Au lycée, Quentin avait un « bon a priori » sur la psychanalyse. Ses cours de philosophie, où « l’inconscient freudien » était abordé, l’avaient « passionné ». Mais durant sa licence de psychologie à Brest, de 2016 à 2018, son regard sur la discipline a évolué. « Une enseignante psychanalyste nous a affirmé que l’autisme était lié au fait de vouloir inconsciemment coucher avec sa mère. Simplement, cela n’était plus possible de le dire selon elle, à cause des associations de parents », relate-t-il, encore « scandalisé ». « Chez ceux qui se réfèrent à Jacques Lacan, l’autisme est considéré comme le résultat de rapports incestueux avec la mère, psychiquement parlant », confirme Delphine*, une psychanalyste enseignant à l’ex-université Paris-VII il y a quelques années. Dans cet établissement, où est né le premier département consacré à cette pratique, ce discours n’aurait aujourd’hui pas beaucoup changé. « Des jeunes psychologues d’obédience psychanalytique disent que les tests pour diagnostiquer l’autisme ne sont pas importants. Pour eux, il faut uniquement se focaliser sur les interactions que les enfants entretiennent avec leurs parents, notamment la mère », témoigne Victor*, un doctorant.
Si ces théories paraissent incongrues, elles n’ont surtout