a victoire donne des ailes. En 1250, enivrés par leur succès à la bataille de la Mansourah où ils ont défait les chrétiens de la Septième Croisade, les Mamelouks du prince ayyoubide al-Sālih Ayyūb estiment le pouvoir à portée de sabre. Après avoir servi fidèlement la dynastie depuis ses débuts, ils y mettent brutalement un terme en massacrant le jeune héritier au trône lors d’un banquet et deviennent les maîtres de l’Égypte, inaugurant ainsi l’un des régimes les plus curieux de l’histoire. Car ces Mamelouks qui s’apprêtent à prendre le leadership du monde musulman sont des esclaves-soldats raflés dès leur plus jeune âge parmi les peuples semi-nomades païens qui écument avec leurs troupeaux les steppes au nord de la mer Noire et du Caucase. Au Caire, on les a initiés aux arts de la guerre, notamment l’archerie montée, instruits de quelques rudiments d’arabe et d’islam, avant de les affranchir et de les intégrer à l’armée comme mercenaires. Ibn Hawqal, un géographe du X siècle, disait d’eux qu’ils
