État. Le président n’en a pas voulu. Pour revivifier la démocratie, c’est avec Édouard Philippe Premier ministre que Gérard Larcher avait « topé » pour introduire une dose de proportionnelle et un rétablissement du cumul des mandats, dès 2018. Le président n’en a pas voulu. Le temps des menaces semble révolu, Gérard Larcher, cette fois, défend l’hypothèse d’une motion de censure à l’automne, en cas de budget « insincère ».
Le Conseil constitutionnel a rejeté la proposition de loi des Républicains sur l’organisation d’un référendum d’initiative partagée sur l’immigration (RIP). Le regrettez-vous ?
Je prends acte de la décision du Conseil qui fait à nouveau une interprétation très restrictive de la Constitution. J’avoue ne pas très bien comprendre cette décision alors même que le projet de référendum proposé répondait à une forte attente des Français, et ce d’autant que le Conseil constitutionnel n’en détaille pas les raisons. Il cadenasse cette procédure démocratique pour l’avenir. Il va à l’encontre de l’esprit du constituant, en l’occurrence le Parlement, qui a révisé la Constitution en 2008 pour y introduire la possibilité du RIP.
Vous y voyez une décision politique ?
J’y vois une décision discutable. Je ne