Dans 20 ans, nous aurons vaincu le cancer. » C’était en 1971 que Richard Nixon lançait officiellement une déclaration de guerre au cancer. Le président américain était un peu optimiste : la guerre n’est pas encore gagnée. Mais de nombreuses batailles victorieuses ont été menées au cours des décennies. L’ESMO, le grand congrès européen de cancérologie qui s’est déroulé à Madrid, le prouve. De nombreux cancers au pronostic sombre sont en train de voir leur prise en charge radicalement transformée.
Les biotechs en première ligne…
2023 a clairement été explique le Pr Fabrice André, directeur de la recherche à Gustave-Roussy et élu président des éditions 2025 et 2026 de l’ESMO. Au cœur de ces thérapies innovantes se retrouvent les anticorps monoclonaux. Derrière ce terme se cache une multitude de molécules élaborées par génie génétique. Les anticorps monoclonaux agissent de la même manière que les anticorps que fabrique naturellement notre système immunitaire : ils ciblent un « ennemi » de notre organisme (antigène) en vue de le détruire ou de bloquer son fonctionnement. Ils peuvent agir seuls ou en association. Anticorps bispécifiques, anticorps conjugués, immunothérapie, radioligands thérapeutiques, tous ces termes ont été égrenés pendant les 5 Autre grande tendance, la médecine de précision. explique Fabrice André. Depuis les premiers anti HER2 qui, au début des années 2000, ont révolutionné la prise en charge des cancers du sein HER2 positifs, de multiples molécules ont vu le jour : anti-ALK, anti-BRAF, anti-CD20, anti-RAK, anti-ROS1, anti-EGFR, anti-VEGF, anti-PARP, anti-RET, anti-MET… La liste ne cesse de s’allonger. résume le Pr André. Lentement, mais sûrement, les immunothérapies et les traitements ciblés remplacent les traditionnelles chimiothérapies. Pour l’heure, ce changement de paradigme touche principalement des cancers rares. Mais c’est incontestablement une évolution qui va modifier le visage de la cancérologie ces prochaines années.