Dès les premières recensions critiques, le style et les motifs traités par Françoise Sagan furent l’occasion de relever sa grande intuition des ambiguïtés humaines et l’économie des moyens mis en œuvre. Observations aussitôt assorties d’une certaine ironie sur la minceur de ses analyses, au mieux excusée et justifiée par sa grande jeunesse. Et cependant, l’écrivaine nouvellement apparue poursuivit inlassablement ce travail d’écriture auquel, semble-t-il, elle prit plaisir et qu’elle conçut même comme une vocation. Certains lecteurs - Arland, Kemp, Paulhan - plaidèrent pour elle, pressentant, sous cette simplicité et sous la fluidité de la langue, un style neuf, ce que, faute d’explication rationnelle, l’on finit par appeler sa « ». François Mauriac, le premier, au demeurant éloigné », admirait la liberté d’être, l’absence de culpabilité, le refus du jugement. Il reconnut d’emblée en Sagan une écrivaine, dans la tradition des moralistes du Grand Siècle.
Un art très français LA MÉLODIE DES PETITS RIENS
Nov 30, 2023
4 minutes
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits