Déboires d'outre-Tombe
n saut dans le vide. Voilà comment l'on pourrait présenter le nouveau roman, insaisissable et impressionnant, de Makenzy Orcel. Cette plongée, c'est celle de l'héroïne et narratrice qui, un jour, ». C'est ainsi un flux quasi ininterrompu qui nous fait découvrir l'histoire de cette femme revenant sur ses jeunes années au village – ce « » et son « ». Elle évoque son quotidien avec ses géniteurs « », entre propos tendancieux et rituel des apéros, et un oncle raciste, « » qui voit en elle de la « »… Paris et son milieu culturel deviendront une échappatoire (gare aux illusions…) pour cette jeune fille, qui rencontrera entre autres deux hommes – Orcel, au destin tragique, et « » qui fit de sa vie un cauchemar… Poursuivant une entreprise littéraire entamée avec n'a rien d'une simple odyssée sacrificielle trop attendue. L'auteur haïtien livre ici une oeuvre monstre, aussi insaisissable que son style flamboyant. Du portrait individuel, cet ambitieux roman passe naturellement à celui de la France contemporaine, au pamphlet sur la condition féminine, à l’étude sur le racisme, à la réflexion sur la mort ou au grand poème urbain. Avec un sidérant art de la rupture (stylistique comme narrative) et des fulgurances (ah, « »…), prouvant qu'on trouve parfois dans un certain onirisme la meilleure expression du réalisme.