Les standards inspirent les écrivains. d’Olivier Bourdeaut (1) était une sorte d’hommage à la fameuse reprise de par Nina Simone. Plus récemment, d’Arnaud Sagnard (2) était bercé par le très mélancolique de Bobby Cole. Le poète, écrivain et slameur Marc Alexandre Oho Bambe, lui, tisse une attachante histoire de transmission en faisant çà et là éclater avec jubilation, parmi d’autres morceaux, les notes inoubliables de , le classique dont s’inspira Spike Lee pour l’un de ses films au titre éponyme. Tout l’art de Marc Alexandre Oho Bambe est de passer avec un égal bonheur du récit à la poésie, de la mélopée à la scansion. Pour ce fou de mots, grand lecteur de poésie (son second prénom, qu’il s’est choisi, est un hommage à René Char, alias Capitaine Alexandre dans la Résistance), la beauté de la langue française ne saurait s’enfermer dans les vieilles lunes de la tradition mais tout au contraire briller au soleil du Kilimandjaro et autres lieux vibrants d’une Afrique séminale d’où vient le jazz, cette musique des profondeurs du continent, où se mêlent incantations tribales, désespoir de l’esclavage, gaieté de l’amour, et sérénité cool d’une espérance rêvée. Prix Paul Verlaine de l’Académie française en 2015, Oho Bambe s’empare des mots avec délectation pour chanter le destin d’un musicien de jazz, père d’une petite fille adulée à laquelle il s’adresse, cherchant à recréer le lien familial que son propre père, musicien lui aussi, avait brisé dans la fuite. Avec, en filigrane obsédant, .
Quand le jazz est là
Oct 06, 2023
1 minute
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