Mais qu’est-ce que ça fait, exactement, de percevoir les sources de chaleur, de ressentir les ondes magnétiques, ou encore de sentir un obstacle grâce à un champ électrique ? Cet exercice de pensée – se plonger dans la peau d’un animal – est aussi tentant qu’épineux… Déjà, il y a 50 ans, le philosophe américain Thomas Nagel soutenait que se mettre à la place d’une chauve-souris était tout bonnement hors de portée de l’investigation scientifique. En cause, l’importance des différences anatomiques, cérébrales et sensorielles, rendant son univers irrémédiablement inaccessible. Et, depuis, personne – biologiste, éthologue ou philosophe – n’a vraiment osé contester ce point de vue.
Mais les temps changent ! Au fur et à mesure des avancées et innovations en neurosciences et en éthologie, les chercheurs osent de plus en plus s’y frotter, en tentant de décrire par exemple l’expérience ressentie”, avance Francesco Bonadonna, chercheur au CNRS.