L’histoire a fait le tour du palais de l’Elysée. Lors d’une de leurs entrevues ré cen tes, Emma nuel Ma cron interroge Sébastien Lecornu, son ministre des Armées, sur un voyage à l’étranger et les messages passés par Bernard Emié, le directeur de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) : « C’est toi qui lui as demandé de faire ça ? ». « Mais non, je croyais que c’était toi ! », répond de but en blanc le ministre. C’est à ça que ressemble une disgrâce. Encou ragées pendant tant d’années, les initiatives du chef des services secrets extérieurs ont fini par agacer. Son discours auprès des dirigeants du Hezbollah, au Liban, début décembre – il leur a demandé de retirer des troupes du nord du fleuve Litani, près de la frontière israélienne –, a irrité. L’arrestation de quatre agents de la DGSE au Burkina Faso, au même moment, est encore mal tombée : décidément, le service de renseignement ne sait plus s’y prendre avec ces pays africains « poutinisés ».
Avec son air un peu raide, son élégance vieille école et son bagout d’ambassadeur, Bernard Emié a été l’attraction des conseils de défense pendant six ans et demi. « Il prenait la parole après le ministre des Affaires étrangères, puis le ministre des Armées, et il