Là-bas, à Elko (Nevada), tout le monde en avait entendu parler. Quelque chose d’assez flou du reste, enfoui sous les coups de semonce du temps, émergeant par à-coups, au détour d’un déjeuner de famille ou d’un sujet de recherche universitaire. Car la poésie cowboy, avec son oralité pure, s’était tue à petit feu, tout en demeurant arrimée à l’inconscient collectif. C’est alors qu’une poignée de folkloristes d’Elko, emmenés par le musicien Hal Cannon, fit le pari de sonder la réalité de cet art du langage et d’appeler la population à en témoigner. On placarda des affiches, de ferme en ferme, pour mobiliser toutes les mémoires., se souvient la poétesse canadienne Doris Daley. Contre toute attente, cette campagne de recherche agite les esprits. Une centaine de personnes se manifeste. Et de constater : la poésie cowboy, tout le monde la pratiquait, de manière plus ou moins consciente. Il y avait les anciens, qui avaient relégué leur monture au pré et continuaient de réciter
Poésie cowboy
Oct 29, 2023
6 minutes
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