Moment incontournable de début d’année, apostolat managérial du mois de janvier, l’entretien annuel d’évaluation (EAE) est pourtant loin de faire l’unanimité. Et pour cause ! Ce temps d’échange, se voulant « constructif » et « bienveillant », s’avère la plupart du temps un long fleuve pénible. Pourquoi commencer si mal l’année alors que tout le monde ou presque déplore l’exercice ?
C’est un outil de management, me rétorqueront ses fervents que les outils analytiques rompent systématiquement avec l’unité et la profondeur de l’esprit humain. Il n’y a pas mieux pour passer à côté d’une personnalité que de se fier à ces dispositifs qui guident les évaluations et trament ces entretiens. Ils décortiquent si analytiquement les conduites, les ressentis et le cerveau humain qu’entre le limbique, le reptilien, l’émotionnel, l’analytique, le gauche, le droit, le visuel, le frontal, le postfrontal… l’esprit humain devient un puzzle dispersé difficilement appréhendable dans sa globalité. Le salarié se voit alors réduit à des acronymes, des couleurs, des courbes, des camemberts, des diagrammes, des « + » et des « - », selon qu’il est persévérant, émotif, créatif, intuitif, introverti, etc. Le résultat, c’est que nous perdons l’âme ou l’esprit de quiconque à cartographier ainsi le cerveau.