L’ACTUALITÉ • EN VEDETTE
Dans les cafés imaginaires de Toshikazu Kawaguchi, les clients peuvent voyager dans le temps. Ils sont soumis à cinq règles, volontairement contraignantes: si l’on retourne dans le passé, on ne peut y rencontrer que des personnes déjà venues dans le café au moment où elles y sont venues; impossible de changer le cours des choses, quoi qu’il arrive; seule une place bien précise permet de voyager, et on ne peut s’y installer que si elle est libre; une devenu un phénomène grâce au bouche-à-oreille - est toute poétique, puisqu’elle propose à ses personnages de faire la paix avec eux-mêmes, de poser à des proches perdus les questions qu’ils n’ont jamais pu leur poser, enfin, d’aller à la rencontre de leurs propres regrets. Pour nous, la rencontre hors du temps a lieu à l’occasion de la parution, cet automne, du . Non pas dans un troquet typique, mais au siège d’Albin Michel. Sous 26 degrés en plein automne. Nous y retrouvons l’auteur nippon, souriant et élégant en costume trois-pièces. Né à Osaka en 1971, Toshikazu Kawaguchi a grandi en rêvant de devenir mangaka, comme tant de jeunes gens aujourd’hui. À 22 ans, il décide de se lancer dans le théâtre, et devient dramaturge. Sa pièce est repérée en 2011 par une éditrice, qui lui propose une adaptation en roman. Idée improbable? Toujours est-il que le succès est immédiat, et dépasse les frontières japonaises. « . » Car l’émotion est la clé de voûte de ces romans, dans lesquels la science-fiction est fortement limitée par les lois du réel, chères à l’auteur. « . » Et les clients de ces cafés de la paix (intérieure) ont tous droit à leur fin heureuse. Car si Kawaguchi nous accorde que des rencontres intertemporelles auraient pu mal se passer dans ses cafés, il se refuse à les écrire. « . »