Alexeï Lubimov, le pianiste spécialiste de Cage, se souvient d’une visite à New York: « Cage n’a parlé que de plantes, de fleurs et de la musique d’Erik Satie. »
On n’y pense pas spontanément, mais dès qu’on s’intéresse à John Cage, surgit Erik Satie. C’est précisément via Cage que je suis arrivé à Satie: comme presque tous les pianistes, j’avais joué quelques-unes des grandes œuvres – les , les –, mais au-delà de ce premier déchiffrage, ma curiosité n’avait jamais été poussée plus loin. La plupart du temps, le concept soustendant les pièces, leurs titres, m’intéressaient plus que la musique ellemême. Quant à Cage, depuis que je suis petit, c’est un auteur qui – son œuvre-manifeste qui soutient qu’en musique rien n’a plus de valeur que le temps, y compris dans le silence –, découle de sa fréquentation de l’univers de Satie.