COULISSES
Cette année, le nouveau visage du n’est pas celui que l’on attendait, en tout cas si l’on se fie aux critères traditionnels qui façonnent ce dictionnaire biographique des 20 000 grandes figures contribuant au rayonnement du pays. Première surprise, cet heureux élu n’a pas 35 ans et surtout, il n’a même pas fait l’ENA, ce qui ne l’a pas empêché de devenir, l’été dernier, ministre de l’Éducation nationale, puis récemment d’être nommé Premier ministre et, au passage, l’une des personnalités politiques préférées des Français. Pour autant, le profil de Gabriel Attal. Les jaloux parleront de « marketing de l’ego », mais les éditions successives de cette bible sont d’abord le reflet précis des sphères du pouvoir. Au départ, on y trouvait surtout de hauts fonctionnaires, décideurs politiques et économiques de tous bords dont la moyenne d’âge tournait autour de 55 ans. En 1984, lorsqu’Antoine Hébrard en prend les commandes, un petit vent de modernité souffle dans les pages de ce que l’on appelle la « bible rouge ». Les biographies présentées par ordre alphabétique sont toujours aussi concises, mais elles ne se contentent plus d’attester les exploits de ceux qui sont nés avec une cuillère en argent dans la bouche. Il s’agit dorénavant de révéler les nouveaux talents. Fin gastronome, Hébrard fait entrer quelques grands chefs parmi les heureux élus. Il prépare également les esprits à une présence plus franche des femmes dans des pages encore bien masculines.