Devant lui, des amandes salées, une camomille tiède et un hebdomadaire. « Je n’aurais jamais eu autant d’exposition sans ça », nous lance le Dr Frédéric Saldmann, sans nul doute le cardiologue le plus populaire de France. Du fond d’un immense canapé velours, dans un café parisien où il a ses habitudes, le médecin fait glisser le magazine, bandeau rouge vif et papier glacé. « Ça », c’est L’Express, millésime 2015. Il trône en Une, yeux bleus perçants et petit sourire en coin.
Le numéro qu’il a soigneusement conservé raconte l’engouement d’alors pour l’« autoprévention », les petits gestes simples pour rester en bonne santé. Frédéric Saldmann, avec ses millions d’ouvrages vendus, en est toujours le « pape », neuf ans plus tard, alors qu’il publie (Robert Laffont). A 70 ans, il est en forme, hormis un orteil cassé durant sa séance de sport quotidienne. Mais la crédibilité scientifique dont il était jusqu’ici auréolé dans les médias a, elle, prodigieusement molli. La faute à une, puis deux, puis trois et toute une quinte de fausses informations lâchées à la télévision cet hiver, sur le plateau de l’émission Diffusées sur France 2, puis sur Internet, ces séquences ont provoqué le