Dans le monde de la neurologie, c’est l’effervescence depuis cet été. Alors que les rares médicaments contre la maladie d’Alzheimer ont maintenant 30 ans, qu’ils ne s’attaquent qu’aux symptômes avec une efficacité très modeste – au point d’avoir été déremboursés en France en 2018 –, et que, depuis plusieurs décennies, les centaines d’essais testant d’autres molécules ont tous échoué, voilà que, le 6 juillet dernier, l’Agence américaine des médicaments (FDA) a approuvé la commercialisation du lecanemab. Développée par les laboratoires Biogen et Eisai, et commercialisée aux États-Unis sous le nom de Leqembi, cette molécule est parvenue, selon un essai clinique publié six mois plus tôt par l’équipe de Christopher van Dyck, de l’université de Yale, à ralentir de 27 % le déclin cognitif de patients traités au début de la maladie – une percée.
SIX MOIS DE PLUS À UN STADE LÉGER
Et ce n’était qu’un début ! Onze jours plus tard, les conclusions d’un essai clinique impliquant cette fois le donanemab, une autre molécule fonctionnant sur le même principe mais, décrypte Bruno Vellas, professeur de médecine interne et gériatrie au CHU de Toulouse, co-investigateur de l’essai clinique sur le lecanemab. Pour certains patients, le gain pourrait même être supérieur. Ainsi, un an après le début du traitement par donanemab, la maladie n’avait pas du tout progressé chez près de 50 % des participants – contre 29 % de ceux ayant reçu le placebo. Eli Lilly a d’ores et déjà déposé une demande de commercialisation à la FDA – elle pourrait être approuvée d’ici quelques mois seulement.