Sa voix, parfois, tremble sous le poids des années. Son énergie, elle, reste intacte. A 91 ans, Berthe Badehi est campée, debout, à l’entrée de Yad Vashem, le grand mémorial de l’Holocauste bâti sur une colline de l’ouest de Jérusalem. Avec sa mèche argentée et son sourire étincelant, elle continue d’accueillir les groupes de curieux, de leur détailler les moindres recoins de Yad Vashem et de leur raconter son histoire de la Shoah, celui d’une petite fille juive cachée dans une famille catholique de Savoie. « J’ai voulu prendre ma retraite en décembre dernier, mais ils m’ont dit non », sourit la nonagénaire, née à Lyon en 1932.
Ce matin de novembre, seul un groupe de sept jeunes pénètre dans le hall majestueux de Yad Vashem. Depuis le 7 octobre et la