Les traitements contre le cancer de ces dernières années représentent un indéniable succès… mais pas une victoire définitive. Un exemple : “L’immunothérapie a été une révolution, car elle a permis de guérir certains patients jusque-là incurables, observe Christophe Le Tourneau, directeur du département d’essais cliniques précoces à l’Institut Curie de Paris. Sauf que cette efficacité concerne moins de 5 % des malades traités.” D’où la nécessité d’explorer d’autres pistes. La recherche de nouveaux traitements mobilise actuellement de nombreuses équipes dans le monde… dont plusieurs en France : “La recherche anti-cancer française est l’une des meilleures”, relève Éric Solary, président du conseil scientifique de la fondation ARC. L’objectif ultime ? Proposer aux patients ne “répondant” pas aux traitements actuels des alternatives adaptées au profil génétique de leur tumeur. Deux stratégies complémentaires sont suivies : l’amélioration de l’efficacité des traitements déjà utilisés, telles la chirurgie ou la radiothérapie ; et l’élaboration de nouvelles classes thérapeutiques originales. Parmi les axes explorés, Science & Vie en a repéré six particulièrement prometteurs. Ensemble, ils pourraient bien prochainement changer la face du cancer.
Des vaccins pour prévenir les rechutes
C’est une perspective redoutée des patients et des médecins : la récidive. Une fois guéri, le cancer peut resurgir. Afin d’éviter cette glaçante rechute, les chercheurs tentent d’apprendre au système immunitaire à reconnaître spécifiquement les cellules cancéreuses et à les détruire dès leur réapparition. Pour cela, la meilleure stratégie est… la vaccination. Mais attention, il ne s’agit pas d’une vaccination “classique”, dite préventive, empêchant la survenue d’une maladie. On parle ici d’une vaccination thérapeutique, pour traiter une tumeur déjà déclarée. Ce domaine de recherche est en vogue, porté par une technique qui l’est tout autant : l’ARN messager (ARNm). Cette copie de l’ADN a permis de développer les premiers vaccins préventifs contre le Covid-19 en moins d’un an. “L’ARNm est particulièrement adapté pour créer des vaccins anticancer thérapeutiques personnalisés”, s’enthousiasme Steve Pascolo, cofondateur de la société CureVac, pionnière dans les vaccins à ARNm.
Il faut dire que cette technologie présente deux avantages cruciaux. Le premier est d’élaborer des thérapies personnalisées.argumente le chercheur. Chaque